Juan Ayuso l'avait anticipé, la concurrence bluffée

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Juan Ayuso tient sa revanche. Très frustré de ne pas avoir pu jouer la victoire samedi lors d’une Ardèche Classic dont il était le tenant du titre mais où il a eu la maladresse de se tromper de route dans le dernier rond-point, l’Espagnol a levé les bras 24 heures plus tard, dans le département voisin de la Drôme, pour la cadette des deux épreuves du week-end. Et le sociétaire d’UAE Team Emirates-XRG l’a emporté avec la manière au terme d’un raid en solitaire de 40 bornes (voir classement). “C’était le plan ! Isaac Del Toro devait me faire le train à cet endroit-là et je voulais en mettre une”, répond à DirectVelo le lauréat lorsqu’on lui demande s’il a attaqué à l’instinct ou si cette offensive lointaine avait été anticipée lors du briefing d’avant-course.

UN PREMIER OBJECTIF ATTEINT SUR LA ROUTE DU TOUR D’ITALIE

Cette attaque puissante, à l’entame de la dernière heure de course, a surpris bon nombre de ses adversaires. “Dans la montée, il était impressionnant, il en a mis une belle. C’était plus serré entre les autres, on se tenait. Mais lui… Il était vraiment très solide, comme hier”, admet Mattias Skjelmose, son dauphin sur la ligne. “Franchement, c’était tôt pour partir tout seul”, analyse également Ben Tulett, qui complète le podium. “Je m’attendais à ce que les (Lidl-)Trek fassent l’effort et soient capables de rentrer mais il avait vraiment de super jambes. Chapeau à lui”, ajoute, beau joueur, le coureur de la Visma-Lease a Bike.

Visage fermé après la ligne d’arrivée malgré ce premier succès de la saison, Juan Ayuso a finalement rigolé au moment où un confrère néerlandais lui demande si c’était une attaque lointaine digne du grand leader de l’équipe, Tadej Pogacar. “C’est vrai que ça faisait loin et il était dur de tenir. C’est une fierté de l’avoir fait. Forcément, ça donne de la confiance de gagner, et plus encore de cette façon-là”. Autre motif de satisfaction : l’Hispanique a réalisé ce numéro alors même qu’il n’est pas à 100% de ses capacités physiques, après avoir été malade pendant une semaine tout récemment. “J’ai perdu un peu de ma condition à cause de ça mais ça devrait vite revenir”.

UN BON PREMIER REPÈRE POUR MATTIAS SKJELMOSE

Cette année, Juan Ayuso a ciblé comme objectif prioritaire le Tour d’Italie. “Forcément, l’objectif ultime est de le gagner si c’est possible mais je vais prendre les choses étape par étape”. En attendant, son premier très gros test aura lieu à Tirreno-Adriatico, dans la botte italienne, déjà. “C’est top d’arriver là-bas avec déjà une victoire en poche, c’est ce que j’espérais. J’aurais aimé le faire déjà hier mais les circonstances ont fait que… C’était dur à accepter, ce n’est pas comme si j’avais été battu par un coureur plus fort. Mais c’est le vélo et j’ai réussi à tout de suite me remobiliser”. Avec réussite.

S’il n’est jamais parvenu à boucher le trou sur l’homme de tête, Mattias Skjelmose est lui aussi “très satisfait” de son dimanche en terres drômoises. “J’ai pu jouer devant, je n’étais pas si loin. Je me sentais déjà mieux qu’hier. C’est bon signe pour la suite, c’est un bon premier point de repère après un long travail en altitude”. Bluffé par Juan Ayuso, il considère qu’il n’y avait, de toute façon, rien de mieux à faire ce jour. Au même titre que Ben Tulett. “Puisque ça s’est un peu regroupé pour la troisième place sur la fin, on a décidé de protéger Axel (Zingle) pour qu’il fasse une place. Alors me retrouver sur le podium… Ce n’était pas prévu comme ça, je ne m’y attendais pas. Mais je me sentais vraiment bien dans le final alors c’est sympa d’être récompensé”. Il n’y avait ainsi, sur le podium protocolaire de l’Etoile-sur-Rhône, que des coureurs heureux de leur journée.

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