Rafe Cushway : « J'adore être à l'avant »

Crédit photo Les Photos de Phil
La Bretagne ne sera pas restée longtemps sans un Cushway pour y briller. Alors que son frère Maximilian effectue sa première saison chez les professionnels au sein de la Conti de Groupama-FDJ, Rafe connaît sa première année Junior. Si le licencié du Véloce Vannetais s’est illustré début mai en terres bretonnes en remportant le KBA - Grand Prix Vérandaline (Fédérale Juniors), c’est en Normandie qu’il s’est le plus fait remarquer. Vainqueur impressionnant de la première étape, le Franco-Britannique est passé tout près d’enlever la victoire finale du Tour de l’Eure (Fédérale Juniors), le 9 juin dernier. Toujours leader au départ de la quatrième et dernière étape, Rafe termine finalement 3e de l’épreuve. “Pas de regrets, pas de frustration. Je ne m’attendais déjà pas à gagner la première étape. Je suis vraiment fier de mon week-end”, se félicite l’intéressé auprès de DirectVelo.
Rafe Cushway n’est pas du genre attentiste. “Il y a des jours où ça fonctionne, et d’autres pas.” Fin mai, pour sa première participation à une manche de Coupe des Nations, au Trophée Centre Morbihan, le Breton d’adoption n’a pas tremblé. Dès la première étape, il initie l’échappée qui s’est joué la victoire, sans pouvoir l’accompagner très longtemps à cause d’un ennui mécanique. Une frustration pour lui, qui comptait bien s’illustrer à domicile. “Au final, j'ai été élu super combatif du week-end. Je ne faisais qu'attaquer. Je suis content qu'on ait vu ce que je faisais.” Le deuxième J1 au Challenge DV Junior fait preuve d’une régularité dont il est le premier surpris. “En début de saison, l'objectif était juste d'être dans les échappés. J’adore être à l’avant, c'est ça qui m'amuse. Au final, cette approche m'a apporté de super bons résultats.”
« JE VOULAIS SURTOUT M'AMUSER »
C’est dans cette optique que le Breton d’adoption s’est présenté au départ du Tour de l’Eure, avec dès la première étape, l’envie de faire la course à l’avant. “Après dix kilomètres, j’ai attaqué en haut d’une bosse où ça se regardait. C’était pas forcément pour aller au bout, je voulais surtout m’amuser.” Ils n’ont pas dû être nombreux à y trouver une source d’amusement, en voyant les 110 kilomètres qu’il restait à parcourir. Rafe Cushway creuse donc l’écart seul sur le peloton pendant vingt kilomètres, avant d’être rejoint par une quinzaine de coureurs. Un groupe trop nombreux pour que l’entente n’y soit parfaite. Mais la pluie s’est invitée, sans que ce soit pour déplaire au futur vainqueur. “C’était bien pour nous. Quand il se met à pleuvoir, ça démotive le peloton.” À 60 kilomètres de l’arrivée, le Junior 1 n’hésite pas à prendre les choses en main. “J’ai parlé avec Arnas Bilertas, un Lituanien que je connais bien puisqu’on était à l’avant ensemble à la Ronde du Printemps. J’adore être en échappée avec lui parce qu’on ne compte pas nos coups de pédale.” Le duo prend alors les devants et résiste à un peloton regroupé jusqu’à l’arrivée, où le Vannetais s’est révélé le plus véloce.
Rafe Cushway et ses quatre équipiers se sont montrés solides les jours suivants. Les offensives d’Argenteuil Val de Seine et du Team Avesnois n’ont pas déstabilisé le Véloce Vannetais, qui a réussi à emmener un peloton groupé à Gisors, ville arrivée de cette deuxième étape. Au sprint massif, le vainqueur de la première étape parvient même à décrocher la 4e place. Les Morbihannais ont ensuite pu confirmer leur force collective sur le contre-la-montre par équipes, où ils ont pris la 2e place. “On ne savait pas trop où on se situait par rapport aux autres équipes, mais on se sentait assez forts parce qu’on était vraiment soudés la veille. Je pense qu’on était à notre place.”
« LE RÊVE, C'EST QU'ON SOIT DANS LA MÊME ÉQUIPE »
De quoi aborder la dernière étape avec optimisme, et surtout avec un matelas de 48 secondes sur son dauphin Karl Sagnier. Pourtant, les efforts accumulés ont fini par peser sur l’organisme du jeune homme de 17 ans. Malgré ses qualités de puncheur, un GPM aux forts pourcentages a eu raison de lui. “J’étais dans la roue des favoris, mais en haut de la bosse, physiquement, je pouvais rien faire. Je pense qu’en Junior 1, c’est normal que le moteur serre un peu le dernier jour.” Malgré le soutien de ses coéquipiers, Rafe Cushway n’a pas réussi à inverser la tendance. Cette situation a souri à Arthur Alexandre, venu défendre son titre. Vainqueur de l’an passé, le coureur d’Argenteuil Val de Seine est ainsi devenu le premier coureur à remporter le Tour de l’Eure à deux reprises.
Rafe Cushway termine donc 3e de l’épreuve, et reste meilleur junior 1ère année. “On n’a rien à se reprocher. L’équipe a brillé, les gars ont été supers. Ils étaient juste plus forts devant.” Prévu à l’origine sur le Trophée Sebaco dimanche dernier, Rafe Cushway s’est finalement ravisé. “Je fais une petite coupure, parce qu’entre le Trophée Centre Morbihan et le Tour de l’Eure, j’ai enchaîné pas mal de grosses courses.” Puis il visera les Championnats de France. Sur route et en contre-la-montre à la Tour-du-Pin (Isère) début août, et sur piste à Loudéac (Côtes d’Armor) cet automne, au vélodrome de Bretagne, à l’endroit même où il s’entraîne chaque semaine. Pour tenter d’imiter - ou surpasser - son frère Maximilian, vice-champion de France du contre-la-montre U23 l’an passé. “C’est lui qui m’inspire à devenir professionnel un jour. Il regarde ce que je fais, il me donne des conseils. Je pense qu’il veut que je devienne pro avec lui. Le rêve, c’est qu’on soit un jour dans la même équipe.”
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