Le coup de chaud d’Auvergne-Rhône-Alpes chez les Espoirs

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo
Il faisait partie des principaux comités à suivre pour le Championnat de France de l’Avenir Espoirs Hommes. Mais Auvergne-Rhône-Alpes n’a pas été à son avantage sur ses terres ce samedi autour de la Tour-du-Pin (Isère).
COMPLIQUÉ DE SE RAFRAÎCHIR
La course s’est déroulée dans des conditions extrêmes, avec une température proche des 40 degrés par moments. Cette chaleur ne semble pas avoir joué en faveur des coureurs locaux. “Elle ne nous a pas arrangés par rapport à certains qui ont peut-être plus l'habitude de courir sur des intensités et des conditions de ce niveau-là. Plusieurs coureurs avaient juste trop chaud, pourtant ils n’avaient pas l'impression d'avoir fait beaucoup d'efforts. C’était compliqué de se rafraîchir malgré tous les ravitaillements qu'on a pu mettre en place", rapporte Alban Comparat, le directeur sportif, au micro de DirectVelo.
En plus des températures extrêmes, les coureurs ont été confrontés à un rythme effréné. Un gros groupe de costauds avec plusieurs favoris s’est rapidement détaché. Un scénario auquel s'attendait Alban Comparat. “On avait insisté là-dessus au briefing. Les 50-60 premiers kilomètres allaient être très durs. Ça pouvait faire des petites échappées et puis, à un moment donné, exploser dans tous les sens”. Auvergne-Rhône-Alpes n’a pas pu profiter de sa force collective. “Il fallait prendre un temps d'avance pour profiter de notre surnombre et qu'on puisse le mettre en œuvre dans le final. Ça ne s'est pas forcément goupillé comme prévu”.
EN DESSOUS DES ESPÉRANCES
Au final, aucun Rhônalpin ne termine dans le Top 10. “On est un peu en dessous de nos espérances. Avec une bonne journée, on espérait finir sur le podium. On avait une équipe avec une belle densité et la motivation d'être à domicile. Mais on n'était pas au niveau pour aller chercher ce podium. Il n'y a pas grand-chose à dire, chacun est à sa place. On aurait espéré mieux, mais on n'a pas pu lutter avec les armes qu'on pensait avoir”, explique Alban Comparat.
Parmi les coureurs capables de monter sur le podium, le nom de Victor Loulergue ressortait fréquemment. Le pensionnaire de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme, contraint à l’abandon vers la mi-course, a connu une journée délicate. Naturellement, le futur stagiaire de la Groupama-FDJ espérait mieux après un Championnat de France Amateurs compliqué. “Je suis forcément déçu. Je me sentais bien, mais j'ai accumulé les efforts dans le pétard du circuit et ça m'a lâché d'un coup. J'étais vraiment bien placé, mais je pense qu'on n’a pas des cartouches illimitées avec la chaleur. On s'est retrouvé dans une situation d'entre-deux où on a dû faire un effort dans la bosse parce qu'il y avait des gros groupes devant”. Très surveillé par ses adversaires, il a pris ses responsabilités en essayant de faire le saut vers l’avant. “Je l’ai fait plusieurs fois, mais après j’ai senti que c’était fini et que je n'avais pas récupéré”.
DEUX COUREURS DANS LE TOP 20
Dans ce scénario de course piégeux, deux coureurs rhônalpins ont tenté d’exister. Présents dans l’échappée, Jules Drouet et Camille Charret terminent respectivement 12e et 16e de l’épreuve remportée par Ugo Fabries. Pourtant, Jules Drouet n’arrivait pas en confiance après une contre-performance sur le chrono. “Je me suis mis un peu trop la pression parce que j'arrivais avec un autre statut. Il y avait des cartes protégées, et j'étais loin d'en faire partie. Il fallait que j'aille de l'avant, et c'est ce que j'ai fait”.
Le coureur de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme faisait partie du gros groupe qui a pris le large en début de course. Longtemps dans le bon coup, Jules Drouet n’a pas été en mesure d’accompagner les meilleurs dans le final. “J’ai fait quelques petites erreurs tactiques. Je suis redescendu à la voiture quand le coup est parti. J'ai dû boucher le trou dans une bosse. Finalement, il m'en a un peu manqué dans les 20-25 derniers kilomètres. J’aurais dû compter mes coups de pédale. C'était assez compliqué à manœuvrer, mais je suis déjà satisfait au vu de la difficulté de la course”.
L’autre satisfaction du côté des locaux est signée Camille Charret. Le Champion de France Juniors 2024 a également longtemps fait partie du peloton de tête avant de laisser filer les meilleurs éléments. “On s'est retrouvés devant avec Jules (Drouet) et Titouan (Fontaine). On s'est dit qu’on allait juste suivre les coups parce qu'on n'était pas les plus forts. J'ai réussi à rentrer avec un petit groupe et j'ai essayé de me faire discret. Je savais que si j'en mettais trop, j'allais le payer au fur et à mesure des tours”. Il estime avoir été “trop gourmand” dans une difficulté, et il a ensuite accusé le coup. “Je n'ai pas réussi à raccrocher les roues d’un groupe sorti en contre. J'avais de bonnes jambes, mais il m'a peut-être manqué 20 kilomètres”. Pour sa première année chez les Espoirs, le pensionnaire du VC Villefranche Beaujolais n’a pas démérité. “Pour un premier Championnat de France en U23, je suis vraiment satisfait, même si on ne va pas chercher le résultat qu'on espérait”.
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