Nicolas Vinokourov, l’attaque dans les gènes

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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C’est à croire qu’il tient du père. Nicolas Vinokourov est intenable sur les premières courses de la saison. Le week-end dernier, le Kazakh a fait le show sur les routes italiennes du Grand Prix de la Libération (1.2U). Présent à l’avant une bonne partie de la course, il a été à l’initiative d’une longue échappée avant de faire la sélection en relançant plusieurs fois. “C’était un petit circuit de six kilomètres, un critérium avec plein de relances. C’était très technique et nerveux. C’était sympa de passer 70 bornes devant”, se réjouit-il auprès de DirectVelo. Comme son père Alexandre Vinokourov par le passé, le garçon ne tient pas en place lorsqu’il s’agit de devoir rester dans le paquet. “Je voulais vraiment sortir et faire la course. Franchement, ça n’aurait servi à rien d’y aller pour rester dans le peloton. Il fallait se montrer”.

Ce tempérament de feu lui a valu d’être récompensé par le prix du plus combatif de la journée, bien qu’il n’ait pas terminé la course. “Lorsque le peloton est revenu, ils roulaient déjà comme des fous. Il ne restait plus qu’une quarantaine de coureurs, sur 180. Il y avait déjà eu du ménage. De mon côté, j’avais tout mis dans l’échappée alors je n’avais plus la force de m’accrocher. J’ai mis le petit plateau et j’ai laissé filer”. Le résident monégasque, sociétaire de l’UC Monaco, ne cherchait pas nécessairement un résultat sur cette épreuve transalpine. Car l’objectif est plus lointain pour celui qui ne sera pas aligné sur l'Orlen Nations GP (Coupe des Nations), pas plus que son frère Alexandre. “Ce sont des courses de préparation pour mon grand objectif du Giro”. Ainsi, après avoir décidé de prendre le temps de souffler ces derniers jours, il s’apprête à prochainement partir en stage en Sierra Nevada, au sud de l’Espagne, pendant deux semaines, histoire de peaufiner son coup de pédale en montagne. “Je n’ai pas fait un énorme bloc cet hiver. Je savais que la saison serait longue et j’avais rapidement ciblé mes objectifs pour la période de juin à septembre. Donc ça ne servait à rien d’en faire des tonnes d’entrée”.

PAS DE TEMPS À PERDRE

Sur le Tour d’Italie Espoirs, Nicolas Vinokourov compte bien faire valoir son tempérament offensif, encore une fois. Parce qu’il a l’attaque dans les gènes mais aussi parce qu’en tant qu’Espoir 1, il s’imagine limité face aux meilleurs grimpeurs de sa génération, dont certains ont trois ans de plus que lui. “Je ne me fais pas de film, je sais bien que je ne vais pas rivaliser avec les dix meilleurs dans une étape de haute-montagne. Il faudra anticiper en partant dans des échappées. J’ai quand même l’espoir de faire un bon résultat sur une étape en prenant une échappée”. Avec, déjà, la stratégie de rester en retrait les tous premiers jours, avant, s’il le peut, de sortir de sa boîte. “Je pense qu’en début de course, les premiers jours, ça va contrôler à mort. Puis il devrait y avoir plus d’opportunités au fil des jours”.

Cette expérience sera aussi l’occasion pour Nicolas Vinokourov de se tester sur une grande course par étapes. Une première dans sa jeune carrière cycliste. “Ce sera une nouveauté, je n’ai jamais enchaîné autant de jours de course d’affilée. Mais ça ne devrait pas trop me gêner. Sur les courses par étapes, jusqu’à présent, je me suis toujours senti de mieux en mieux au fil des jours. J’espère faire un Top 10 sur une étape. Je n’hésiterai pas à être offensif pour ça”, insiste-t-il encore. Le Monégasque est ambitieux, et pressé. Quand on lui demande s’il a le sentiment de pouvoir prendre son temps pour progresser et franchir les paliers, la réponse est tranchée : “Prendre mon temps ? Non, je l’ai déjà assez pris… Je ne vais pas me trouver d’excuses en me disant que je suis Espoir 1 et que j’ai encore le temps. Je ne me contente pas de ça. Il faut profiter de cette année pour essayer de prendre des initiatives et tenter des choses, ça peut marcher. Je sais que je vais être de mieux en mieux au fil des courses, c’est dans la logique des choses. J’ai pris de la caisse, déjà. Je l’ai senti au Trophée San Vendemiano. Il ne m’a pas manqué grand-chose pour jouer un Top 15 après 180 kilomètres. Je pars assez confiant pour la suite”.

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