Le GP Vermarc, une expérience grandeur nature pour la reprise

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

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A la place du célèbre festival Rock Werchter, la commune de Rotselaar accueillait ce dimanche la première course cycliste professionnelle depuis le mois de mars. Le coronavirus n'étant pas encore éradiqué, cette épreuve, inscrite au calendrier national, s'est disputée selon le protocole sanitaire défini par la fédération : masques, zones protégées, voitures aménagées et pas de cérémonie protocolaire. Comment s'est déroulée cette journée de test avant la véritable reprise prévue au 1er août ?

L'interminable et étroite Olivierstraat menant au magasin de vêtements cyclistes Vermarc Sport était le lieu propice pour un départ sans public. La voiture officielle de la fédération est adaptée pour les circonstances (voir photo ci-dessous). "Nous avons installé un écran transparent pour que les trois personnes qui devaient prendre place puissent exercer leur fonction en sécurité, à savoir le chauffeur, le président du jury et le speaker radiotour", explique le directeur de Belgian Cycling Jos Smets. Même dispositif pour la camionnette des officiels à l'arrivée.

Le crachin persistant fait en sorte que pratiquement tous les coureurs arrivent au dernier moment dans la zone de départ, dépourvue de public et exclusivement réservée à la presse, présente en masse pour l'occasion. "Il y avait 65 journalistes et 5 équipes de télévision. Il n'y a pas 15 courses en Belgique avec un tel engouement médiatique", souligne le responsable presse Guy Vermeiren. Dans la zone mixte des tables sont installées pour séparer les coureurs et les journalistes, obligés de porter un masque (voir photo ci-dessous). Un point à améliorer selon Jos Smets. "Certains ont fait des interviews sans masque ou en dehors de l'endroit désigné"

De plus, les langues avaient du mal à se délier. le décès brutal de Niels De Vriendt la veille lors de l'épreuve de Wortegem-Petegem était dans toutes les têtes. "C'est dingue ce qui arrive. Je le connais depuis des années. Il est de ma génération. Et dire qu'il passait des examens médicaux positifs il y a deux semaines. Cela fait froid dans le dos. Dans le bus, l'ambiance était spéciale avec les gars", confie Tom Paquot. Le Champion de Belgique Tim Merlier n'avait pas la tête à courir. "La course était organisée par ma famille. C'est bête mais quelque part, je me sens responsable, mais les gens disent que courir est le meilleur moyen de digérer." Après une minute de silence parfaitement respectée, les coureurs s'élancent pour leurs 164 premiers kilomètres en peloton depuis le confinement.

Reste à gérer le public. Conscient du problème de la distanciation physique, Victor Campenaerts avait distribué 150 masques à la foule avec son père (lire ici). Malgré cela, le nombre de personnes portant un masque pouvait se compter sur les doigts de la main. Si la zone d'arrivée était déserte (impossible de passer si vous ne possédez pas de badge de l'organisation), le public, dont la majorité était sans masque, a répondu présent sur les 15,4 kilomètres du circuit. "Nous sommes quand même dehors et nous ne sommes pas si proches les uns des autres", justifiaient des spectateurs. Des "stewards corona" ont été disposés aux points cruciaux du circuit, dans la zone de ravitaillement et dans les deux bosses du parcours, dont le Middelberg. "Ils ont dû à un moment bloquer l'accès pour éviter un trop gros rassemblement dans la montée", précise l'organisateur Marc Verbeeck. 

Malgré cela, Victor Campenaerts tirait un bon bilan de la journée. "Je pense que cette épreuve a montré à quoi pouvaient ressembler les courses en 2020. Ces mesures sont essentielles sinon nous pouvons faire une croix sur le reste de la saison." L'Allemand John Degenkolb (Lotto-Soudal) était ravi. "Je me suis senti en sécurité. Je n'ai pas pensé au coronavirus." La fédération belge va se réunir cette semaine pour tirer les premiers enseignements de ce week-end de reprise en analysant ce qui s'est passé à Zolder, à Wortegem-Petegem, à Rotselaar, à Bellegem et à Outrijve. Elle déterminera s'il y a lieu ou pas de modifier ou de renforcer le protocole sanitaire. "La prudence est de mise. Nous pourrons continuer à rouler si tout le monde respecte les règles", avertit le président de Belgian Cycling Tom Van Damme.

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