Bien que la Soudal Quick-Step partait à deux, le nom de Paul Magnier revenait souvent parmi les favoris du Championnat de France. Finalement, le coureur de 21 ans s'en est tiré avec un Top 10 aux Herbiers. "Je suis content de la performance, mais un peu déçu du résultat bien sûr". À l'arrivée, Paul Magnier a suffoqué un moment avant de s'étaler contre une barrière, arrosé par de nombreuses bouteilles d'eau de l'assistant, puis de certains spectateurs qui ont pioché dans leur réserve personnelle malgré une température difficilement supportable. "Dans le dernier tour, je n'avais plus d'eau et j'ai surchauffé. Je n'avais plus de quoi me rafraîchir, le dernier tour a vraiment été le plus dur. Mais je me suis arraché donc il n'y a pas de regrets à avoir", analyse-t-il à chaud.

Paul Magnier est même parti très rapidement en direction du contrôle antidopage, avant de s'affaler sur une chaise à la recherche d'un second souffle. "Il n'y avait plus rien pour se rafraîchir et ça m'a vraiment coupé les jambes. C'est sûr que les adversaires n'allaient pas me donner d'eau, donc ce n'était pas facile. Durant les tours d'avant j'arrivais à me rafraîchir tout le temps et ça faisait la différence, mais au dernier tour je n'avais plus d'eau et j'ai senti qu'en bas de la dernière bosse j'étais vraiment en train de surchauffer. Il faisait vraiment chaud, c'était la plus grosse difficulté de la journée", insiste-t-il, encore essoufflé.

« UN PEU D'IMPATIENCE »

Face aux gros collectifs bien représentés, Paul Magnier a eu du mal à gérer sa course. "C'est difficile, dans le final j'étais un peu isolé, même s'il y avait d'autres individualités comme Axel Laurance. Mais je pense que j'ai été un peu gourmand aussi, un peu loin de l'arrivée". Une précipitation légitime quand on est un jeune coureur en quête d'un maillot tricolore et que l'on craint de se faire enterrer. "Je pense qu'il y avait un peu d'impatience, les jambes étaient vraiment bonnes à 50 bornes de l'arrivée et ça m'a peut-être manqué dans le final. Mais j'ai essayé, j'ai terminé mort et c'était une belle course quand même".

Il faut dire qu'avec sa pointe de vitesse, celui qui totalise déjà neuf victoires chez les pros avait tout de l'épouvantail. "Ils ne roulaient pas forcément avec moi quand j'étais devant. Il fallait s'en douter aussi, je sais que je suis assez rapide. Mais j'ai essayé, j'ai donné le meilleur de moi-même". Il pourra en tirer des leçons pour l'année prochaine, où il évoluera à domicile, au Championnat de France de La Tour-du-Pin. "J'espère qu'ils feront un parcours facile, on m'a dit qu'il y avait des bosses encore, donc on verra. Mais aujourd'hui j'étais vraiment fort, je pense que j'étais avec des coureurs qui grimpent bien, donc c'est une belle performance, même si ce n'est pas le résultat espéré".