Emmanuel Morin : « J’y ai cru jusqu’au bout »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Emmanuel Morin a eu le temps de se voir gagner. Ce samedi, sur les routes du Tour des 100 Communes (1.2), dans le Pas-de-Calais, le sociétaire de la formation Van Rysel-Roubaix aurait adoré apporter un beau succès à sa nouvelle formation, en terres nordistes. Mais il a finalement dû céder face à la supériorité numérique des Uno-X dans la bonne échappée (voir classement). DirectVelo a recueilli la réaction de l’athlète de 28 ans après l’arrivée.

DirectVelo : C’était un final très tactique !
Emmanuel Morin : J’ai attaqué pour essayer de me débarrasser des Uno-X. Ils étaient deux devant (Halvor Dolven et Daniel Arnes, NDLR) et je savais que ce n’était pas bon, ils allaient forcément foutre le bordel. J’ai vu que ça allait rentrer et comme je venais de faire un gros effort, je n’ai pas voulu insister. Je pense que c’était le bon choix car dans tous les cas, il allait y avoir jonction. On allait forcément finir par se regarder dans les deux derniers kilomètres alors que l’un des deux Uno-X pouvait se sacrifier pour l’autre juste derrière. C’est un choix qui peut paraître bizarre de l’extérieur mais je pense que j’ai bien fait. La seule erreur, c’est peut-être de ne pas avoir attaqué 100 mètres plus tôt dans la bosse. Là, on aurait pu vraiment faire le trou sur les Uno-X et ça aurait valu le coup d’insister. Mais je n’ai pas de regrets, je pense que j’ai bien couru, du début à la fin, en étant déjà dans la bonne bordure quand les Soudal-Quick Step ont fait la course.

« J’AI LAISSÉ BEAUCOUP DE CARTOUCHES SUR LA ROUTE »

Dans le dernier kilomètre, lorsqu’Halvor Dolven est sorti de l’arrière, on t’a laissé la responsabilité de la poursuite !
J’avais déjà attaqué dans la bosse précédente, j’avais encore emmené le groupe dans la partie suivante et j’étais toujours à l’avant du groupe quand il est sorti. Et ils m’ont encore laissé bosser. J’avais la place du con. Mais je comprends, c’est le jeu. Encore une fois, je ne peux pas avoir de regrets. J’y ai cru jusqu’au bout. Les conditions me convenaient, surtout avec une course dure… Mais j’ai fait beaucoup d’efforts toute la course, notamment pour boucher un trou de 1’10” lorsque le premier groupe était parti… J’ai laissé beaucoup de cartouches sur la route... Maintenant, il va falloir faire mieux qu’un Top 5.

Tu as montré que tu es bien en jambes !
C’est plaisant de jouer devant. J’étais parti frustré du Samyn, où j’ai cassé mon dérailleur arrière juste avant le dernier secteur. Je n’ai pas pu faire le sprint (19e, NDLR). Quand tu arrives pour la gagne sur ce genre de course et que tu es embêté par un incident mécanique, c’est forcément frustrant. Mais il faut aller de l’avant. Il y a encore plein de beaux rendez-vous qui arrivent jusqu’au Pays de la Loire Tour. J’espère garder ce niveau de forme encore de longues semaines.

« ON DOIT ASSUMER LE POIDS DE LA COURSE »

En Classe 2 et sur vos terres, vous veniez tout de même pour gagner ce samedi !
Oui, on est ambitieux pour le Tour des 100 Communes comme pour le Grand Prix de Lillers mais il ne faut pas croire, ce n’est pas forcément plus simple de gagner en Classe 2. Tout le monde a envie de faire un résultat, le peloton est très homogène et en plus, on doit assumer le poids de la course. Ce sont presque les plus dures à aller gagner, en quelque sorte. Il faut faire la course parfaite.

Comment imagines-tu le Grand Prix de Lillers ce dimanche ?
On aura encore de belles cartes à jouer. On a une équipe solide depuis le début de saison et ce sera encore le cas ici. On aura tous notre mot à dire dans l’équipe, il faut miser sur le collectif. On sait que ça peut vite bouger, comme aujourd’hui (samedi). Il faudra prendre la course dans le bon sens. On est attendus et on doit répondre présents. On compte bien assumer.

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