David Gaudu : « J’ai toujours su rebondir »

Crédit photo Aurélien Regnoult / DirectVelo
David Gaudu est prêt à en découdre. Après avoir repris la compétition lors du Tour de l’Ain, et alors qu’il avait fait le choix fort, au début de l’été, de renoncer au Tour de France, le Breton s’apprête à participer à son troisième Tour d’Espagne, lequel s’élance ce samedi… d’Italie. DirectVelo s’est entretenu avec le grimpeur de la Groupama-FDJ ce vendredi en fin d’après-midi. L’occasion d’évoquer avec l'athlète de 28 ans ses ambitions pour les trois semaines à venir, lui qui est à la fois revanchard mais reste aussi, malgré tout, dans le flou. Entretien.
DirectVelo : Qu’attends-tu de cette Vuelta ?
David Gaudu : Prendre du plaisir (sourire). J’ai envie de retrouver des sensations, je cours après depuis un moment. Je suis vraiment content d’être ici. C’est une course qui m’a déjà réussi par le passé, j’ai à chaque fois réussi à y obtenir de bons résultats, les deux fois où j’y suis venu par le passé (deux victoires d’étapes et 8e du général en 2020, 2e d’étape et 6e du général en 2024, NDLR). J’ai hâte de me lancer dans la bataille.
« JE VAIS PRENDRE LE TEMPS QU’IL FAUDRA »
Penses-tu que ce Tour d’Espagne va te relancer, comme il t’a déjà relancé l’an dernier ?
Oui, ce serait bien. C’est vrai que si elle peut me relancer comme les autres fois… Je suis toujours en recherche de sensations mais j’ai bien conscience que ça fait partie d’une saison et d’une carrière de cycliste.
Comment expliques-tu que cette course t'aie réussi jusque-là ? Qu’aimes-tu sur ce Tour d’Espagne ?
Franchement, je ne sais pas. Peut-être que c’est une course qui m’aime bien (sourire). Je l’apprécie aussi, avec des grimpées souvent mi-punchy mi-grimpeur. Ça reste assez souvent raide et plutôt court, ce sont des profils qui me conviennent. Je me suis toujours senti bien sur la Vuelta. Plus généralement, j’ai toujours adoré l’Espagne depuis gamin. Je ne sais pas si ça joue mais toujours est-il que c’est comme ça. C’est peut-être le Grand Tour qui correspond le mieux à mes qualités, même si les parcours sont différents tous les ans.
Le Tour de l’Ain ne s’est pas forcément déroulé comme tu l’espérais, du moins sur les étapes montagneuses. Où en es-tu à la veille du départ de cette Vuelta ?
C’est sûr que le Tour de l’Ain ne s’est pas passé comme je l’espérais mais en revenant d’altitude, ce sont des choses qui peuvent arriver. Ce n’était pas la première fois que j’avais un contre-coup comme celui-ci. C’est comme ça. D’habitude, c’est toujours revenu après coup. Je vais prendre le temps qu’il faudra en essayant de me faire plaisir.
« JE SAIS À QUEL NIVEAU PHYSIQUE JE SUIS ENCORE CAPABLE D'ÉVOLUER »
As-tu peur de passer au travers ?
Non. J’ai tellement vécu de moments galères dans ma carrière, maintenant, que je ne suis plus à une galère près. Je sais les aborder, les prendre. J’ai toujours su rebondir, m’en sortir avec des résultats par ci par là. Cette saison, j’ai quand même un poids en moins grâce à ma victoire en tout début de saison au Tour d’Oman. Cette saison reste quand même dans la continuité des autres, finalement, avec des hauts et des bas. La main cassée, c’est oublié, le Tour d’Italie raté, c’est oublié aussi. Je reste prêt à me lancer à l’abordage.
Comment as-tu travaillé depuis le Tour de l’Ain ?
Je me suis surtout reposé, quelques jours. J’ai remis en route en début de semaine. C’est passé vite. Je suis passé rapidement par la maison et je suis arrivé ici mercredi.
Joues-tu ta saison sur ce Tour d’Espagne ?
Non. Je sais à quel niveau physique je suis encore capable d’évoluer dans tous les cas. J’ai gagné à la pédale à Oman, face à un cador comme Simon Yates sur une montée de quinze minutes. Je ne joue pas mon année. Je vais me servir des moments difficiles pour construire le futur, que cette Vuelta soit réussie ou non. Dans tous les cas, ça me servira l’année prochaine.
« UNE SÉLECTION EN ÉQUIPE DE FRANCE NE SE REFUSE PAS »
Et que serait une Vuelta réussie ?
Un Top 10 au classement général, même si je ne fais pas forcément une fixette du général pour autant. Les premiers jours peuvent déjà être décisifs. On aura une arrivée au sommet dans deux jours déjà (Limone Piemonte, 9.9 km à 5.1%, NDLR). Je verrai où j’en suis après la première journée de repos. On va y aller étape par étape, avec une très belle équipe sur le papier. Le but sera de gagner une étape avec n’importe quel coureur, y compris des jeunes qui disputent leur premier Grand Tour. On sait que parfois, ça peut marcher tout de suite pour un jeune, c’est déjà arrivé par le passé.
Tu évoques le général : tu n’as donc pas peur d’être encore un petit peu “court” sur cette première partie de course, alors que tu n’as que trois jours de course dans les pattes depuis le Tour de l’Ain ?
Si, je vais peut-être être un petit court sur la première partie mais d’expérience, je sais que les fois où j’étais court sur les premières étapes sont aussi les fois où j’ai réussi à monter en pression pour finir fort. On verra bien sur les premières étapes. Je vais attendre et, comme je le disais, faire un point à la première journée de repos, sachant que Guillaume (Martin-Guyonnet) sera là lui aussi pour jouer le général.
Quel sera le programme après le Tour d’Espagne ? Es-tu candidat pour le Mondial au Rwanda ?
Oui, c’est sûr qu’une sélection en équipe de France ne se refuse pas. Pour autant, je n’ai pas encore discuté avec Thomas Voeckler. J’imagine qu’il sait que si je veux être bien au Mondial, ça doit passer par, au moins, une bonne fin de Vuelta. Dans tous les cas, j’ai envie de rebondir le mieux possible en cette fin de saison.
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