Paul Lapeira avait un souhait avant de se déplacer aux Herbiers. Le tenant du titre voulait qu’un coéquipier découvre à son tour la joie de porter le maillot de Champion de France pendant une année. C’est finalement Dorian Godon qui va connaître ce bonheur, au terme d’un final haletant.

Au moment de la Marseillaise, au pied du podium, tous les coureurs de Decathlon AG2R La Mondiale ne cachaient pas leur joie sincère de voir le Rhodanien triompher au Mont des Alouettes. “Je suis super heureux qu'il ait le maillot ce soir, a apprécié Paul Lapeira. Je suis ému parce que c'est un mec bien et il le mérite. C'est un grand bonhomme, on l'aime vraiment fort. Je suis le plus heureux du monde ce soir. Ça faisait 17 ans qu'on ne l'avait pas eu avant moi. On vient de gagner deux fois en deux ans. On montre qu'on est la meilleure équipe française à présent”.

« UNE ÉNORME POINTE DE VITESSE »

Parmi les plus proches du nouveau Champion de France, Nicolas Prodhomme avec qui il a partagé plusieurs succès ces dernières années. Le Normand, comme Paul Seixas, a été là pour l’aider dans la bosse finale. “Franchement, on a super bien géré la dernière montée. Je pense que ça a fait peur à d'autres quand ils ont vu qu'on était roue dans roue”, estime le vainqueur de l’étape de Champoluc sur le dernier Giro.

Dorian Godon sait mettre au fond. Depuis son passage chez les professionnels avec Cofidis en 2017, il totalise douze succès dont la Flèche Brabançonne et deux étapes du Tour de Romandie. “On sait qu’il est fort et qu’on peut vraiment compter sur lui, indique Nans Peters. C’est l’un des plus costauds dans ce registre-là. Quand tout le monde est mort, Dorian a encore des ressources pour faire de gros sprints, avec beaucoup de force. Il a une énorme pointe de vitesse”.

« IL SAIT NOUS SORTIR UN PEU DU VÉLO »

Au-delà du cycliste qui répond présent quand son équipe lui accorde sa confiance, l'homme est très apprécié pour l’ambiance qu’il apporte au sein de la WorldTeam, lui qui est l’un des rares Français de l’effectif à ne pas vivre entre Chambéry et Aix-les-Bains, en Savoie. “Il apporte beaucoup de fraîcheur, rapporte Nans Peters. Il sort des phrases décalées et très drôles. Il a toujours un petit mot pour rigoler. C’est un super bon mec”. Le néo-pro Paul Seixas s’est vite fait une idée sur le grand moustachu. “Je n'ai pas eu la chance de courir beaucoup avec lui. Mais de ce que j'ai pu voir de lui, c'est un super gars, vraiment très sympa”.

Dans le bus, Dorian Godon aime se transformer en DJ. Au départ des courses, quand les coureurs font tourner les jambes sur home-trainer, pour s’échauffer avant une étape en ligne, il n’est pas rare de le voir plaisanter avec ses coéquipiers, là où les mines sont souvent bien trop tristes sur le circuit WorldTour. C’est aussi le compagnon de chambre idéal. Sur les Grands Tours, c’est souvent Nicolas Prodhomme qui en profite. “C'est un gars qui est top. Il sait nous sortir un peu du vélo”. Et le vélo lui a bien rendu.