« Les deux petits barbus et moustachus blonds » ont fait pleurer la Vendée

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo
C'est la fête à la maison. Toute la structure du Vendée U avait bien du mal à retenir ses larmes en voyant son protégé, Théo Leveque, monter sur la première marche du podium du Championnat de France des Herbiers, accompagné par Mathéo Barusseau, médaillé de bronze. Lorsque Léandre Huck a quitté le protocole, les fauves ont été lâchés. Tout le monde a pu rejoindre les deux coureurs, et rugir de plaisir, pleurer pour certains.
C'était le cas pour Jason Yon Snoeck, très ému à la descente du podium. "Franchement, c'est incroyable. Il y a trois mois on n'était pas du tout là. On était vraiment dans un début de saison compliqué, pas à la hauteur. On a tous su se remobiliser, bosser. Et là, on voit le mois qu'on a fait, c'est incroyable. Ça coupe le souffle. Les mecs se sont serré les coudes", exulte celui qui avait déjà connu le titre avec Jason Tesson, en 2020 à Grand-Champ.
Le directeur sportif avait beaucoup de mal à tenir sa voix et garder ses esprits. "Swann (Guefveneu) et Evan (Pavis) ont fait un boulot monstre. Dorian (Lagrave) et Johan (Chardon) aussi. Tout ça pour les deux coureurs désignés pour le titre. Le final m'a coupé le souffle, avec une maitrise, un sang-froid. C'est incroyable. Ce sont des émotions extraordinaires, devant tout le monde, c'est indescriptible. Je pense que je vais mettre du temps à me remettre".
« CHEZ LES PROS, IL N'Y EN A PAS BEAUCOUP QUI SE PAIENT DES LARMES DE JOIE COMME ÇA »
Mais il n'y avait pas que le Vendée U. Jean-René Bernaudeau ne pouvait pas rater cet événement. Celui d'un titre national à la maison pour la maison TotalEnergies. L'expérimenté manager a gardé les yeux d'un enfant, bien humides eux aussi. "Je suis très fier de ces deux gamins, les deux petits barbus et moustachus blonds. J'ai beaucoup d'émotion. Je pense que chez les pros, il n'y en a pas beaucoup qui se paient des larmes de joie comme ça".
Jean-René Bernaudeau n'a pas raté une miette de la course de ses protégés. "Je suis toujours les courses amateurs. J’étais dans la montée avec des clients, parce qu'aujourd'hui on a invité tous ceux qui nous aiment. On était une centaine sur le bord de la route dans un espace réservé. On a vu l’attaque, on avait dit qu’il avait une cartouche et qu’il devait aller au bout sans coincer", commente-t-il. Jason Yon Snoeck a lui aussi vécu le final depuis l'arrivée. "Je l'ai vécu à la radio, on était juste un peu plus loin pour revenir de notre point de coupe. On l'a vu à la télé et à la radio. C'est une émotion de dingue".
« PERSONNE NE NOUS A LÂCHÉS »
Le technicien y croyait très fort. "On avait du staff à tous les coins du circuit avec des consignes. Au moment où il y a vraiment eu le all in et que le groupe est sorti, là on y a vraiment cru. On s'est dit, allez, on y va". Jean-René Bernaudeau ouvre la boite à souvenirs. "On l'a déjà eu avec Thomas (Voeckler) et Mattéo (Vercher). Thomas, c'est l'emblème, c'est énorme. Puis il y a eu Mattéo tout près d’ici à Cholet, qui était la récompense d'un coureur qui se sacrifie. C'est un Vendée U très jeune, qui n'a pas de complexes malgré un démarrage difficile, avec de belles personnes bien construites qui savent où elles vont".
Jason Yon Snoeck n'oublie pas le soutien reçu dans ce début de saison compliqué. "Personne ne nous a lâchés. Tout le monde nous a soutenus. C'est tellement d'émotion". Theo Leveque et Mathéo Barusseau ont impressionné Jean-René Bernaudeau. "C'est une belle preuve pour leur avenir. Quand on veut passer professionnel, le sang-froid fait partie des qualités qu'on ne peut pas donner. On l'a ou on ne l'a pas. J'ai beaucoup d'émotion parce que le sport de demain c'est la formation, l'éducation, les familles, pour savoir si les coureurs sont dignes de porter le beau maillot TotalEnergies". Les deux ont marqué de gros points pour y arriver.