Tour de France : Sur les traces de Pierre Latour

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

A l'occasion du Tour de France 2017, DirectVelo repart « Sur les traces de... ». L'objectif ? Mieux connaître un coureur présent sur le Tour de France, grâce à un équipier, adversaire ou dirigeant qui l'a connu chez les Amateurs. Rendez-vous aujourd'hui avec Pierre Latour (AG2R La Mondiale), l'actuel Champion de France du contre-la-montre. Le témoin ? Adrien Legros, son coéquipier chez les Bleus, en Juniors, et pendant trois ans, sous les couleurs de Chambéry Cyclisme Formation.

« J'ai fait la rencontre de Pierre à l'occasion d'un stage avec l'Equipe de France Juniors. Au début, on s'entendait bien mais pas plus que ça, car forcément il traînait surtout avec les Rhonalpins. Sur le stage, organisé à Plouay, on sortait du lot tous les deux. On avait fait un beau printemps. On s'est ainsi rapproché. Il était déjà un peu fou... Du moins, il avait une sacrée fougue ! En juin, on a terminé premier et deuxième de la Classique des Alpes. Le troisième était Pierre-Henri Lecuisinier. C'était marrant car nous avions tous les trois un rendez-vous, pris avant la course, avec le Chambéry CF. Nous nous étions tenus au courant avec Pierre, et on s'est donc retrouvé pendant trois ans au CCF.

« FACILE À VIVRE »

Tout le monde l'a aimé au centre. Il est facile à vivre. Cependant, c'était un peu spécial au début. Nous étions encore dans nos délires de Juniors, et il y avait des gars expérimentés comme Domont, Teychenne, Pijourlet ou Welter. Ce fut parfois un peu difficile mais au final, tout s'est bien passé. Pierre n'est pas un gars méchant. Il était très axé collectif, notamment en Espoir 1 où il était là pour aider nos coureurs expérimentés.

« UN TYPE TRÈS BIZARRE »

Au Chambéry CF, Pierre ne vivait pas aux appartements avec les autres coureurs. C'est très rare. Il était resté chez lui, dans la Drôme, pour faire son BTS. Et son père n'était pas très chaud pour qu'il vienne vivre à Chambéry avec tout le monde. Il venait quand même régulièrement, notamment pendant les vacances scolaires. J'ai le souvenir de quelques conneries qu'il a pu faire mais je ne préfère pas les raconter (sourires). C'est un type très bizarre. Il est beaucoup dans l'autodérision et à côté de ça, il est hyper sérieux. Il pouvait déconner avant une course et me dire qu'il allait gagner ce jour-là. Ce genre de choses, dans l'équipe, il ne l'annonçait qu'à moi. Je ne sais pas comment il fait pour faire le con et être aussi efficace sur le vélo. Certains ont pu le prendre pour un mec pas sérieux, un fou qui ne faisait que des conneries... Certains peuvent le trouver lourd, d'autres très drôle... Mais Pierre, il s'entraîne beaucoup, il est sérieux sur le vélo. C'est un coureur qu'il faut avoir dans une équipe. C'est un personnage.  

« ILS SE SONT SOUVENT PRIS LA TÊTE »

Son père, Claude, compte beaucoup dans sa carrière. Ils se sont souvent pris la tête, et je suis sûr que c'est toujours le cas ! (sourires). Claude a encadré un gars comme Sébastien Joly. Il a été un bon coureur. Le fait d'être d'une famille de cyclistes a fait du bien à Pierre, il a pris beaucoup d'expérience via son entourage. Il a progressé grâce au travail derrière le scooter conduit par Claude. Quand ils s'engueulent, Pierre qui est un dur au mal, veut aller plus vite que le scooter. Et tout ça a été bénéfique pour lui.  

« UN COPAIN ET UNE IDOLE »

J'ai pleuré le jour où il est devenu Champion de France du contre-la-montre, en juin dernier. Puis je me suis dit que ce n'était pas possible et j'ai repleuré. Je le voyais dans le Top 5 voire le podium mais de là à gagner... C'était magique. Il ne s'y attendait pas. Ça prouve qu'il a progressé car il n'a jamais été énorme en chrono. Il domine un contre-la-montre très plat ! Il me fait rêver. C'est un copain mais aussi une idole pour moi. Il se donne les moyens de réussir tout en se faisant plaisir. Il mérite d'être là où il en est. J'espère qu'il ira encore plus haut. Nous sommes en contact depuis le début du Tour. Il me dit souvent : « je suis nul ». Mais quand je vois qu'il était encore 13e du classement général avant les Alpes... Il n'y a pas plus haut que le Tour. Il ne s'en rend pas compte ! Ça me rappelle les années Juniors. Parfois, il « pleurait » en disant qu'il n'était pas bon, et la semaine suivante, il gagnait. »

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