VC Rouen 76 : « Ce n'était pas une évidence »

Crédit photo Jules-Olivier Eliard - DirectVelo

Crédit photo Jules-Olivier Eliard - DirectVelo

Le VC Rouen 76 qui gagne devient un maronnier, encore plus que les années précédentes où les Normands avaient déjà de bonnes habitudes en matière de résultats. Mais ce week-end, la Conti Fédérale a encore tapé fort en décrochant les deux courses à étapes au programme : l'Essor Breton grâce à Jean-Louis Le Ny, et le Tour de la Manche avec Léandre Huck. Sur la seconde citée, Jean-Philippe Yon, directeur sportif, a confié son bonheur à DirectVelo, lui qui remporte pour la première fois l'épreuve de la région en bonus.

DirectVelo : Quelle semaine entre l'Essor Breton et le Tour de la Manche !
Jean-Philippe Yon : C'est une semaine exceptionnelle, on a vu qu'on avait deux fronts forts de chaque côté, mais de là à réaliser ce qu'on vient de faire, ce n'était pas une évidence. Gagner sur le Tour de la Manche et sur l'Essor Breton, ça démontre quand même un sacré niveau général du groupe. C'est un drôle de week-end.

Y a-t-il une petite déception de ne pas gagner une étape quand même ?
Léandre Huck a été déclaré vainqueur quand même. Florentin (Lecamus-Lambert) hier n'était pas loin du compte, Clément (Petit) aujourd'hui n'est pas loin du compte. Je crois qu'on a quatre coureurs dans le Top 10 au général. C'est assez incroyable tout simplement. L'objectif, une fois qu'on a pris le maillot, ce n'était pas les étapes, mais de gagner des places au général.

« UN GARÇON QUI A UN MOTEUR DE MALADE »

Léandre Huck est en pleine progression !
On le sait, mais il confirme encore. Tout le monde dit que Léandre, c'est le plus fort du peloton. Mais pas en résultats. Léandre, c'est quelqu'un qui est un peu brouillon, qui est très généreux dans l'effort et qui souvent dilapide un peu ses forces. Maintenant, après un week-end comme ça, avec le maillot jaune sur le dos, une victoire finale sur un Tour de la Manche, ça va peut-être lui donner un déclic pour avoir plus de confiance, être plus serein en course et certainement gagner d'autres grandes courses. C'est un garçon qui a un moteur de malade. Dans l'équipe, on est tous unanimes. J'espère que ça va lui apporter beaucoup de choses pour l'avenir.

C'est aussi une première pour le VC Rouen 76 en vainqueur de ce Tour de la Manche...
C'est la première victoire du VC Rouen au Tour de la Manche avec moi en tant que directeur sportif. Ça fait plus de quinze ans que je suis directeur sportif. Je n'avais jamais gagné, à chaque fois deuxième, deuxième, deuxième... Il y a beaucoup de victoires d'étapes, mais jamais au général. Là, c'est le cas, ça fait plaisir.

Surtout en Normandie...
C'est un plus pour nos partenaires, effectivement. Mais avant tout, le Tour de la Manche, c'est une belle épreuve, avec des beaux parcours, des parcours difficiles. Cette arrivée à Granville ressemble à une arrivée de course pro. Il y a énormément de public, une ligne droite de 600 mètres. C'est une vraie arrivée de course de vélo.

« UN PERPÉTUEL CASSE-TÊTE »

Comment tu expliques cette année la hausse du niveau de l'équipe encore ?
Ce n'est pas la première année qu'on est performant. Cet hiver, on s'est dit qu'on aurait du mal à faire mieux que l'an passé, tellement la saison avait été incroyable l'an passé. L'état d'esprit, le collectif, c'est notre ADN. Aujourd'hui, on roule les uns pour les autres. On est là pour faire du haut niveau. On met nos coureurs dans les meilleures dispositions possibles. On a du super matos. On a des super staffs aussi, c'est important. On a un super programme de courses qui fait qu'on progresse aussi. On a eu beaucoup de courses. On a le bonheur d'avoir aussi gagné une étape au Tour de Bretagne, deux fois deuxième en Classe 2. C'est une saison qui s'annonce bien accomplie.

Où s'écrit la suite ?
Déjà, dès la semaine prochaine, dès mardi, on part au Luxembourg pour la Flèche du Sud. Une belle Classe 2 sur cinq jours. Et puis, on a des courses à étapes sur le mois de juin. L'Eure-et-Loir, la Vendée, le Nivernais. Toutes ces courses-là doivent nous amener sur un six majeur, qui risque d'être quand même très, très fort, pour les Championnats de France. Je pense que la sélection va être très, très difficile. Il va falloir trouver le bon équilibre. Pas forcément mettre les six meilleurs, mais trouver le meilleur équilibre possible pour gagner.

C'est un problème de riche de devoir composer avec tous ces éléments...
Oui, c'est un perpétuel casse-tête. Mais après, ce qu'il faut, c'est trouver le bon équilibre pour tout le monde, que tout le monde puisse s'exprimer et que personne ne se sente frustré dans tout ça. Et puis que tout le monde soit honnête. On est très transparent chez nous. On ne cache rien à nos coureurs. Il n'y a pas de sous-entendu. Les choses sont claires, les choses sont dites. Maintenant ça ne va pas être facile. Mais ce qui compte, c'est qu'on mette une équipe pour gagner.

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