Marion Borras : « Il m'a fallu de longs mois pour m'en remettre »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo
Derrière les deux grandes favorites désignées, Marion Borras a décroché la médaille de bronze du Championnat de France de contre-la-montre, aux Herbiers. "Je suis fière de ma 3e place. L’année n’a pas été facile, j’ai terminé l’école, travaillé jusqu’en mars, et ma capacité d’entraînement était limitée. Malgré tout, j’ai été bien accompagnée, surtout ces derniers mois pour que je revienne au niveau", explique-t-elle. Depuis l'été dernier, la coureuse de Cofidis se bat avec ses démons. En cause, les Jeux de Paris d'où elle est repartie bredouille. "Je ne vais pas cacher que ça a été très dur. Je n'ai pas passé un très bon hiver et il m'a fallu vraiment de longs mois pour m'en remettre, surtout mentalement. J'ai bien été suivie, on parle de plus en plus de la santé mentale. J'avais un suivi psy et un suivi de préparation mentale. C'est important de savoir s'écouter et quand ça ne va pas, de pouvoir en parler".
Les problèmes ont aussi entaché son début de saison. "Je n'ai pas pu avoir une préparation optimale. Jusqu'à mi-mars, je n'ai pas pu m'entraîner plus de dix heures par semaine, sur home-trainer le soir. Je n'ai pas eu un gros hiver. J’ai juste pu faire dix jours de stage à Denia et dix jours de stage à Majorque en décembre et en janvier. J'ai vraiment pu commencer à m'entraîner fin avril-début mai, avec la Vuelta". Maintenant qu'elle va mieux, Marion Borras va pouvoir se lancer pleinement sur la route. "Je fais ma première vraie grosse saison sur route. Ça me donne des ambitions aussi sur les prochaines saisons. Je pense que petit à petit, je vais revenir sur la piste. Mais j'ai vraiment envie de montrer de belles choses sur la route aussi".
« J'AVAIS BESOIN DE ME PROUVER DES CHOSES »
Ce projet de piste reviendra sur la table dans trois ans, pour les prochains Jeux, à Los Angeles. Pour oublier Paris 2024 et ses conséquences. "J'ai forcément Los Angeles 2028 en visu. La médaille olympique était mon gros objectif à Paris. Je n'ai pas envie de le laisser passer comme ça en sachant que ça peut aussi matcher à Los Angeles". Malgré ce coup d'arrêt, l'ancienne Championne d'Europe de l'américaine n'est pas dégoûtée par la piste. "C'est vraiment ma discipline de cœur. C'est un peu ce qui me fait vivre dans le vélo et continuer. Après les Jeux Olympiques, je n'ai pas voulu arrêter tout de suite parce que la déception a été immense et j'avais le besoin de me prouver des choses pour faire un peu le deuil de tout ça et ne pas m'arrêter sur une si grosse déception".
Marion Borras avait trouvé les ressources pour retourner sur les vélodromes, et même glaner plusieurs médailles internationales. "C'est pour ça que j’ai fait le Mondial, le France et l'Europe piste, ça m'a un peu remis en selle. J'ai fait une pause avec la piste parce qu'il n'y a eu qu'une Coupe du Monde, on a laissé les jeunes y aller. Je devrais faire le Grand Prix de Fiorenzuola début août, histoire de remettre quelques coups de pédale sur la piste pour le plaisir et peut-être en vue du Mondial en fin de saison, en fonction de la qualification et du programme de Cofidis. Mais cette année, c’est priorité à la route et ça me fait beaucoup de bien de voir autre chose". Avec l'idée de battre Juliette Labous et Cédrine Kerbaol, chez elle l'an prochain. "Je suis peut-être assez fraîche, mais sur la capacité totale d'entraînement, je suis un peu en dessous". L'occasion de prendre sa revanche.
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