Emmanuel Morin, au bout de ses convictions

Crédit photo Cliché Flore Cauwelier

Crédit photo Cliché Flore Cauwelier

Quel week-end pour Emmanuel Morin ! Déjà membre de l’échappée qui a été au bout samedi, lors d’un Tour des 100 Communes (1.2) disputé dans des conditions dantesques et qu’il a terminé à la 5e place, le puissant coureur de Van Rysel-Roubaix a remis le couvert 24h plus tard, au Grand Prix de Lillers (1.2). Et après avoir malheureusement eu “la place du con” la veille dans un scénario au dénouement frustrant (lire ici), il n’a cette fois-ci laissé à personne la possibilité de lui chiper le meilleur rôle d’un film dont il a été l’acteur principal (voir classement), en compagnie de Théo Delacroix et de Steffen De Schuyteneer, encore lui. “On est sorti assez vite dans la course. Mais l’entente dans le groupe de six était bizarre. Le Quick Step (Niels Driesen, NDLR) ne collaborait pas, le Uno-X (Martin Solhaug Hansen, NDLR) attaquait… Avec Théo, on s’est agacés et on a décidé de ne plus rouler pendant quelques bornes pour leur faire comprendre que c’était n’importe quoi, surtout à 90 bornes de l’arrivée”.

Le groupe d’attaquants reprend un temps sa marche en avant, jusqu’à un nouveau moment de flottement. “Ce n’était plus possible alors on est ressorti à trois avec Théo et le Lotto”. Malgré le drôle de jeu de Steffen De Schuyteneer, qui a parfois sauté des relais avant d’attaquer ses deux compères, les deux Français ont gardé le cap, encore et toujours. “On s’est dit qu’on irait au bout quoi qu’il arrive. On y tenait absolument. Théo sait que je ne suis pas du genre à compter mes coups de pédales et ça valait aussi dans l’autre sens. On se faisait vraiment confiance”

(ENCORE) D’AUTRES VICTOIRES À VENIR POUR LES ROUBAISIENS ?

À quinze kilomètres de l’arrivée, le Suisse Antoine Aebi a profité de l’écart minime entre le trio de tête et le peloton pour faire le saut. C’est ensuite à quatre, et avec jamais plus de 20 secondes de marge, que les hommes de tête sont parvenus à tenir tête au paquet jusqu’au bout. “Aebi nous a clairement fait du bien, c’était du sang neuf et quelques relais en moins à passer. Mais j’ai toujours continué de m’employer”. Malgré la menace du peloton, Emmanuel Morin a dû réfléchir à la façon d’aborder les tous derniers kilomètres. “Je me suis dit que j’allais passer un dernier très gros relais aux trois bornes, un relais de près de deux minutes. Et ensuite, en me retournant, j’ai compris que le peloton ne rentrerait pas. Je n’ai pas voulu commettre la même erreur qu’hier et je me suis bien concentré sur ce sprint”. Avec réussite. 

Après la sensation Samuel Leroux à Méjannes-le-Clap lors de l’Étoile de Bessèges, voilà un deuxième succès pour la Conti nordiste, cette fois-ci sur leurs terres. Encore un grand moment de bonheur. “Comme je le disais hier, ce n’est jamais facile de gagner, même en Classe 2. Après le petit numéro dans le final aux 100 Communes, je ne pensais pas forcément avoir les jambes pour remettre ça aujourd’hui. Je ne pensais pas être aussi bien. Mais ça l’a fait et je tiens vraiment à remercier mes coéquipiers qui ont fait un super boulot en protection”. L’ancien coureur de Cofidis et du CIC U Nantes Atlantique est persuadé que les rose-et-noir vont continuer sur cette belle dynamique dans les semaines à venir. “Je suis vraiment fier de faire partie de ce groupe. Gagner ici, c’est le travail qui paie et c’est incroyable. Je ne pense pas trop m’avancer en disant qu’on va en gagner d’autres cette année. Et des belles !”

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