Paul Seixas : « J'ai été en perdition tout le chrono »

Il a beau être un jeune coureur, et encore en découverte pour sa première année chez les grands, Paul Seixas n'était pas venu au Rwanda pour faire de la figuration. Mais sur l'épreuve chronométrée du Championnat du Monde, le sociétaire de Decathlon AG2R La Mondiale dresse un bilan sans détour. "Sur ma performance, je vais être un peu dur avec moi, mais je n'ai vraiment pas été bon aujourd'hui. Je n'ai pas fait les valeurs que j'attendais", concède-t-il, après des mots encore un peu plus durs à chaud.

Finalement au-delà du Top 15, ce n'est pas tant le résultat que sa performance qui le laisse sur sa faim. "Ce qui me déçoit le plus, c'est ma gestion de l'effort qui n'était vraiment pas bonne. Je suis parti trop fort en pensant être en-dessous de mes valeurs, alors que j'étais au-dessus. J'ai explosé après le premier inter, j'étais mort, je n'ai pas réussi à gérer". Les conditions météorologiques peuvent peut-être expliquer sa déception. "J'aurais dû les prendre en compte, et le fait que ces derniers jours je n'étais pas du tout au niveau que je voulais sur le chrono. Beaucoup diront pareil, on était tous un peu moins forts, les conditions étaient dures avec la chaleur et l'altitude. J'avais fait une bonne préparation dans des températures complètement différentes".

« JE N'AI PAS RÉUSSI À ÉCOUTER MON CORPS »

Bien que le mot d'apprentissage revienne régulièrement, pour lui aussi d'ailleurs, Paul Seixas a justement l'impression de ne pas avoir coché toutes les cases qu'il était venu remplir. "J'étais venu pour apprendre, certes, mais aussi pour apprendre à gérer le chrono. On avait fait ça bien, on avait bien préparé. Je n'avais pas préparé des valeurs de fou mais je n'ai pas réussi à écouter mon corps et j'ai été en perdition tout le chrono. C'est la grosse déception de ne pas avoir réussi à être au niveau aujourd'hui". La seule chose positive est d'avoir posé ses roues en Afrique pour la première fois. "C'est quelque chose de particulier, je ne suis jamais venu sur le continent, c'est une expérience unique, ça change l'état d'esprit".

Son Championnat du Monde va se poursuivre avec le relais mixte, mercredi. "On vient pour le titre, on a une très bonne équipe". L'équipe de France aura une revanche à prendre après cette première journée contrastée. "Que ce soit moi ou les filles, on n'a peut-être pas fait les valeurs qu'on voulait, mais pas grand monde ne les fera aujourd'hui. On est tous un peu déçus". Un peu plus tôt, Cédrine Kerbaol et Juliette Labous n'ont en effet pas terminé leur course avec leur plus grand sourire, avant que Bruno Armirail ne décroche quand même une place d'honneur. "On se prend une petite claque mais ça va nous remonter pour le chrono mixte. C'est là qu'on se rend compte du niveau au Championnat du Monde". À charge de revanche pour Paul Seixas et les autres.