Kévin Vauquelin aurait adoré terminer sa première partie de saison par une victoire. Mais bien qu’il ait longtemps fait forte impression sur les ribins du Tro Bro Leon (1.Pro), le Normand n’a pas pu jouer la victoire jusqu’au bout, la faute à une crevaison alors même qu’il venait de filer seul en tête, à quelques 21 kilomètres de Lannilis. “C’est aussi la magie du Tro Bro Leon, mais il y a une grosse déception”, concédait-il au micro de DirectVelo après la course.  “Quand je suis sorti, c’était calculé. J’étais prêt à faire mon contre-la-montre”. Et pendant plusieurs minutes, le leader d’Arkéa-B&B Hôtels a eu le temps de se voir gagner. “J’avais déjà testé un peu les mecs avant et je me sentais vraiment bien et large, comme on dit. Je ne veux pas paraître prétentieux mais j’étais probablement le plus costaud de la course”.

Rétrogradé seul en poursuite après avoir dû changer de machine, Kévin Vauquelin a fait l’effort pour remonter, après avoir vu le retour dans sa roue du futur lauréat, Bastien Tronchon (Decathlon AG2R La Mondiale). “Bastien pourra me payer une bonne bière, j’ai bien roulé pour le ramener, il m’a mis un relais par courtoisie mais c’est tout”, sourit l’ancien sociétaire du VC Rouen 76, beau joueur. Lors des dernières offensives dans le final, une fois de retour à l’avant, il n’a plus été en mesure de suivre. “J’avais déjà fait plusieurs chronos avant, c’est dommage”.

« IL MANQUE LA CERISE SUR LE GÂTEAU »

Du côté de son directeur sportif, Laurent Pichon, la déception est également importante, forcément. “Si l’on regarde le positif, on va dire qu’il était l’un des deux plus forts de la course, à égalité avec Tronchon. Ils ont fait à peu près la même course. Le regret, c’est qu’il ramène Tronchon sur l’avant mais il n’y a pas eu de cadeau et c’est normal”, relate l’ancien pro, tout de même satisfait du comportement d’ensemble de ses troupes en terres finistériennes. “On était placés où il le fallait, quand il le fallait, lorsque ça faisait mal, notamment avec la pluie. Malgré toutes les cassures, on n’avait personne à l’arrière en difficulté pendant longtemps, hormis Mathis Le Berre qui a chuté tôt”. Pas question de s'apitoyer sur son sort pour autant. “Kévin a crevé mais comme (Valentin) Madouas, comme les Uno-X, les AG2R… On sait que ça fait partie du Tro Bro Leon, il y faut de la réussite”.

La réussite, justement, les rouge-et-noir en ont manqué tout au long de ces quatre jours de course en Bretagne, en passant à chaque fois près de la victoire, sans parvenir à en claquer une. “On a quand même répondu présent même si on aurait préféré une victoire. Il manque la cerise sur le gâteau”, reprend Laurent Pichon. Un sentiment partagé par le leader de l’équipe, qui va désormais prendre le temps de souffler, après une première partie de saison notamment marquée par des victoires à l’Etoile de Bessèges et au Région Pays de la Loire Tour. “Je n’ai pas débranché depuis La Marseillaise, il est temps de couper”. Avec un retour prévu au mois de juin. Dauphiné ou Tour de Suisse ? “On verra. Dans tous les cas, il y aura un stage en altitude après la coupure pour préparer la suite”. D’ici-là, Arkéa-B&B Hôtels continuera de poursuivre sur sa “bonne dynamique” - dixit Kévin Vauquelin - des derniers jours. “Il ne faut pas lâcher, il faut faire preuve de résilience en cyclisme”, conclut Laurent Pichon.