Cian Uijtdebroeks : « Le sprint n’est pas mon truc »

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

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L’épouvantail du circuit Juniors n’a pas mis longtemps à montrer ses couleurs. Sur la deuxième étape de l’Ain Bugey Valromey Tour, loin d’être la plus difficile, Cian Uijtdebroeks a décidé de sortir du peloton. "Aujourd'hui (dimanche) ce n'était pas très dur, mais dans des étapes comme ça il peut toujours se passer quelque chose. Comme les chutes et les bordures. On doit être très attentif. Dans la côte la plus dure, la France a fait un gros tempo, je poussais 460 watts". Mais contrairement à la Classique des Alpes, le coureur du Team Auto Eder avait de la concurrence. "Lenny Martinez, mon plus grand concurrent, a attaqué. Il ne fallait pas hésiter et suivre. On a roulé jusqu'au bout car c'était un bon coup pour prendre de l'avance au classement général. Mais à la fin je voulais aussi jouer la victoire d’étape".

Lancé en duo dans le final, le coureur belge a voulu fausser compagnie à Lenny Martinez. "J'ai attaqué, j'ai essayé. Sur le plat ce n'était pas facile. Si j'attaque trop le peloton revient, donc j'ai dit ok je roule et je fais le sprint. Et ça s'est bien passé. J'étais bien en deuxième position. Ce n'est pas mon truc normalement, j'étais un peu stressé. Je vois le moment où il va lancer, j'y suis allé et il n'a jamais pu revenir". Et voilà le coup double réalisé par le Junior 2 (voir classements). "Je ne pensais pas du tout au maillot jaune avant la montagne. Je pensais le prendre demain (lundi) au Grand Colombier mais je l'ai là, et peut-être que demain je serai victime d’une chute et ma course sera finie. Donc si j'ai une opportunité, je le prends".

« SI TU DOIS ÊTRE FAVORI CHEZ LES PROS, C’EST BIEN D’APPRENDRE MAINTENANT »

Cian Uitjdebroeks devrait en effet trouver un terrain davantage à sa convenance ce lundi. Avec le Grand Colombier au menu. "Je connais cette ascension, j'ai roulé en Cadets au Tour de l'Ain, j'avais gagné l'étape. J'aime bien, c'est très dur. On va bien s'amuser demain, plaisante-t-il. Maintenant il faut récupérer le mieux possible pour défendre le maillot demain". Et ce lundi à nouveau, le récent vainqueur de la Classique des Alpes sera surveillé. Pour son plus grand plaisir. "Je me sens surveillé, si j'attaque sur le plat ils ne vont pas me laisser m'en aller. Donc je dois sortir en force. C'est comme ça. Mais ce n’est pas mal. Si un  jour tu dois être favori chez les pros c'est bien d'apprendre maintenant comment gérer".

Fait désormais original pour lui, cette victoire d’étape lui permet même de renouer avec le succès. Car au Trophée Guido Dorigo, le Belge avait dû s’incliner face à Romain Grégoire, dans une arrivée à deux, comme ce dimanche dans l’Ain. "Ce week-end là je ne me sentais pas très bien après les examens. Là je sens que la condition est meilleure. J'avais fait une grosse faute dans le sprint aussi. C'était aussi très bien de faire une erreur pour apprendre. Et Romain est quelqu'un qui le mérite, il a roulé avec moi, je n'étais pas du tout fâché !", s’amuse-t-il. Heureusement pour ses adversaires, Cian Uijtdebroeks ne sera donc pas en colère demain sur les pentes du Grand Colombier. Mais sa bonne humeur ne devrait pas calmer ses ardeurs.

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