De nouveau des ennuis mécaniques pour Arnaud De Lie au Samyn. Après les déboires connus à l'Omloop Het Nieuwsblad, le leader de la Lotto a encore une fois été contraint de changer de vélo. À la différence de samedi dernier, le Wallon a pu être présent dans le final. Gêné dans le sprint, il doit se contenter de la 14e place, loin du résultat escompté (voir classement). Le manager Stéphane Heulot a fait le point avec DirectVelo sur ces trois premières courses en Belgique.

DirectVelo : Comment s’est déroulée la course aujourd’hui ?
Stéphane Heulot : C'était bien géré devant, et puis il y a cet incident qui fait que ça met tout le château de cartes par terre. On a fait un gros gros effort. On le laisse un peu seul parce que de toute manière, c'est hyper tortueux. Il n'y a personne qui peut lui apporter un vrai soutien. De plus, la voiture était loin car elle venait de dépanner Steffen De Schuyteneer, victime d'une chute juste avant. Ce sont les aléas de la course qu'on ne peut pas maitriser ni anticiper.

Quelle est ton analyse globale de la situation ?
Ce n'est que du sport, j'ai envie de dire. Il ne s'est rien cassé, il n'est pas tombé cette année. Il faut toujours positiver avec ce qu'on peut positiver. Je ne suis pas inquiet. Je pense qu'il y a des petits réglages encore à faire. Il n'a pas encore la jambe aussi solide qu'on voudrait qu'il ait. Mais ça va venir. Je pense que finalement, ce n'est peut-être pas plus mal. Il y a encore des grandes échéances qui sont les siennes. On est là pour l'entourer, pour le soutenir.

Donc il n’y a pas lieu à s’inquiéter ?
Il n'y a pas le feu à la baraque comme on dit. J'ai vu du beau Arnaud (De Lie) aujourd'hui. Dans le sprint, c'est sûr qu'il est un peu en bout de course. Il y a également un coureur qui déchausse et qui lui fait casser sa vitesse, donc c'est un peu dur de se relancer. Arnaud n'est pas l'un des plus souples en matière de vitesse, donc il a un petit peu mal à ré-enclencher dans ces cas-là.

« ARNAUD DE LIE A PRIS DE LA MATURITÉ »

Ce manque de souplesse pourrait expliquer les problèmes rencontrés ces derniers jours?
Ça n'a rien à voir. C'est comme au Nieuwsblad, une route qui se rétrécit. Il freine. Il s'accroche avec un coureur devant et la roue avant pète. Je reste persuadé que sans son ennui au Nieuwsblad, il aurait pu faire un bon résultat au sprint. Il n'aurait peut-être pas fait une grosse impression dans le Mur de Grammont, mais il aurait été là.

Peut-on voir du positif dans ces contre-temps ?
Pour savourer les bons moments, il faut connaître un peu des moments difficiles. Et je pense que ça il l'a appris. Ça va lui donner encore plus de cœur à l'ouvrage. Ce qui me plaît bien dans le Arnaud maintenant, c'est certainement que malgré ça il reste serein, posé, réfléchi, il analyse bien les choses. Je ne dis pas qu'il n'est pas déçu et qu'il s'en fout, mais il a pris de la maturité.

Son retour dans le peloton t'a-t-il impressionné ?
Le retour dans le peloton a été rapide, incisif. Il y a quand même quelque chose dans les jambes pour rentrer. Certains passaient par la fenêtre au même moment. S'il n'était pas en forme, il ne reviendrait pas aussi facilement. Il fallait rentrer vite. Dans un final, on savait qu'il y avait des points stratégiques, tortueux, des secteurs pavés, donc il savait exactement qu'il n'avait pas beaucoup de temps à perdre.

« S'IL VEUT FAIRE LA NOKERE KOERSE, IL LA FERA »

La prochaine course prévue est Milan-San Remo. Peut-on le voir ajouter une course ?
Il va retourner en Espagne rouler au calme et dans de bonnes conditions. Je suis favorable à ce qu'il ajoute la Nokere Koerse. Je pense qu'Arnaud a besoin de faire ce genre d'effort de course. Je ne vais pas l'imposer car je respecte le point de vue du coureur et du staff de la performance. Ça doit se décider en concertation avec tout le monde. S'il veut faire la Nokere Koerse, il la fera.

Que penses-tu du reste du collectif sur ces premières courses belges ?
Je suis content d'avoir vu Mathieu Kockelmann. Il a fait son job pendant presque 150 kilomètres. C'est super bien. Après, c'est sûr qu'on manque peut-être un peu de contenance sur le fait de l'entourer dans le final. Cédric Beullens a anticipé. Alec Segaert a également fait ce qu'on attendait de lui. Arnaud n'est pas facile à piloter. Il aime choisir ses propres trajectoires. Il aime plutôt avoir un mec derrière lui pour l'aider si besoin. Brent Van Moer a fait un bon résultat au Nieuwsblad. Le sprint à Kuurne a été chaotique et difficile à anticiper. On est le 4 mars, on va rester calme.