Mattéo Melotte : « Les connaître par coeur m'a fait gagner des watts et de la force »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

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Pour sa troisième saison en U23 et après deux saisons passées chez Bingoal-WB Dévo, Matteo Melotte avait à coeur de se montrer à son avantage en fin de semaine dernière sur les routes du Tour de la Province de Namur où il réside. Pourtant l'entame n'a pas été au niveau de ses espérances. "Mon début de Tour a été décevant car je n'ai pas été présent au moment où je voulais, en ratant le coup de 17 coureurs dans la dernière difficulté. Je me suis alors posé des questions sur ma forme". Classé dans le peloton rejeté à dix secondes, il a pu jouer quasiment avec les meilleurs lors de la troisième étape avec l'arrivée jugée à Lustin à moins de dix kilomètres de la maison. "Je me suis vraiment rassuré à être dans le bon groupe après le premier des deux passages du triple Mur de Monty. Le Tour de Namur représente beaucoup car on est fortement soutenus par les habitants locaux. C’était un plaisir de courir mes routes d’entraînement. Les connaître par coeur m'a fait gagner des watts et de la force", conçoit le sociétaire de Trupstup-Chevigny.

11e de cette étape charnière quasi à domicile, à 20 secondes du vaisseau de tête réglé par Lucas Van Gils, le Belge de 21 ans admettait à l'arrivée avoir choisi la meilleure option lors de l'ascension finale vers Lustin. “J'ai trop été en gestion au début dans la deuxième montée du Mur et je n'ai pas assez cru en moi dans la bosse. Ils ont fait l'écart dès le début et mon groupe a gardé ensuite le même écart. Si je m'étais accroché au début, peut-être que j'allais tenir ou exploser par la même occasion, donc monter à mon train n'était pas plus mal non plus. J'ai joué à l'avant et le public a été content". L'épilogue dominical au sommet de la Citadelle de Namur faisait aussi partie de ses objectifs sur ce Tour provincial. "Je l'ai vraiment cochée car ça arrive souvent au sprint, il faut être placé et j’aime ça. Elle me tient à coeur car mon papa Cédric au passé de pilote de moto-cross a gagné à la Citadelle une manche de championnat du Monde (en 2003 en 650cc). Faire podium ou Top 5 serait vraiment bien", déclarait il au départ de Beauraing le matin. Et en fin de compte, c'est une 8e place d'étape et un Top 20 au général qui ponctuait ces quatre jours.

« J’AI TIRÉ UN TRAIT SUR UNE POSSIBLE MONTÉE EN PROTEAM »

Cette saison, le résident de Sart-Bernard a pour l'instant pu lever les bras sur la kermesse de Florennes et terminé 2e de la Flèche Mosane, non loin de chez lui. Il compte encore monter sur le podium d’ici la fin de saison. "J'ai pris du coffre et de l'expérience avec ces deux années passées chez Bingoal Dévo. J'ai beaucoup appris en roulant à l'international sur des courses UCI, même si j'ai vécu beaucoup de galères. Quand la Dévo a été supprimée, j'ai tiré un trait sur une possible montée en ProTeam. Je n'ai pas de regret là-dessus, je suis à ma place. Si je dois remonter je le ferai, mais redescendre d'un échelon a été difficile car on n'a plus les mêmes responsabilités. C'est une autre façon de courir, mais ça me convient mieux avec moins de pression. On court à la sensation et pas forcément en équipe pour un seul leader. Là on est tous des amis et on s'aide les uns les autres. Un bon lien s’est créé dès la prise de contact avec le directeur sportif de Chevigny, en octobre".

Il a trouvé un véritable équilibre. “Chez Bingoal Dévo, je vivais 100% vélo. Maintenant je travaille à mi-temps dans l'entreprise familiale qui fait des volets de piscine. Le cyclisme c'est bien, mais il faut prévoir l'avenir, et en étant dans un club, il faut bien financer le vélo ainsi que les déplacements sur les courses. C'est la première saison U23 où je roule moins et je me trouve beaucoup mieux". Ses sensations sont également meilleures. “J'ai plus d'entraînements de qualité et moins longs. Pour l'instant, ça me réussit plus pas mal surtout pour les courses au format interclubs, plus courtes que les épreuves UCI". Comme ce Tour de Namur.

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