Samuel Leroux, entre VTT et coquillages

Crédit photo Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole

Crédit photo Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole

Le VTT sur sable tient son nouvel ambassadeur en France, en la personne de Samuel Leroux. Dimanche, sur la plage de Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais), le sociétaire de la formation Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole a décroché le premier titre officiel, décerné par la FFC, de Champion de France de la discipline. Un honneur et une véritable fierté pour le Calaisien, qui évoluait pratiquement à domicile pour ce rendez-vous. “Le VTT sur sable vient de Belgique et des Pays-Bas. En France, il y a cette épreuve à Berck-sur-Mer depuis treize ans. Quelques autres courses ont vu le jour ces dernières années. Il y a cinq-six compétitions en France désormais. Ça commence à prendre de l’ampleur, tout doucement. C’est spécial et pas encore très connu mais je pense que ça le sera bientôt”, analyse Samuel Leroux auprès de DirectVelo. Le garçon n’est pas peu fier de décrocher le titre national. “C’est bien. Je resterai le premier sur la liste, puisqu’il s’agissait du premier Championnat de France officiel en FFC. C’est le vrai ! (rires). Pour l’instant, il n’y a pas un gros niveau. Je me devais de gagner parce que je suis coureur professionnel sur la route. Mais ceux qui me suivent au classement ont un bon niveau de 1ère catégorie. J’ai surtout gagné le scratch devant les Belges et les Néerlandais et c’est important”, tient-il à souligner. 

Le concept du VTT sur sable ? Des circuits de dix à quinze kilomètres à parcourir plusieurs fois, pour une distance totale aux alentours des 50 kilomètres, et une durée de course d’1h30 pour les plus rapides. “Il y a de longues lignes droites de cinq kilomètres. Puis quelques passages dans des dunes. Globalement, il faut surtout avoir des qualités de routier. On doit être puissant, voire un peu bourrin. Pendant les aller-retour sur la plage, il faut vraiment envoyer… Au début, ça part en paquet, mais la différence peut se faire assez vite. Sur ce Championnat de France, par exemple, j’ai fait tout le final seul devant”.

UN EFFORT PLUS PROCHE DE LA ROUTE QUE DU CYCLO-CROSS

Pour l’athlète de 24 ans, les coureurs Français sont en train de rattraper leur retard sur les Belges et les Néerlandais. “Au début, nous étions largués. On ne venait pas avec le bon matériel, sans les bons braquets ou avec des pneus pas du tout gonflés comme il le fallait, à 3 kilos au lieu de 0.8, rigole-t-il. Maintenant, ça va mieux”. Samuel Leroux le promet : “c’est top pour préparer la saison sur route”. Récemment, cette discipline a pris un peu d’ampleur en Belgique et aux Pays-Bas, grâce à la participation à certaines compétitions de plusieurs coureurs professionnels comme Tim De Clercq, Timothy Dupont, Jens Keukeleire, Yves Lampaert, Oliver Naesen ou encore Emiel Vermeulen. “L’inconvénient, c’est que toutes les épreuves se disputent dans le Nord de la France, en Belgique et aux Pays-Bas. Donc il faut habiter dans la région pour faire le calendrier”. Le nouveau Champion de France, quant à lui, vit à seulement une poignée de kilomètres de la plage. Et en profite pour s’entraîner très régulièrement sur son VTT depuis plusieurs semaines. “Je prends mon vélo, je vais à la plage, le long du Cap Blanc-Nez, et je me fais 2h30 de vélo à 30 km/h, le long de la mer, dans le sable. C’est génial !”.

Plus génial encore d’ici quelques jours, lorsqu’il aura reçu sa nouvelle tenue de Champion national. “J’ai hâte ! Je vais pouvoir le mettre à l’entraînement maintenant, sur la plage, ça aura de la gueule”, se marre celui qui peut régulièrement compter sur l’appui de sa formation Continental, ou qui essaie de se débrouiller le reste du temps, à l’image des crossman. “Je me suis fait prêter un vélo. L’équipe Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole me suit sur certains rendez-vous. J’ai donc le camping-car et un soigneur. Sinon, je me débrouille seul, avec un mécano et/ou un membre de ma famille”.

DIRECTION LE CHAMPIONNAT D’EUROPE… À DUNKERQUE

Peut-on trouver des similitudes entre le VTT sur sable et le cyclo-cross, lors d’une épreuve comme celle de Coxyde, par exemple, elle aussi disputée dans le sable ? “C’est différent car ça demande moins de technique. Il y a moins de relances. C’est plus proche d’un effort de routier. En quelque sorte, ça peut même faire penser à un contre-la-montre”. Samuel Leroux invite un maximum de routiers à s’essayer à la discipline. “On roule dans des paysages magnifiques, le long de la mer, des falaises et des dunes. C’est top. C’est le moyen d’apprendre à piloter son vélo, à courir en peloton aussi. Et puis, ça change ! En plus, tu roules en sécurité. Il n’y a pas le danger de la circulation”.

La saison de Samuel Leroux, le long des plages du Pas-de-Calais, est loin d’être terminée. Le 1er décembre, il se rendra à La Panne pour l’un des plus grands rendez-vous de la discipline. “On attend 1500 participants au départ. Il y a des écrans géants et un live vidéo sur internet”, s’enthousiasme celui qui participera ensuite au Championnat d’Europe, le 15 décembre.... à Dunkerque ! Tenant du titre ? Un certain Lars Boom. “Je pense qu’il va venir défendre son titre. Ce sera dur pour moi, mais un Top 5 voire un podium est envisageable”. Enfin, Samuel Leroux enchaînera encore avec un autre rendez-vous deux jours après Noël, puis deux nouvelles compétitions en janvier. Voilà qui l'amènera pratiquement jusqu’au début de la saison 2020 sur route.

 

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