Jérémy Fabio : « C'est marrant de voir le chemin parcouru »

Samedi, à Angé, Jérémy Fabio (Team Martigues Sport Cyclisme-Vivelo) a enlevé sa première grande victoire sur le Tour du Loir-et-Cher (2.2) lors de la 4e étape, la plus difficile et éprouvante de cette édition. Une étape qui fut d’ailleurs très mouvementée avec le vent, la pluie et la grêle. Au final, ils n’étaient plus que 82 coureurs à l’arrivée.
Rencontré avant le départ, le Martégal, âgé de 24 ans, n’était pas très confiant face aux armadas étrangères telles que Leopard-Trek ou Itera-Katusha. Mais il a su tirer son épingle du jeu face à trois autres coureurs professionnels. De retour chez lui, après un voyage "mouvementé sous la neige", Jérémy Fabio s’est confié à www.directvelo.com.

DirectVélo : Tu viens de remporter ta première victoire chez les Elites et en plus une classe 2, ça doit te faire prendre confiance en toi ?
Jérémy Fabio : Oui avant cela je n'avais remporté que des épreuve toutes catégories. Gagner une étape du Tour du Loir-et-Cher, au bout de quatre jours de course, c'est fantastique. En plus de me donner confiance ainsi qu'à l'équipe, on  se rend surtout compte  que l'on peut rivaliser certains jours à ce niveau. C'est important pour la suite de la saison.

« Les conditions dantesques, j'aime »

Ce fut une étape très mouvementée...
La course est partie sur un rythme très élevé avec notamment de nombreuses chutes en début d'étape dont deux où je me suis retrouvé dedans. Nous avons eu ensuite un orage de grêle, de la pluie et du vent. Avec un terrain très vallonné, cela a provoqué de nombreuses bordures. Le peloton a ainsi explosé. A un moment, j'étais très mal. Je me suis accroché. Je suis passé de groupe en groupe et j'ai fini par rentrer. Vers le 100e kilomètre, le parcours était plus escarpé. Dix kilomètres plus loin, on se retrouve à une dizaine en contre derrière les deux échappés du jour.

Puis, tu es repris avant de réattaquer...
Oui, on se fait reprendre, et je ressors de nouveau vers le 120e kilomètre. Dans un premier temps, j'étais en compagnie de Buchacek (Whirlpool-Author) puis un coureur de Chipotle (Krasilnikau) est revenu. On est partis dans un contre-la-montre de plus de 70 kilomètres, sous une pluie battante. Au premier des cinq passages sur la ligne, l'avance était d'1'30''. Il restait alors 40 kilomètres. Un Itera-Katusha (Solomennikov) et un Leopard-Trek (Alafaci) sont rentrés. L'écart était alors de 40'' sur ce qu'il restait du peloton. Lors du dernier tour, dans la bosse du circuit, Buchacek a lâché prise.

Comment as-tu géré le final ?
Pour une fois, l'arrivée n'était pas sinueuse. C'était une ligne droite de plus d'un kilomètre. Je lance mon sprint à 300 mètres de la ligne. Alafaci (Leopard-Trek) n'a pas réussi à me déborder. Ce fut une course très difficile. Preuve en est le nombre d'abandons et les conditions dantesques. C'est le genre de conditions que j'aime.

« J'aime toutes les courses en général »

Que pensais-tu de ton Tour du Loir-et-Cher avant cette victoire d'étape ?
C'est la deuxième fois que je participe à cette épreuve. Les premiers jours, je n'arrivais pas à mettre le nez à la porte mais je sentais que les sensations étaient meilleures au fil des jours. J'avais à cœur de faire quelque chose étant donné que j'étais quasi-inutile pour l'équipe lors des premières étapes. 

Fais-tu partie des coureurs qui préfèrent les courses de classe 2 ?
Il est vrai que je préfère les courses de classe 2 du fait de leur rythme et de leur distance mais bon, j'aime toutes les courses en général.

Que te manquait-il jusqu'alors pour lever les bras cette année ?
Je ne sais pas trop ce qu'il me manquait en fait. Certainement de la patience, quelques kilos en trop sans doute et puis de la confiance, surtout après un début de saison assez difficile. J'ai perdu mes deux grand-pères. J'étais très proches d'eux et cette victoire est pour eux. Puis, je suis tombé malade, j'ai eu la coqueluche. Je tousse d'ailleurs toujours très fort sur le vélo. Mais bon, je prends les courses comme elles viennent en attendant de guérir totalement. Il y a des jours où je suis complètement KO et d'autres non, c'est comme ça ! En tout cas, je suis vraiment heureux d'avoir gagné dans ces conditions.

« L'équipe peut réaliser de belles choses »

Qu'attends-tu de la suite de la saison ?
Je veux figurer le mieux possible sur les manches de la Coupe de France car c'est vital pour un club. Il faut continuer sur la bonne dynamique de l'équipe. On reste sur trois succès de suite, et je pense qu'avec le retour des blessés et une confiance retrouvée on peut réaliser de belles choses avec notre directeur sportif Hristo Zaykov.

Tu as remporté une étape d'une course de classe 2... Ambitionnes-tu de passer pro un jour ?
Passer pro ? Il ne faut pas rêver. J'ai les pieds sur terre et il y a tellement de gars qui marchent forts ! Mais je prends du plaisir et c'est bien là l'essentiel. Maintenant, retour à la réalité après avoir posé mes congés pour le Tour du Loir-et-Cher. Je travaille dans un magasin de cycles et aujourd'hui (lundi), il y a pas mal de boulot qui m'attend. C'est fini les vacances  mais j'ai un patron sympa qui me permet de me déplacer souvent pour les courses ! J'ai un parcours assez atypique je pense. J'ai commencé le vélo en UFOLEP vers mes 18 ans au Stade Laurentin puis j'ai été licencié la FSGT, avant de rallier le Sprinter Club de Nice avec qui j'ai gagné mes premières courses en FFC. J'ai fini par rejoindre Martigues pour justement découvrir ce genre d'épreuves. Mais il est vrai que je suis passé par toutes les catégories du vélo et c'est marrant  de voir le chemin parcouru depuis.

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Jérémy Fabio.

Crédit Photo : Christophe Baudu

 

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