Le Championnat de France de l'Avenir en chantier

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Le Championnat de France de l'Avenir a vu son programme quelque peu modifié en 2019, par rapport aux années précédentes. Au menu, figurent deux épreuves inédites : le Championnat de France Espoirs Femmes et le relais mixte Juniors. À l'heure d'aborder les premières épreuves, Ludovic Sylvestre, vice-Président de la Fédération Française de Cyclisme a fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Cette saison, deux nouvelles épreuves figurent au calendrier !
Ludovic Sylvestre : Le contre-la-montre mixte, j'en assume la paternité. Je l'avais évoqué au bureau exécutif il y a deux ans parce que j'avais assisté aux Championnats de France VTT où il existe un relais mixte entre les athlètes. J'avais trouvé l'idée intéressante. Je me suis dit pourquoi pas évoluer et le faire sur route. L'UCI a imaginé un contre-la-montre mixte au niveau professionnel qui a eu lieu pour la première fois à Alkmaar. Pour notre part, on pensait le créer au niveau Juniors. On a travaillé avec la DTN sur le schéma, la distance et la catégorie.

Pourquoi avoir décidé de réserver cette épreuve aux catégories Juniors ?
Pour la DTN et moi, c'était une évidence de le faire au niveau Juniors. C'est quelque chose de formateur. Le rôle de nos comités régionaux est avant tout de former des coureurs Juniors. Si la politique de la DTN est de valoriser le contre-la-montre, autant commencer par cette catégorie.

« ON N'A PAS VOULU IMPOSER ÇA »

À l'avenir, serait-il envisageable d'ouvrir cette épreuve à d'autres catégories ?
Oui, même si pour l'instant, ce n'est pas encore dans les tuyaux. On va d'abord gérer celui de cette année. Après on verra comment cette épreuve a été vécue par les athlètes et comment on le gère d'un point de vue organisationnel. Ce n'est pas dans les tuyaux pour l'instant, mais pourquoi pas, un jour. C'est une volonté sportive de la DTN d'apprendre à rouler vite en contre-la-montre individuel et par équipes. L'an prochain, il y aura beaucoup plus de contre-la-montre lors des manches de Coupe de France Juniors et de DN.

L'expérience d'Alkmaar a-t-elle été utile pour vous, en matière d'organisation ?
J'ai demandé aux entraîneurs nationaux de me faire un point vidéo sur l'organisation et la gestion de l'événement. C'était une première mondiale à Alkmaar [Il y a eu un précédent lors des Championnats d'Afrique en Ethiopie, en mars dernier NDLR]. Ça a plutôt été une réussite sur le plan organisationnel. Par contre, on ne sera pas tout à fait dans le même dispositif qu'eux.

Les différents Comités ont décidé de jouer le jeu !
Les douze comités de métropole seront présents pour cette première. Je suis satisfait. Lorsqu'à la Fédération, on a voulu créer cette épreuve, on l'a d'abord partagée avec l'ensemble des présidents de comités régionaux. On n'a pas voulu imposer ça.

« AVOIR UNE PARITÉ »

Pourquoi avoir décidé de créer une course Espoirs Femmes ?
C'est d'abord un choix politique par rapport à ma collègue Marie-Françoise Potereau. On souhaite avoir une parité entre les filles et les garçons chez qui on décerne les deux titres, Elites et Espoirs, lors de deux courses différentes. Pour les filles, avant, on regroupait tout dans un même chapeau et on faisait deux protocoles au Championnat de France Elites. On a voulu séparer les deux choses. On a 55 engagées sur l'épreuve réservée aux Espoirs.

Êtes-vous satisfait ?
On s'attendait à plus, mais pour une première année, cela fait déjà plus de concurrentes que l'on avait lors de l'épreuve partagée. C'est positif. C'est un signal que l'on envoie pour augmenter le niveau dans les années à venir. Le risque de n'avoir que 25 ou 30 filles au départ existait. Elles sont très satisfaites d'avoir leur propre Championnat. C'était une demande forte. Les filles le voulaient vraiment.

« TENDRE VERS CINQ JOURS »

Ces deux nouvelles courses impliquent une importante concentration d'épreuves tout au long de la semaine...
C'est vrai que, sur le plan sportif, le problème réside dans la succession des épreuves pour les athlètes. On réfléchit clairement pour que les Championnats de France de l'Avenir se déroulent pendant cinq jours à partir de 2020. On souhaite étaler les épreuves. Il y a un problème de densité. Les Comités régionaux nous ont remonté cette information.

Comment avez-vous organisé l'enchaînement des épreuves ?
Le choix de programmation a été fait par la DTN avec mon accord, mais je leur ai laissé la main pour faire attention au temps de récupération. Quatre jours, ce n'est pas l'idéal, mais à l'avenir, on va tendre vers cinq jours. Il faut que j'en parle avec les présidents de région parce que ce sont de gros coûts supplémentaires pour eux. Nous, en tant que fédération, on arrivera à l'absorber.

En 2020, les Championnats de France seront de retour au mois de juillet...
Tout n'est pas encore validé, mais notre volonté est de nous situer lors de la dernière semaine de juillet. Avec les Jeux Olympiques, tout le calendrier se trouve avancé. On a une fenêtre de tir pendant la dernière semaine de juillet. En plus, ça nous permet de sortir de la concurrence du Tour de l'Avenir où il y a toujours l'Équipe de France et deux sélections régionales. Certains des meilleurs Espoirs du pays ne sont pas présents. C'est quelque chose qui nous chagrine sur le plan sportif et aussi sur le plan de la ''vente'' de l'événement. Ce n'est jamais simple.

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