L'UCI pense à deux créneaux pour recaser les courses

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Les amateurs de cyclisme ont été servis ce week-end avec le Championnat du Monde de cyclo-cross à Ostende et le Grand Prix La Marseillaise. Mathieu Van der Poel a été sacré dans le sable au terme d'un duel passionnant avec Wout van Aert et Aurélien Paret-Peintre a décroché son premier succès professionnel. La saison 2021 semble bien lancée... sauf que les rendez-vous cyclistes ne seront pas nombreux en février. Plusieurs courses ont été reportées comme le Tour de la Communauté de Valence, le Tour d'Algarve ou la Ruta del Sol. Les épreuves féminines, le Dubai Tour et la Semaine Cycliste de Valence, n'auront pas lieu non plus. Face au grand nombre d'annulations et de reports, l'UCI a quand même décidé de lancer la saison. "Nous avons adopté la position suivante : tout ce qui peut se tenir se tient", soutient le président de l'UCI David Lappartient à DirectVelo, soulagé d'avoir vu le GP La Marseillaise se courir. "Il fallait vraiment que cela commence. En février, nous aurons encore des courses en France (l'Etoile de Bessèges, le Tour de la Provence, le Tour des Alpes Maritimes et du Var et les Boucles Drôme-Ardèche), en Espagne avec la Clasica de Almeria, et l'UAE Tour, mais il est évident que nous suivons de près ce qui se passe. J'ai des réunions toutes les semaines avec le département route de l'UCI, et tous les quinze jours avec le CPA (Cyclistes Professionnels Associés), l'AIGCP (Association internationale des groupes cyclistes professionnels) et l'AIOCC (Association internationale des organisateurs de courses cyclistes), les trois familles du vélo".

AUCUNE DATE DE REPORT VALIDÉE AVANT MARS

Selon le président de la fédération internationale, la première partie de saison sera surtout concentrée sur le sol européen. "Hormis aux Emirats Arabes Unis pour l'UAE Tour, les voyages en dehors de l'Europe seront limités. Nous aurons la plupart des épreuves en Europe, et encore... Certains pays sont quasiment fermés. D'autres sont plus stricts. En Belgique, on peut fonctionner à huis clos. J'étais au Tour des Flandres l'an dernier et cela a très bien fonctionné. A priori, les courses belges ne sont pas remises en question". Reste maintenant à savoir quand et comment on pourra recaser les rendez-vous reportés. Certaines de ces courses (Challenge de Majorque, Tour d'Algarve, Ruta del Sol) ont déjà annoncés des dates au mois de mai. Aucune n'a encore été validée. "Chacun regarde le calendrier comme s'il était tout seul et tout le monde fait quasiment le même choix. On se retrouverait avec des semaines où il y a cinq ou six courses". C'est la raison pour laquelle l'UCI va prendre le temps d'analyser correctement la situation. "Nous attendons le mois de mars pour voir dans un premier temps quelles sont les épreuves réellement annulées et ensuite décider d'une réorganisation du calendrier". Avec, comme l'an dernier, la priorité aux épreuves WorldTour. "Pour l'instant, ça peut aller à ce niveau-là, il n'y a que le Tour Down Under et la Cadel Evans Road Race qui n'ont pas eu lieu et ils ne seront pas reprogrammés".

LE TOUR DE FRANCE, LE DÉBUT DE LA NOUVELLE VIE ?

Par rapport à l'an dernier, la restructuration du calendrier pourrait s'avérer plus complexe. "La saison dernière, nous avions arrêté complètement la saison au 15 mars. Nous avons ensuite donné une date de reprise, à savoir le 1er août, afin de donner le temps suffisant aux coureurs pour s'entrainer. Maintenant, c'est différent. Certaines courses se déroulent tandis que d'autres s'annulent. Il faudra relocaliser les courses dans un calendrier déjà plus ou moins rempli. Créer des blocs de plusieurs épreuves dans un même pays dans une période ciblée, comme nous l'avons fait en Italie l'an dernier, est une possibilité". David Lappartient voit également deux créneaux possibles se dégager. "Le premier, lors du Tour de France. Je comprends qu'on veuille éviter la confrontation pour des impératifs d'exposition télévisuelle. Cependant, tout le monde ne fait pas le Tour de France et les coureurs ont besoin de courir. Le second, ce sont les Jeux Olympiques où il y aura quand même un décalage horaire, mais là aussi, je saisis bien l'argument de la diffusion TV. Mais cela fait quasiment cinq semaines d'affilée où il y a de la place pour replacer certaines courses".

A quand le retour à la normale ? Le Breton souhaite que le "Tour de France soit le début de la nouvelle vie. Le premier semestre s'annonce compliqué. La plupart des pays seront dans une campagne de vaccination difficile à gérer. Il faudra également surveiller de près l'évolution des variants de ce virus", termine-t-il.

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