Aaron Nougue-Dessus n’a pas fait déplacer son père pour rien

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

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Le plan initial n’était pas celui-là. “On trouvait le week-end intéressant avec trois étapes en deux jours dont un test contre-la-montre le dimanche matin”. Alors, Aaron Nougue-Dessus et son père avaient décidé de faire la route, depuis Pau (Pyrénées-Atlantiques) jusque dans le sud-est, d’abord dans le Vaucluse puis dans les Bouches-du-Rhône. Mais la double ration de vélo prévue dimanche à Istres a finalement été annulée. “Malgré ça, on tenait quand même à venir !”. C’est ainsi que le garçon a été l’une des principales attractions de la course tracée en circuit autour de Malemort-du-Comtat, samedi dernier. Parce qu’il portait le maillot d’une équipe que l’on n’a pas l’habitude de voir sur les routes du Tour de la Région Sud PACA, tout d’abord, à savoir celui de l’UC Nantes Atlantique. Mais aussi et surtout parce qu’il a fait le spectacle sous le chaud soleil provençal avec un numéro en solitaire d’une vingtaine de kilomètres dans le final.

“Je suis forcément déçu de m’être fait reprendre à quatre kilomètres de l’arrivée. J’étais parti alors qu’il y avait un moment de flottement dans l’échappée. On ne s’entendait pas trop à l’avant, ça se relayait vite fait mais pas franchement. Alors je me suis dit qu’il fallait tenter quelque chose et j’ai réussi à sortir. Avec trente secondes d’avance à trois bornes du pied de la dernière bosse, j’y ai cru. La moto m’a même annoncé 35 secondes à un moment donné et là, ça m’a boosté”, relate-t-il après coup pour DirectVelo, en repensant à ce scénario qui aurait pu lui être favorable. “Finalement, un gars de Marseille (Benjamin Hivart, NDLR) m’a repris sur le haut de la montée et il ne voulait pas trop collaborer. C’est dommage car en insistant, je pense que l’on aurait pu espérer quelque chose de mieux”.

DES MOMENTS DE PARTAGE

Le J1, qui vient de fêter ses 17 ans en mai dernier, n’est pas près d’oublier cette belle journée, malgré la cruauté de son dénouement. “C’est la première fois que je me suis retrouvé dans une telle position, aussi près de pouvoir gagner à ce niveau”. Une fois repris, il a trouvé d’ultimes ressources pour aller faire le sprint et décrocher, malgré tout, un Top 5 sur la ligne (voir classement). “Je me sais capable de faire de bonnes places au sprint alors j’ai tenté d’y aller. Mais après tous les efforts que j’avais déjà pu faire sur les vingt derniers kilomètres, j’avais les jambes mortes”, sourit-il. Après coup, Aaron Nougue-Dessus n’avait pas véritablement de regrets. “J’ai essayé de me débrouiller mais en étant seul contre de gros collectifs, notamment les Marseillais qui étaient quatre, ce n’était pas simple. Mais j’avais vraiment de super jambes et ça m’a bien aidé”.

Le Palois a débuté le cyclisme en Minimes 2, après s'être préalablement essayé au moto-cross. “J’ai d’abord cumulé les deux puis j’ai fini par faire un choix car ça devenait compliqué à gérer”. Désireux de rejoindre un club prestigieux de l’Ouest, il avait posé plusieurs candidatures l’hiver dernier avant d’être accepté à Nantes. Après avoir passé toute la première partie de saison en terres ligériennes, au sein d’une famille d’accueil, Aaron Nougue-Dessus vient récemment de retourner auprès des siens. Et il enchaîne désormais les déplacements avec son père. “Je suis sur Nantes pratiquement toute l’année. Mais là, je suis en stage dans le cadre de mon Bac Pro (Maintenance des équipements industriels, NDLR), pendant quatre semaines, puis je serai en vacances scolaires, alors je suis rentré à la maison pour l’été”. Et il se plaît dans ses déplacements familiaux pour l’exercice de sa passion. “Être avec mon père sur les courses, c’est sympa. On enchaîne, on partage de bons moments. Je me régale”. Des moments encore plus réjouissants lorsqu’ils aboutissent à un bon résultat, comme à Malemort-du-Comtat. “Au moins, on n’est pas venu pour rien !”.


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