Patrick Frydkjaer, dans le bâtiment à plein temps

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Pour ses débuts en 2024, la nouvelle réserve de la Lidl-Trek a décidé de miser, entre autres, sur des coureurs qui sortent d’une très grosse seconde saison chez les Juniors tout en semblant avoir encore une énorme marge de progression, et ce de par leur parcours jusque-là. C’est notamment le cas de l’Allemand Louis Leidert, l’un des coureurs les plus réguliers en J2 malgré une première partie de saison largement consacrée à ses études (lire ici). C’est peut-être encore plus vrai pour Patrick Frydkjaer. Alors qu’il a quitté le cursus scolaire traditionnel dès ses 16 ans, l’apprenti a réalisé une grosse saison 2023 tout en travaillant… dans le bâtiment à plein temps en parallèle. “Forcément, c’était beaucoup plus dur que pour les coureurs qui n’ont fait que du vélo pendant tout l’été, ou ceux qui sont simplement au lycée. Moi, je construis des maisons toute la semaine et c’est évidemment très physique”, résume pour DirectVelo celui qui travaille au sein de l’entreprise Eurodan-Huse.

En plus d’un métier très physique, le Danois a trouvé le temps de gagner des courses et de décrocher de gros résultats tout au long de la saison. “Dans le peloton, dans l’équipe ou dans le monde du vélo en général, beaucoup m’ont dit qu’ils ne savaient pas comment je faisais, s’amuse le coureur de 18 ans. Je me lève à 5h, je vais bosser, je rentre à 15h puis je vais rouler après ma journée de travail. C’est très physique mais ça marche”. Ce mode de vie, il ne va bien sûr pas le conserver cette année puisque Patrick Frydkjaer va se consacrer à 100% au cyclisme après avoir cessé son activité professionnelle début novembre. Mais voilà qui promet. “Je n’ai pas passé autant de temps que d’autres sur le vélo à l’entraînement chez les Juniors. En ne faisant que du vélo en 2024, je me dis que ça pourrait donner de belles choses”.

DÉBUT 2023, IL PENSAIT DÉJÀ À 2024…

Au boulot, ses patrons ont été indulgents toute la saison. “Pour les courses par étapes importantes du calendrier international, on m’a toujours laissé la possibilité d’y aller. Parfois, j’ai dû poser deux jours de congés mais ça s’est bien passé. J’ai aussi bénéficié d’un statut d’athlète de haut niveau que l’on a au Danemark”, précise celui qui dit avoir épaté ses collègues de travail.

Le Scandinave a remporté coup sur coup une épreuve nationale danoise puis le classement général du Ster van Zuid-Limburg, en Belgique. Avant de remporter l’étape inaugurale du LVM Saarland Trofeo, manche allemande de la Coupe des Nations. Quatre fois dans le Top 10 d’étapes lors de la Course de la Paix, 10e du Grand Prix Rüebliland avec trois Top 10 d’étapes ou encore 4e du Championnat d’Europe dans la province de Drenthe après avoir loupé le podium d’un souffle - notre photo ci-dessus -, il a répondu présent toute la saison. “C’était une bonne année, il n’y a pas à se plaindre. Je voulais frapper fort d’entrée avec une idée précise en tête : me faire remarquer par une grosse équipe pour mes débuts chez les Espoirs”.

LIÈGE-BASTOGNE-LIÈGE EN RÉFÉRENCE

Après ses belles places d’honneur dès le début de saison sur les Classiques, dont une 2e place sur le Circuit van Borsele (2.1) derrière son propre coéquipier et compatriote Theodor Storm, il a vite reçu plusieurs propositions via son agent. “Je préférais m’entourer d’un agent pour gérer tout ça. Le monde du vélo évolue et en Juniors, ça devient quelque chose de normal pour notre génération. J’ai pris le temps de beaucoup parler avec mes proches, ma famille. Et le projet de Lidl-Trek est vite devenu une évidence pour moi”.

Ancien footballeur, Patrick Frydkjaer se décrit avant tout comme un puncheur. En effet, lorsqu’on lui demande quel type de coureur il pense être à l’instant-T, c’est instinctivement un nom de compétition qui lui vient en tête : “Liège-Bastogne-Liège. C’est la course type pour moi. J’aime les courses longues, épuisantes, où tout le monde finit au bout du rouleau après plein de petites ascensions”. Pour autant, il sait qu’il doit encore se découvrir, notamment en montagne. “Je n’ai pas fait le Valromey et c’est la seule course vraiment montagneuse chez les Juniors. Je découvrirai la montagne cette année, c’est prévu”. En attendant, il peut bien se préparer cet hiver, sans ne plus avoir à partir à l’aube pour aller monter des parpaings.

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