Nicolas Prodhomme voulait “envoyer un message” et marquer un peu plus encore les esprits. C’est chose faite. Après une quatrième et dernière étape parfaitement maîtrisée par sa formation Decathlon AG2R La Mondiale, il décroche son quatrième succès de la saison en enlevant le classement général de la Route d’Occitanie-CIC. Il est le premier Français à remporter l’épreuve depuis Thomas Voeckler en 2013, il y a douze ans, lorsque cette dernière s’appelait encore la Route du Sud. “Aujourd’hui, c’était la première fois que je portais un maillot distinctif chez les pros, tous maillots confondus. Pour moi, c’était spécial. Remporter la course, c’est énorme. Depuis un mois et demi, c’est fou et ça continue ! Je suis vraiment content”, synthétisait-il quelques instants après la course, en zone mixte.

À LA PLANCHE POUR ANDREA VENDRAME

Pas franchement mis en danger sur l’ensemble des trois ascensions de la journée, Nicolas Prodhomme a compris après la descente du Col de Latrape qu’il allait remporter l’épreuve. Il s’est alors permis de passer des relais dans ce qu’il restait du peloton, histoire de favoriser les chances de son sprinteur Andrea Vendrame et d'éviter le retour de potentiels rivaux sérieux comme Marijn Van den Berg, entre autres.

L’Italien, vainqueur d’étape sur l’épreuve il y a quatre ans à Lacaune-les-Bains, dans le Tarn, pouvait sembler le plus rapide sur le papier. “Andrea attendait cette étape depuis longtemps, il l’avait cochée. On se devait de contrôler l’échappée, c’était le plan initial. Mais finalement, il s’est avéré que d’autres équipes sont venues rouler pour défendre leur place au général. On n’a pas eu besoin de rouler tant que ça, ce qui nous a permis de garder des forces pour le final, en vue du sprint. Sur la fin, on a donc tout fait pour essayer de le mettre dans les meilleures dispositions”. Mais le Transalpin a été devancé par Thibaud Gruel, lequel décroche son deuxième succès en moins d’un mois.

« SUR DU WORLDTOUR, JE NE SUIS PAS ENCORE CAPABLE DE JOUER UN GÉNÉRAL »

Décidément en pleine bourre, Nicolas Prodhomme va encore enchaîner avec le Championnat de France, où sa formation sera tenante du titre. Avant de prendre le temps de souffler, pour de bon. Le Tour de France n’est bien évidemment pas à son programme, pas plus que le Tour d’Espagne, puisqu’il sera de mariage pendant l’épreuve. “Il y aura bien d’autres occasions de briller et d’avoir un beau calendrier en fin d’année”.

Se sent-il capable de passer encore un cap dans les prochains mois, de prendre davantage de responsabilités après avoir prouvé en Occitanie qu’il était capable d’assumer pleinement un rôle de leader ? “Sur du WorldTour, je ne suis pas encore capable de jouer un général mais je prends beaucoup de plaisir à essayer de jouer la gagne sur des courses comme celle-ci. Je ne voudrais pas m’enfermer dans une lutte pour des résultats au-delà de la dixième place sur un général en WorldTour, ça ne m’intéresse pas”. L’appétit vient en mangeant et après avoir pris goût à la victoire, Nicolas Prodhomme ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.