Maïna Galand raccroche le vélo l'esprit léger

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Maïna Galand a décidé de dire stop. À l'issue des Championnats de France de l'Avenir, où elle disputera le contre-la-montre et la course en ligne, la sociétaire de Breizh Ladies raccrochera le vélo sans regrets. Usée par les contraintes du haut niveau, la Bretonne met un terme à sa carrière l'esprit léger. En attendant de se mettre en route vers de nouveaux défis, la Championne de France sur route Juniors 2018 a décidé d'expliquer son choix à DirectVelo

DirectVelo : Pourquoi avoir choisi d'arrêter la compétition ?
Maïna Galand : C'était ma cinquième saison sur le vélo. L'année dernière, je pensais déjà à arrêter avant le Championnat de France. Devenir professionnelle, ce n'était pas un rêve, même si je trouvais ça très beau. Ensuite, tout s'est précipité avec mon titre de Championne de France Juniors. C'était trop cool, c'était une superbe expérience. Dans la foulée, il y a eu les Championnats du Monde avec l'Équipe de France. J'étais à fond ! Je pensais donc refaire une année en tant qu'Espoir 1 pour tenter de passer professionnelle. Au début, ça s'est bien passé. Mais au fur et à mesure, je n'ai pas suffisamment été forte et je ne me suis pas investie autant.

C'est-à-dire ?
Sur le vélo, je fais bien les exercices pendant les entraînements et je suis sérieuse. Mais à côté, je ne fais pas assez le job sur la récupération ou d'autres choses importantes. Je me suis donc demandée si je voulais continuer le vélo. C'est un investissement financier et il faut gérer les études à côté. J'ai donc décidé d'arrêter après le Championnat de France. Dans l'équipe Breizh Ladies, il y a des filles pour disputer les dernières courses de la saison et pour me remplacer.

« JE N'EN AI TOUT SIMPLEMENT PAS ENVIE »

Cet arrêt est-il définitif ?
C'est définitif ! J'en suis sûre. J'ai été Championne de France et je veux rester sur ça. Je me refais souvent le scénario dans la tête. C'était incroyable. Juste après, il y avait plein de fêtes organisées en mon honneur. C'était vraiment trop la classe donc je veux rester là-dessus. Je ne veux plus faire de vélo à haut niveau. Je ne vais pas continuer le vélo parce qu'en faire à un niveau moyen, ça ne m'intéresse pas vu que je connais mes capacités. Par contre, je veux faire des triathlons et des duathlons, par exemple. Je suis contente de partir.

Les études ont-elles également joué un rôle dans ce choix ?
J'effectue un DUT GEA. Ça se passait bien, ils proposaient un accompagnement pour les sportifs de haut niveau. Je pouvais valider le diplôme en trois ans, mais ça impliquait de perdre une année. Avec le vélo, je ne pouvais pas m'investir comme je le voulais dans les études. J'étais moins impliquée dans les projets et avec mes camarades, vu que je ne passais pas certaines matières. Maintenant, je veux vraiment m'investir et éventuellement aller à l'étranger pendant six mois.

N'as-tu pas peur de regretter un jour cette décision ?
C'est la question que je me posais avant, et ce même chez les Juniors. Est-ce que j'aurais pu en faire plus et passer professionnelle ? Maintenant, je sais ce qu'il y a au-dessus. J'aurais sûrement pu gagner des courses internationales ou devenir une bonne coéquipière, mais je n'en ai tout simplement pas envie. Vivre uniquement du vélo, ce n'est pas ce que je veux. Je ne veux pas ne faire que du vélo dans ma vie. Je ne veux pas m'enfermer dans le vélo. Je me projette à faire plein d'autres sports : de la voile, du surf ou du Hip Hop. Le vélo empêche d'avoir une certaine liberté, même si l'on apprend plein de choses comme l'hygiène de vie, que l'on fait des rencontres et que l'on a une exposition médiatique. J'ai vu ce que c'était et je ne veux pas continuer.

« IL N'Y A PAS DE TRISTESSE »

Dans quel état d'esprit poses-tu le vélo ?
Je suis heureuse. Il n'y a pas de tristesse. Je vais garder des contacts. Je ne ferai plus de vélo et je ne dirai pas que j'aurais pu être pro parce que je ne m'en donnais pas les capacités. Avec le haut niveau, il y a beaucoup de contraintes, parfois des engueulades. Pour performer à un tel niveau, mon père sait ce qu'il faut faire et je le faisais pas. Parfois, ça donnait lieu à des embrouilles. C'était pareil avec mon entraîneur, et je perdais en crédibilité aux yeux de certaines personnes. J'en avais marre de vivre dans cette ambiance. Je n'ai plus envie. En tout cas, j'ai été contente de voir Jade Wiel devenir Championne de France Élites. J'ai des amies et je les suivrai.

Que retiendras-tu de tes années vélo ?
Je retiendrai mon titre. C'était la super victoire. Je retiendrai également ma super relation avec mon entraîneur à qui je disais tout. C'était une belle expérience à vivre. J'ai pu découvrir la vie de cycliste et l'Équipe de France. J'ai participé à trois Championnats du Monde et deux Championnats d'Europe. Je pourrai dire à mes petits-enfants que mamie a fait les Championnats du Monde et qu'elle a été Championne de France (sourires).

Avant de raccrocher, il te reste un dernier Championnat à disputer !
Je suis motivée ! Ce sera ma dernière course. J'ai toute la saison dans les jambes, mais on aura une grande équipe de Bretagne. Je veux briller sur mon dernier Championnat. Je ne vais pas l'aborder comme l'an passé où je voulais absolument devenir Championne de France chez moi, mais je veux profiter, me faire plaisir et finir en beauté.

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