Sébastien Reichenbach : « Ça change de la routine »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Petite surprise de la liste des engagés du Tour Alsace, Sébastien Reichenbach est redescendu à l’échelon inférieur, pour s’aligner avec la formation Continental de la Groupama-FDJ, sur l’épreuve de Classe 2. Absent des pelotons depuis de longues semaines, après son abandon au dernier Giro, le Suisse de 32 ans reprend doucement le chemin de la compétition. Et parfait pour le grimpeur qu’il est, la Planche des Belles Filles se profile devant les coureurs, ce vendredi. Sébastien Reichenbach explique auprès de DirectVelo son choix, mais aussi son rôle auprès des jeunes et ses ambitions intactes pour la suite.

DirectVelo : C’est une remise en jambes plutôt tranquille pour toi…
Sébastien Reichenbach : Oui ça se passe bien. Sur cette deuxième étape, on s’attendait à un sprint massif, c’est ce qui est arrivé. C’est une bonne petite première étape en ligne, avant deux étapes un peu plus difficiles qui nous attendent et qui devraient mieux nous convenir (sourire).

Te voir sur ce Tour Alsace peut paraître surprenant…
L’équipe m’a proposé de venir ici car je n’ai pas couru depuis le Giro. Il n’y a pas de courses qui me convenaient avant la fin du mois. Donc au lieu de faire un stage, je préférais venir mettre un dossard et reprendre la compétition avant les prochains objectifs qui m’attendent. Sinon j’aurais eu ma reprise en WorldTour à San Sebastian, ça aurait été un peu compliqué sans courses. Je suis content d’être ici, et avec les étapes difficiles qui arrivent, ça va me faire du bien pour la suite.

Tu constates un vrai écart entre ces courses de Classe 2 et celles du plus haut-niveau dont tu as l’habitude ?
Non, il n’y a pas de choc. Je savais que le niveau "Amateurs" est très élevé. De toute façon, les dix meilleurs des étapes peuvent aussi gagner des courses sur les manches de Coupe de France en Classe 1. La grosse différence, c’est l’homogénéité du peloton. C’est moins homogène sur ces Classe 2 que sur le niveau au-dessus où j’ai l’habitude de courir. Mais sinon c’est bien de reprendre ici, c’est sympa, ça change de la routine.

« S’IL Y A QUELQUE CHOSE D’UN PEU TACTIQUE, JE POURRAI APPORTER... »

Viens-tu en Alsace avec des idées en tête ?
Je viens plutôt pour prendre des repères, voir ce que j’ai encore à travailler pour la dernière partie de saison. Et puis on arrive avec des jeunes très en forme. Reuben (Thompson) a gagné le Val d’Aoste, ils sont très motivés. L’objectif est de remporter l’étape ce vendredi, déjà. C’est important pour l’équipe. Beaucoup de membres de l’équipe sont de la Franche-Comté et aiment ce coin. Donc c’est très important, on va tout faire pour réussir le meilleur résultat possible ces deux prochains jours. 

En tant que coureur plus expérimenté, que peux-tu leur apporter ? 
Je suis le plus expérimenté mais je vois qu’ils savent déjà beaucoup de choses ! C’est une équipe Conti qui met tout en œuvre, ils ont une structure très professionnelle qui leur permet d’apprendre les bonnes choses. De mon côté, je pense que je peux aider vendredi ou samedi, sur les étapes plus difficiles. S’il y a quelque chose d’un peu tactique, je pourrai apporter. Mais je suis quand même toujours assez surpris de voir le niveau qu’ils ont déjà. Même au sens tactique, ils sont déjà très professionnels. Il y a un tout petit saut entre les niveaux amateur et professionnel. 
 
Et eux, viennent-ils te poser des questions ?
Oui, ils ont vraiment envie d’apprendre. On voit qu’ils sont très motivés. Ils ont tous envie de passer à l’échelon supérieur donc ils prennent tout ce qu’il y a à prendre. Ils me demandent quelques conseils. C’est toujours assez agréable d’échanger avec des jeunes comme ça.

« JE ME SUIS JURÉ QUE J’ALLAIS REVENIR POUR PRENDRE MA REVANCHE »

Tu as dû trouver le temps long ces dernières semaines…
Déjà, j’ai été embêté presque trois semaines avec mon genou. Je ne suis pas reparti de zéro, mais pas loin. Après j’ai pu rester chez moi à travailler en montagne. Même si je ne fais pas de stages en altitude, je fais énormément de dénivelé, j’ai tout ce qu’il faut chez moi. J’ai pu bien m’entrainer et faire de bons efforts. Maintenant il ne me manque plus que la compétition pour arriver au top d’ici quelques semaines.

Après avoir déjà disputé le Grand Prix L’Échappée à Martigny, tu vas finir par prendre goût au niveau inférieur !
C’est vrai qu’il y a aussi eu des règlements changés un peu partout, on peut descendre d’un échelon. Moi ce que j’aime, c’est la course. Quand je reste longtemps à la maison juste à m’entrainer, logiquement je régresse un peu. Donc si j’ai une opportunité de courir je la saisis, surtout quand ce sont des courses qui peuvent me convenir et pas trop loin de chez moi, comme ces courses là.

Tu conserves le même niveau d’ambition au plus haut-niveau ?
Bien sûr, j’ai été très frustré sur le Giro car je l’avais vraiment préparé très bien, très fort. Juste avant de chuter et d’abandonner, je sentais que ma condition était vraiment bonne pour la dernière semaine, je montais en puissance. La dernière semaine à la maison, à regarder les étapes, c’était assez difficile. Je me suis juré que j’allais revenir pour prendre ma revanche. Donc je garde toutes mes ambitions sur les Grands Tours, ce sont des courses qui me conviennent très bien. J’ai vraiment envie d’y revenir à mon meilleur niveau. 

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