Antoine Devanne : « Je reviens de très loin »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Antoine Devanne a connu toutes les émotions ce vendredi. Tombé en début d'épreuve, il a été tout près de l’abandon lors du Championnat de France Espoirs. Mais le rouleur du Vendée U a ensuite fait la course à l’avant et quitté Lorrez-le-Bocage-Préaux avec la médaille de bronze autour du cou (voir classement). Le coureur de 20 ans, battu au sprint par Valentin Retailleau et Mathis Le Berre, est revenu pour DirectVelo sur cette journée si particulière. 

DirectVelo : Quel sentiment domine avec cette médaille de bronze ?
Antoine Devanne : Je reviens de très loin. Je me suis cassé la clavicule il y a deux mois à l’entraînement. Je ne pensais pas revenir aussi bien et avoir un tel niveau. Je n'ai aucun regret à avoir. Ce n'était juste pas le bon moment. Je sors du Tour Alsace où j'avais de très bonnes sensations. Du coup, je me suis dit pourquoi pas. Je me disais que ça pouvait le faire, que ça pouvait être intéressant de mettre ces bonnes jambes à profit. Je suis un peu déçu, mais au sprint, je n'avais pas forcément de chance de faire mieux.

« JE NE POUVAIS PRATIQUEMENT PAS PÉDALER »

La course avait mal débuté pour toi...
Dans le premier tour, je me suis retrouvé dans une grosse chute. Je ne savais pas si j'allais repartir. J'ai fait un protocole commotion et les médecins ont validé le fait que je puisse reprendre. J'ai chassé pendant un tour et demi dans les voitures pour rentrer. J'y ai laissé pas mal de cartouches à ce moment-là. Ensuite, j'ai dû redescendre à la voiture médicale parce que je ne pouvais pratiquement pas pédaler. Je pense que j'ai un hématome sur le mollet. Même après la course, ça me fait mal.

Mais ça ne t’a pas empêché de ressortir de l’échappée dans le final...
Valentin Retailleau et le gars de Côtes d'Armor (Mathis Le Berre) sont d'abord partis à deux. Derrière, je suis ressorti en haut de la bosse avec Alex (Baudin) et on est rentrés à deux. Il ne passait pas, donc c'est moi qui tirais les plus gros bouts pour rentrer. Ensuite, je ne mettais pas tout parce qu'ils étaient deux devant. J'essayais de jouer avec eux. C'était compliqué à gérer. On était quatre, donc il allait forcément y en avoir un qui allait se faire avoir. J'essayais de faire en sorte qu'il y en ait un des deux de Chambéry qui prenne conscience qu'il devait se sacrifier, que les deux n'auraient pas chacun une médaille. A la fin, Alex s'est sacrifié dans la dernière bosse. A ce moment-là, on se battait à trois pour les trois médailles donc c'était différent.

« PRÊT POUR LA FIN DE SAISON »

Comment as-tu géré ton sprint ?
J'avais mal à mon mollet donc je n'ai rien pu faire. J'avais encore de la fraîcheur, mais même en attaquant de loin, je n'avais aucune chance. Ils étaient deux, donc ils seraient rentrés de toute manière. C'est une super performance. Si on m'avait dit avant le départ que j'allais faire troisième, bien évidemment j'aurais signé directement. Mais on venait tous pour le titre. Je suis déçu pour l'équipe.

C’est tout de même la preuve que tu as passé un cap cette année...
J'ai passé un beau palier cette année. Après ma fracture de la clavicule, j'ai pu bien me reposer et remettre tout en ordre pour repartir de plus belle, encore plus motivé et avec du jus. Maintenant, je suis prêt pour la fin de saison. Il y a des courses de Classe 2 en Espoirs qui arrivent. A l'Alsace, je n'étais pas à la rue, loin de là. Je sais que normalement mon niveau ne devrait que continuer à augmenter au fur et à mesure parce que j'ai tendance, après une coupure comme ça, à être plus long à mettre en route. J'ai confiance pour la suite de la saison et toute l'équipe garde une belle motivation. On va continuer de faire de belles choses.

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