Sarah Pope : « Un titre de Championne est lourd à porter »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo
Après deux semaines sans course, Sarah Pope a pris la compétition ce vendredi après-midi aux Boucles de l’Oise. La Championne de France Amateure 2024 a faim de victoires en cette fin de saison, elle qui n’a pas encore levé les bras. Elle revient sur cette année semée d’embûches auprès de DirectVelo.
DirectVelo : Quel bilan tires-tu de cette première grosse partie de saison ?
Sarah Pope : Ce n'est pas facile de donner une note à cette saison. Il y avait plein de petits obstacles sur mon chemin. Soit tu gagnes des courses, soit tu apprends. Là, on peut dire que je tire beaucoup de leçons. Mon meilleur résultat n’est pas anecdotique car c’est une 4e place sur le Loire Ladies Tour mais je suis une compétitrice, donc j’aurais voulu faire mieux.
« MA FORME N’A JAMAIS ÉTÉ À 100% »
Quels sont ces “petits obstacles” ?
Ce sont tous les pépins que j’ai eus depuis l’hiver dernier. J’ai chuté et eu plusieurs blessures : une tendinite et une sciatique. La grippe que j’ai contractée a également ralenti ma récupération. L'entraînement n’a pas été aussi optimal qu’espéré donc ma forme n'a jamais été à 100 %. C'était difficile psychologiquement mais mon entourage m’a beaucoup soutenue. C’est toujours bien d’avoir des gens pour te donner un coup de pied au derrière et te dire de ne pas lâcher !
Porter un maillot distinctif pendant un an est spécial. Comment as-tu vécu cette période en bleu-blanc-rouge ?
Être Championne de France amateure a été un privilège. On l'a voulu, on a été le chercher et c'était vraiment beau de l’obtenir. Mais avoir un titre de Championne est lourd à porter. On te regarde beaucoup plus avant le départ par exemple. J’étais très contente que Noémie (Abgrall) me succède il y a deux mois en décrochant le titre aux Herbiers. Courir avec mon maillot de club me correspond davantage.
C’est lié à ta personnalité ?
Je pense, car je préfère l'anonymat. Ce n’est pas lié au fait d’être plus scrutée car je pense que ce phénomène est juste psychologique. Si tu décides d’avoir la pancarte, tu l’auras. C’est juste que j'aime bien être à la même hauteur que mes concurrentes au départ d’une course.
« JE VAIS FAIRE EN SORTE QUE LES PLANÈTES S’ALIGNENT »
Sais-tu définir ton profil de coureuse ?
Je pense être une baroudeuse. J’aime être à l’attaque. On parlait de rêves à l'entraînement et gagner une épreuve en montagne serait génial. Lever les bras au sommet, sous la brume… ça serait mythique. Mais je ne pense pas avoir le profil (rires) ! Les grimpeuses vivent à la montagne et n’ont pas le même gabarit.
Et gagner sur un autre type de terrain avant la fin de saison ?
Bien sûr, c’est mon ambition. La saison n’est pas finie et j'ai encore la dalle ! Je suis optimiste même si je sais que ça va être difficile. On ne vit pas dans un monde parfait où chacune gagne sa course.… mais je vais faire en sorte que les planètes s’alignent.
Quel est ton programme de courses ?
Je serai d’abord au départ des Boucles de l’Oise ce vendredi puis au Kreiz Breizh Elites jeudi 28. Ensuite, on fait un superbe déplacement en Irlande pour le Rás na mBan (Tour féminin d’Irlande, NDLR), une course UCI du 3 au 7 septembre. Je n’ai jamais couru là-bas. Ça va être chouette et difficile surtout ! Il y aura des côtes très raides.
« ON NE VEUT PAS SE SATISFAIRE DES PETITES COMPÉTITIONS »
C’est une épreuve qui peut te convenir ?
Je ne sais pas trop à quoi m’attendre car ce sera notre première course de six étapes avec l’équipe Ladynamips RVC. La section féminine de la Roche-sur-Yon grandit et voulait découvrir autre chose. Notre direction a tout de suite été d'accord pour qu'on aille faire cette course-là. On suit le chemin tracé l'année dernière. On ne veut pas se satisfaire uniquement des petites compétitions. Le but est de gagner de l’expérience.
Te verra-t-on toujours à la Roche-sur-Yon en 2026 ?
Je ne sais pas. Pour l’instant, je me sens bien dans cette ville et cette structure sportive. C’est aussi là que je travaille à l’année. La Roche-sur-Yon Vendée Cyclisme est une association beaucoup plus grande qu’on l’imagine. Pour ma part, j’ai le rôle de promouvoir le cyclisme au quotidien en étant coordinatrice pour le programme Vélo-Égaux. Du côté sportif, devenir cycliste professionnelle est quelque chose auquel je pense. Je ne me mets pas de barrières.
