On a retrouvé : Christophe Diguet

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Christophe Diguet n’a pas connu une carrière ordinaire dans les pelotons. Débarqué dans le monde du cyclisme à 18 ans, le Mayennais avait même attendu ses 24 ans pour devenir coureur de première catégorie. Avant de passer professionnel, quelques années plus tard, chez Auber 93. Une expérience de deux années seulement avant un retour dans les rangs amateurs jusqu’en 2012, date à laquelle il a mis un terme à sa carrière. Sept ans plus tard, DirectVelo a retrouvé la trace de l’ancien sociétaire de l’UC Nantes Atlantique, de l’AC Vallée de la Sarthe ou encore de Laval Cyclisme 53.

DirectVelo : Voilà déjà sept ans que tu as mis un terme à ta carrière !
Christophe Daguet : Ça passe… A l’époque, j’avais anticipé cet arrêt et j’avais préparé ma reconversion. Dès que j’ai quitté les rangs professionnels, je me suis décidé à préparer la suite, jusqu’à passer mes diplômes d’éducateur sportif. Depuis, j’en ai fait mon métier, chez moi dans la Mayenne. J’encadre des passionnés dans leurs pratiques de nombreuses activités : le voile, le kayak, la course d’orientation, l’escalade, le tir à l’arc..

Tu pratiques donc toi-même toutes ces disciplines ?
Je les enseigne plus que je ne les pratique, mais depuis gamin, j’ai toujours touché à tout. J’ai les bases dans chacune de ces disciplines. Mais mon truc à moi, depuis que j’ai arrêté le vélo, c’est le trail.

Uniquement pour le plaisir ?
Pour le plaisir bien sûr, mais aussi pour le goût de l’effort et de la compétition. J’ai vite trouvé beaucoup de choses positives dans cette discipline, et je m’éclate. J’ai commencé doucement, puis j’ai allongé les distances. Maintenant, il m’arrive de participer à des ultra-trails.

On imagine que les sacrifices sont donc toujours importants au quotidien ?
C’est sûr que je retrouve les notions de gestion de l’effort, de difficulté… Je fais attention à mon alimentation, à mon sommeil. Quand tu fais des trails de 160 ou 170 kilomètres, tu n’as pas le choix. J’en dispute généralement un “gros” par an, et j’en fais un ou deux autres plus abordables, par chez moi, en Mayenne ou dans l’Ille-et-Vilaine.

Et dans ton quotidien, ça doit te prendre beaucoup de temps ?
J’essaie d’aller courir le midi, pendant ma pause, pour ne pas que ça empiète trop sur ma vie de famille. J’essaie également d’aller au travail en vélo. Ça me prend une heure, contre une demi-heure en voiture. Mais comme ça, j’optimise au maximum mon temps. C’est de l’organisation… 

« IL NE FAUT JAMAIS RIEN LÂCHER »

Tu te lances donc de sacrés défis !
L’année dernière, j’ai participé au Grand Raid des Pyrénées et j’ai adoré ! Pour 2019, je me suis lancé le défi d’aller faire la diagonale des fous, sur l’île de la Réunion (considéré comme l’un des ultra-trails les plus exigeants au Monde, NDLR). Je pense que ce sera un moment marquant (rires). Ce sera aussi l’occasion de vivre une grande aventure, puisque nous allons partir en famille, pendant quinze jours, en octobre.

On imagine que tu as encore pratiquement la même condition physique que lorsque tu étais coureur cycliste professionnel…
(Sourires). J’essaie de faire attention à garder la forme. C’est pour ça que je continue le vélo et la course à pied. De toute façon, ça limite les risques de blessure.

Peut-on trouver des liens entre ton métier d’éducateur et ta pratique du trail ?
Pas vraiment. Enfin si, il y a une chose en commun : la notion de persévérance. Pour le reste, je n’y ai pas du tout le même état d’esprit, d’un point de vue personnel. Dans ma profession, j’essaie simplement de transmettre des valeurs, du mieux que je le peux. En trail, je suis axé sur la compétition et sur la performance. J’en ai besoin.

Quelles sont les valeurs que tu transmets dans ton métier ?
J’en reviens à la notion de persévérance. Il ne faut jamais rien lâcher et j’essaie de le faire comprendre à un maximum de personnes. Quand on a envie de quelque chose, on finit toujours par y arriver. J’essaie aussi de transmettre les valeurs de l'entraide. On arrive toujours plus facilement au bout des choses en groupe, plutôt que seul. Je veux que les gamins s’entraident. Je n’aime pas voir quelqu’un ne penser qu’à lui, ce n’est pas bon.

Tu as passé de nombreuses années dans les pelotons et dès l’arrêt de ta carrière, tu as continué la pratique du sport de façon très régulière. T’imagines-tu ne plus pratiquer de disciplines sportives ?
Pas du tout ! Ça me semble impossible, et c’est pour cela que je comprends les coureurs qui continuent chez les amateurs jusqu’à 35 ans. Si je n’avais pas la course à pied ou l’ultra-trail, je pense que j’aurais repris la compétition dans les pelotons. C’est un besoin ! Un besoin de la compétition. Quand on a cet esprit-là, ce ressenti, on le garde.



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