Benjamin Thomas : « Mon Omnium le plus abouti »

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Tout peut se passer dans une course de vélo et Benjamin Thomas en a fait l'expérience tout au long de la semaine dernière au Championnat du Monde sur piste de Pruszkow.

Samedi, le scratch, la première épreuve de l'Omnium, s'approche de l'arrivée. Albert Torres est assuré de la première place après avoir doublé le peloton grâce à sa giclette caractéristique. Le coureur de la Groupama-FDJ est bien placé à moins de 750 mètres de la ligne, en quatrième position pour aller lutter pour la deuxième place. "Le Hollandais (van Schip NDLR) a essayé de remonter en me passant par en-dessous. Il tape ma roue arrière et je déchausse. Le temps de rechausser et de me relancer, je termine avant-dernier", raconte-t-il à DirectVelo. Seul point positif, il n'est pas tombé.

Tout peut se passer dans une course de vélo et tant que la ligne d'arrivée n'est pas franchie, rien n'est perdu. Alors le double Champion du Monde 2017 ne baisse pas les bras car il est arrivé en Pologne en très bonne condition. "Je savais que j'avais les jambes", assure-t-il. La suite de l'Omnium va le démontrer.

« LA STRATÉGIE JOUE ÉNORMÉMENT »

Dans la deuxième manche, la course tempo, il enfile les tours en tête comme des perles. Treize classements de suite, son pécule de points gonfle comme une boule de neige.

Arrive l'élimination. Benjamin Thomas surclasse tout le monde, en dernier lieu Jan Willem van Schip, le tout récent Champion du Monde de la course aux points. A 54 km/h de moyenne, plus d'un adversaire a explosé en plein vol.

La course aux points est la dernière manche de l'Omnium. Le coureur de 23 ans pointe à la 7e place, à 23 points du podium. "J'ai marqué des points au début et j'ai durci la course dans les 25 derniers tours. C'est plus facile quand les organismes sont un peu usés", analyse-t-il. C'est à ce moment où il attaque pour doubler le peloton en compagnie de Campbell Stewart, très fort, et Niklas Larsen, qui a déjà laissé quelques forces pour doubler une première fois. "J'avais une petite liberté en raison de mon classement. Il y a eu un petit moment d'hésitation du Hollandais, de l'Anglais et de l'Espagnol. Avec Stewart, nous avions des intérêts communs, c'est plus facile de prendre un tour dans ces conditions. C'est là où la stratégie joue énormément, il faut sortir avec les bonnes personnes", ajoute-t-il.

« COMME DANS LES CLASSIQUES BELGES »

Le trio va prendre un tour et les 20 points de bonifications qui vont avec. "Stewart a senti que c'était le coup pour devenir Champion du Monde". Alors le Néo-Zélandais appuie très fort ses relais au point de mettre le Danois un peu en difficulté. "Je préférais garder Larsen avec nous car il pouvait nous aider à relancer au cas où".

A avant les points doublés du dernier sprint, Benjamin Thomas est 3e du classement provisoire. Dans l'emballage, il est au coude à coude avec Simone Consonni qui peut encore espérer, lui aussi, une médaille. Le 7e de la dernière étape du Tour de La Provence s'impose et décroche du même coup la médaille d'argent qui peut laisser quelques regrets après les mésaventure du scratch. "Après le podium, j'y ai pensé mais c'est la course. J'aurais très bien pu tomber", relativise-t-il. Mais une chose est sûre pour le médaillé, "c'est mon Omnium le plus abouti".

Après une nuit de repos, le 3e du Championnat de France du contre-la-montre s'attèle à l'Américaine en compagnie de Bryan Coquard. Pour la première fois, ils sont associés en course. "J'avais de bonnes sensations mais j'étais un peu entamé par l'Omnium. La médaille était jouable mais dans cette Américaine très rapide (59 de moyenne sur 50 bornes, NDLR), la moindre erreur se paie cher. C'est comme dans les classiques belges, on a beau être fort, une mauvaise décision ou une erreur de placement est fatale. Il faut être dans les bonnes roues au bon moment", commente celui qui s'est classé 6e avec le sprinter de Vital Concept-B&B Hôtels.

RETOUR À TIRRENO

Les deux coureurs pros ont débuté ce Championnat du Monde sur piste par le revers de la 16e place en poursuite par équipes (lire ici). "C'est une déception car l'équipe marchait bien. Deux jours avant, nous avions réalisé 3'58" à l'entraînement. Mais le jour de la course, il peut toujours se passe quelque chose. Bryan est mal retombé dans les roues après son deuxième relais et il n'a jamais réussi à rentrer. Ca fait partie de la piste", dit-il.

Cette contre-performance plombe encore la course à la qualification olympique. "On verra l'hiver prochain ce qu'on fait pour la qualification, avec quels coureurs, si c'est encore jouable. Sinon on se concentrera sur la qualification de l'Américaine et de l'Omnium", analyse-t-il.

Après la piste, le coureur de la Groupama-FDJ va retrouver la route et le grand bain du WorldTour. Au bord de la Mer tyrrhénienne, il sera à Lido di Camaiore pour le contre-la-montre par équipes de Tirreno-Adriatico (voir ici). Une poursuite par équipes de 21 bornes.

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