Léo Danès : « Je suis obligé de faire mieux »

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

Voilà un garçon qui n’était pas au mieux en 2018. Le potentiel de Léo Danès est connu depuis des années, mais ces derniers mois, le Breton s'est cherché. Et doute. “Ce n’est pas une année à retenir. Je n’ai pas été au niveau espéré. Mais bon, ça fait partie du sport. J’ai eu quelques pépins… C’est comme ça, il ne faut plus y penser. Je vais essayer de faire mieux en 2019. Enfin, non, je vais faire mieux ! Je suis obligé de faire mieux”, tente-t-il de se convaincre auprès de DirectVelo. Le sociétaire de l’UC Nantes Atlantique connaît ses qualités, et sait qu’il est capable de bien mieux. “Tout n’est pas à jeter non plus. Sur certaines périodes, je marchais bien. J’ai réussi à faire la course en étant devant, avec les meilleurs. Il y a même des jours où je me suis dit que j’écrasais vraiment les pédales. Parfois, il arrivait qu’à la fin de la course, mes coéquipiers me disent tous qu’ils étaient à bloc alors que moi, je me sentais bien. Ca faisait du bien au moral. Je me disais que je n’étais pas tant à la rue que ça”.

« SI JE FAIS DU VÉLO, C’EST POUR GAGNER DES COURSES »

Le discours du coureur de 21 ans le laisse aisément deviner : Léo Danès n’est pas sûr de son fait actuellement. Mais il a une explication bien précise. “Je me suis sans doute mis trop de pression à certaines moments. Il faudrait que j’essaie de m’enlever de cette pression. Je dois faire du vélo pour le plaisir, et c’est sans doute là que ça marchera le mieux”. L’ancien vice-Champion de France Juniors se mettrait donc trop de pression ? En réalité, ce sont surtout les autres qui lui font subir cette pression. “On me rabâche sans arrêt qu’il faut faire des résultats pour passer pro. « Il faut gagner, c’est la gagne, la gagne ! ». Je n’entends que ça… Et c’est saoulant à la longue. Si je fais du vélo, c’est pour gagner des courses. Il n’y a pas besoin de me le répéter cent fois”, lâche Léo Danès. “Je ne pense pas que ça m’aide, au contraire. Mes meilleures saisons, je les ai connues lorsque je courais sans trop de pression et sans l’obsession du résultat. Je ne veux avoir de comptes à rendre à personne. Pour preuve encore ; les deux périodes durant lesquelles j’ai le mieux marché en 2018, c’était à chaque fois quand je suis revenu de blessure. Pourtant, je n’étais pas au top, mais j’arrivais sur les courses en reprise et donc sans pression, en me disant que je n’avais rien à perdre”.

S’il n’en faisait pas une fixation au début, celui qui ne sera plus Espoir en 2019 vit désormais chacune de ces remarques comme un poids. “La pression que je me mets est assez positive, en réalité. C’est la pression des autres que j’ai du mal à supporter. Ce n'est pas adapté. Il y a même des gens qui, pour rire, me disent : « Alors, le Tour de France, c’est pour quand ? ». Ca me gonfle”.

« LE VÉLO-PLAISIR, C’EST PRIMORDIAL »

Léo Danès se dit heureux à Nantes, et croit en un bel avenir. “Je me suis rapproché de chez moi et ça me tenait à coeur. Je retrouve aussi un calendrier qui me convient mieux, même si c’était assez varié avec Chambéry. Ca change !”. Détenteur d’un DUT après ses deux années d’études en Savoie, il est désormais en troisième et dernière année de Licence de Management par correspondance. “Je suis inscrit à l’école de Montpellier mais je fais tout depuis la maison, en contrôle continu”. Le 3e des Boucles de la Loire (Elite Nationale) devrait ensuite poursuivre sur un Masters, pour deux années supplémentaires.

Sur le vélo, Léo Danès n’attend plus qu’une chose : pouvoir retrouver le chemin de la victoire. “Et prendre du plaisir ! Ce qui marche, c’est le vélo-plaisir, c’est primordial. Je veux être plus décontracté et courir comme je le sens, même si je ne compte pas faire n’importe quoi non plus, évidemment. Mon but est de réussir. Mon intérêt et ceux du club sont les mêmes”.

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