Daniel Turek : « Tout à la sensation »

Crédit photo Alexis Dancerelle / DirectVelo

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Dans une dernière partie d’étape assez décousue, où les attaques n’ont eu de cesse de fuser, c’est Daniel Turek qui s’est montré le plus malin lors de la troisième étape du Circuit des Ardennes (2.2). Ou peut-être tout simplement le plus fort. Dans les derniers kilomètres, alors que des groupes tentaient de se faire la malle, le Tchèque a attendu un ultime regroupement général pour poursuivre son effort. "Je n’ai pas vraiment décidé d’attaquer à la fin. C’était surtout de la chance. J’avais peur d’être fatigué aujourd’hui (samedi) donc je m’étais dit que je n’attaquerais pas. Finalement, un groupe de cinq coureurs est sorti avant la dernière montée. Six coureurs sont rentrés sur eux. On les a rattrapés en bas de la descente et je me suis dit : « Oh, je vais plus vite que les autres ». Je suis parti comme ça", raconte-t-il à l’arrivée. 

Une fois devant, dans les cinq derniers kilomètres de l’étape, le sociétaire du Team Felbermayr-Simplon Wells a eu toutes les peines du monde à connaître son avantage sur le paquet. "Le conducteur de la moto ne parlait que français, il a essayé de me donner les écarts mais je n’ai pas compris", plaisante-t-il. Heureusement, la journée s’est mieux terminée qu’elle n’avait commencé pour lui. "Je ne sais pas comment c’est possible, mais j’ai oublié mon compteur à l’hôtel donc je n’avais aucun chiffre, rien. J’ai tout fait à la sensation donc gagner était vraiment inattendu".

« JE VAIS ESSAYER DE SURVIVRE »

En retard au général après la première journée qui a déjà dessiné une tendance, le coureur de 28 ans n’a jamais songé grappiller quelques secondes dans cette optique (voir classements). "Je me sentais bien mais je ne voulais pas du tout attaquer le maillot jaune (Lucas Eriksson, NDLR). J’ai pris deux minutes de retard au classement général dès le premier jour donc je savais que je ne les rattraperais pas aujourd’hui. Et il était très fort, comme toute son équipe. Ils l’ont montré toute la journée donc je suis ravi d’avoir cette victoire d’étape". Daniel Turek a coché son objectif de la semaine, avant de passer la dernière journée sans stress. "Demain, pour la dernière étape, je vais essayer de survivre", rigole-t-il.

Sans stress, mais quand même avec l’optique de voir son équipe tenter la passe de deux. "La saison a été longue donc je prends chaque jour comme il vient. Je vais essayer de survivre mais je peux peut-être encore gagner. Mais bon, ça sera quand même probablement quelqu’un d’autre qui jouera sa carte". Car après la chute de leur leader, Riccardo Zoidl, les coureurs de la formation autrichienne n’ont plus de pression. "Le fait d’avoir perdu notre leader dans une chute nous a donné de la liberté. On a essayé de jouer les cartes qu’on pouvait. C’est donc très inattendu mais c’est la beauté du cyclisme. Tout peut arriver". Et pourquoi pas ce dimanche, encore.

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