Gladys Verhulst-Wild : « J’ai évité le pire »

Crédit photo Ronan Caroff / DirectVelo

Crédit photo Ronan Caroff / DirectVelo

C’était le 6 juin dernier, non loin de la mer du Nord, en Angleterre. Victime d’une lourde chute dans le final de la deuxième étape du Tour de Grande-Bretagne, Gladys Verhulst-Wild s’est relevée avec huit fractures des côtes, un pneumothorax et une fracture non déplacée de l’humérus. “Dans mon malheur, je me sens chanceuse car je me remets plutôt vite et bien”, débute-t-elle deux semaines après l’accident auprès de DirectVelo, venu aux nouvelles. La Normande se souvient parfaitement de l’accident et des minutes qui ont suivi. “C’était dans une descente, piégeuse car il avait plu et ça alternait entre portions de routes sèches ou mouillées. On a pris un virage bien trop vite avec deux Anglaises qui connaissaient pourtant bien les routes, et j’ai tout de suite compris que ça n’allait pas passer. J’ai chassé puis je suis partie dans le décor et j’ai fini deux mètres plus bas”.

Immédiatement, la néo-sociétaire de la formation AG Insurance Soudal a beaucoup de difficultés à respirer. “Je n’ai pas perdu connaissance, je me souviens très bien de ces minutes-là. J’ai vite compris que c’était assez sérieux et que j’allais en avoir pour un bout de temps. J’avais la respiration complètement coupée, ça m’opressait au niveau des poumons. Mais j’ai vite été prise en charge par le SAMU”. Le bilan, lourd, tombe rapidement à l’hôpital, après avoir un temps été mise sous morphine pour soulager ses douleurs.

DE RETOUR EN SALLE ET SUR LE HOME TRAINER

Depuis, deux semaines se sont écoulées. Gladys Verhulst-Wild va déjà (beaucoup) mieux et elle a même récemment repris le home-trainer. “Sur le coup, les médecins m’ont prévenu que ça allait être très long, avec une immobilisation du bras pendant trois semaines, et huit semaines avant d’être rétablie au niveau des côtes. Le plus compliqué, c’est le pneumothorax. Il ne faut pas jouer avec ça et bien attendre que ça se recolle totalement”. Pour autant, les examens effectués depuis s’avèrent être encourageants. “Les premières séances de kiné ont été très efficaces, j’ai déjà retrouvé presque toute ma mobilité au niveau du bras. La radio passée récemment a aussi validé la possibilité de remonter gentiment sur le home trainer, ça me donne du baume au coeur. Je peux aussi reprendre le travail en salle, pour ne pas perdre de muscle au niveau des jambes”, détaille-t-elle.

Moralement, malgré quelques coups de mou bien légitimes, l’athlète de 28 ans s’est vite mis en tête de revenir le plus vite possible, bien aidée psychologiquement par la structure belge. “Tout le staff est d’un grand soutien, tout le monde vient régulièrement aux nouvelles, le fait d’avoir un très bon environnement me fait beaucoup de bien”, savoure celle qui clame depuis l’hiver dernier être ravie de l’environnement qu’elle a découvert au sein de sa nouvelle équipe, bien au-delà de cet événement malheureux qui n’a fait que “confirmer” tout le bien qu’elle pensait de cette structure.

PARTICIPER AU TOUR DE FRANCE RESTE ENVISAGEABLE

Évidemment, même si Gladys Verhulst-Wild se remet petit à petit de cet accident, elle ne pourra pas défendre ses chances lors du prochain Championnat de France, une des épreuves phares de son calendrier chaque saison puisqu’elle s’est avérée au fil des saisons être une vraie spécialiste de cette course si spécifique, terminant (entre autres) 2e l’an passé derrière Juliette Labous au terme d’un sprint à deux. “Rater le Championnat me fout vraiment les boules, j’aurais tellement aimé disputer cette course. J’avais hâte, je croyais en mes chances. Mais il faut relativiser”.

Elle n’a, en revanche, pas fait une croix sur une participation au prochain Tour de France, lequel débutera le 26 juillet prochain, à Vannes. “C’est le gros objectif, ce qui me motive chaque jour. J’y crois, et je sais que le staff de l’équipe y croit aussi et a envie que je sois présente sur le Tour. C’est un vrai défi”. Le résultat de son prochain scanner, la semaine prochaine, sera capital dans la course à une présence sur les routes de la Grande Boucle. “Si la contusion au niveau du poumon est résorbée, j’aurai le feu vert pour vraiment repartir”. Surmotivée à l’idée de disputer le Tour, Gladys Verhulst-Wild a du mal à imaginer une alternative, bien qu’elle ait conscience de cette possibilité. “Inconsciemment, je sais qu’il faut préparer un Plan B avec l’équipe mais j’avoue que ça me mettrait quand même un coup au moral. Ne pas faire le Tour serait un crève-cœur”. L'espoir est permis. 

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