Julien Guay : « Ce qui m'intéresse, c'est la victoire »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Julien Guay a fait parler son expérience. Il s'est joué de ses compagnons d'échappée ce jeudi dans les derniers kilomètres de la quatrième épreuve du Circuit des Plages Vendéennes (voir le classement). Le pensionnaire de Sojasun espoir-ACNC a devancé Thibault Ferasse et Fabio Do Rego pour venir signer à 31 ans l'une de ses victoires les plus précoces dans une saison. Il est revenu sur son succès pour DirectVelo. 

DirectVelo : De quelle manière as-tu géré ta course ?
Julien Guay : Toute la course, j'ai dit à mes coéquipiers que je n'étais pas bien. Je traînais en queue de peloton. Après l'arrivée, ils m'ont dit que finalement ça n'allait pas si mal (rires). Je n'étais vraiment pas bien, je subissais. On s'orientait vers une arrivée au sprint massif. Le circuit n'était pas si sélectif que ça. Avec l'équipe, on misait sur Tony (Hurel) mais il y a eu pas mal d'attaques dans le final, avec la côte du Jaunay.

En dépit de ces mauvaises sensations, tu as réussi à te retrouver dans la bonne échappée...
Dans le final, je suivais les coups pour qu'il y ait un coureur de Sojasun à l'avant. Après la côte du Jaunay, on est sorti à cinq. Tout le monde s'est bien entendu et l'écart avec le peloton est monté jusqu'à trente secondes. J'ai été surpris que l'on prenne autant de temps. Les attaquants priment chez Sojasun donc une fois devant, il fallait assumer. À trois kilomètres de l'arrivée, Mathieu Burgaudeau ne voulait plus passer. C'était plus compliqué à gérer et il y a eu des attaques jusqu'à l'arrivée.

« CELUI QUI VENAIT ME CHERCHER PERDAIT »

Comment as-tu réussi à tirer ton épingle du jeu ?
Vu que Mathieu Burgaudeau ne voulait plus rouler, je voulais lui faire faire des efforts même s'il ne passait plus. Quand Owen James a attaqué, Thibault Ferasse y est allé. Je suis resté dans la roue de Mathieu (Burgaudeau). Je lui ai dit que comme c'était lui qui mettait le bazar, c'était à lui de boucher le trou. Il a hésité mais il a fait l'effort à deux kilomètres de l'arrivée. Quand il est rentré, j'ai contré aussitôt. Derrière, ça s'est regardé. Il ne restait plus qu'un kilomètre et demi. Celui qui venait me chercher perdait. Ça l'a fait pour moi.

Ton expérience aura été un atout de poids dans ce final...
J'ai couru pendant cinq années au Vendée U, je commence à bien connaître leur tactique. C'était bien joué de leur part, ils font tout pour gagner. Dans ces cas, il ne faut pas paniquer, comme l'a dit Fabien Schmidt, il ne faut pas avoir peur de perdre sur ces courses (voir ici). Si Mathieu (Burgaudeau) n'avait pas bouché le trou, je n'aurais pas gagné. J'aurais terminé quatrième ou cinquième de la course, c'est le jeu. Je m'en moque de faire quatrième ou cinquième, ce qui m'intéresse, c'est la victoire. 

Tu souhaitais éviter à tout prix un sprint à cinq ?
Je me sentais bien dans le final mais je savais que Thibault Ferasse allait vite au sprint et que Mathieu Burgaudeau avait un gros punch. En plus, il fallait débrancher le cerveau sur ce type d'arrivée. Je ne me sentais pas capable de battre ces coureurs sur un tel sprint. Il fallait faire le fou dans le virage, je voulais tenter avant.

« PLUS C'EST TÔT, MIEUX C'EST »

Sojasun espoir-ACNC tournait autour de la gagne ces derniers jours. Ce n'était donc qu'une question de temps !
Mardi soir au débriefing, on ne se prenait pas la tête. On savait que l'on avait un gros collectif. C'est nous qui avons créé la bordure samedi. Nous avions six coureurs parmi le groupe de quinze unités. Dimanche, nous étions encore présents. Mardi, nous étions les huit de l'équipe dans le peloton alors qu'il n'y avait plus qu'une trentaine de coureurs dedans. Avec ce gros collectif, ça allait bien sourire à un moment. C'est toujours bien quand la forme est là. Maintenant, la première victoire est arrivée et je pense qu'il y en a encore beaucoup d'autres vu notre effectif. C'est bien pour l'équipe.

De ton côté, tu ouvres ton compteur personnel très tôt...
Plus les années passent, plus je gagne tôt. C'est bon signe. Je suis toujours aussi motivé. Ça fait plaisir de lever les bras. Plus c'est tôt, mieux c'est. Chaque année, j'ai toujours peur de finir sans victoire. Le compteur est débloqué au 15 février, je suis tranquille maintenant. 

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