Paul Lapeira : « Je ne vis pas dans le regret »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo
Il n’a pas pu en profiter une ultime fois dimanche, le Tour de Suisse se terminant par un contre-la-montre. C’est donc samedi passé que Paul Lapeira a porté pour la dernière fois le maillot de Champion de France. “Forcément, j’y ai pensé”, sourit-il auprès de DirectVelo.
« ÇA A ÉTÉ DUR À ACCEPTER »
Il assure en avoir pleinement profité. “Dès le lendemain du Championnat, je me suis juré de ne jamais m’y habituer”. Mais le Normand n’a pu le porter en course entre la fin février et début mai. Il a notamment manqué les Ardennaises où ses ambitions étaient grandes. “Ça a été très dur de ne pas pouvoir le porter et de ne pas pouvoir lui faire honneur comme je l’aurais voulu. Être Champion de France, ça n’arrive peut-être qu’une fois dans une vie. Il y aurait eu des opportunités de gagner avec, sans cet intermède. Ça a été dur à accepter”, ajoute celui qui était passé tout près de lever les bras avec le maillot tricolore à la Classic Var, en début de saison.
Il ne veut malgré tout retenir que le positif. “J’ai quand même réussi à gagner une course, la Polynormande, avec ce maillot, Émotionnellement, avoir gagné deux fois au même endroit la même année, c’est incroyable, et le tout à cinq kilomètres de chez mes parents et même si j’espérais davantage, au-delà des résultats, c’était une année de bonheur”.
Il a senti un regard différent sur lui, même à l’entraînement. “On me reconnaît plus facilement. Et puis sur le plan personnel, c’est une étape importante de ma carrière. C’est une case que je voulais cocher dans ma carrière. Quand j’étais jeune, chaque année, je rêvais du maillot de Champion de France”, rappelle-t-il.
« IL Y A DE LA FATIGUE »
Physiquement, depuis son retour sur les manches de la Coupe de France en Bretagne, il se sent de mieux en mieux. “Je franchis un cap à chaque course”. Comme l’an passé, il arrivera au Championnat de France en sortant du Tour de Suisse. “La semaine a été intense, il n’y a pas eu de journée tranquille, donc il y a de la fatigue. Mais le coup de pédale est bon. Je sens que ça revient bien”, confiait-il dimanche avant de prendre le départ du chrono final.
Le circuit tracé autour du Mont des Alouettes semble lui aller comme un gant pour récidiver. Mais son envie première est que le paletot tricolore reste dans la formation Decathlon AG2R La Mondiale, une équipe qui n’avait plus remporté le titre depuis 2007 et la victoire de Christophe Moreau à Aurillac. “Très honnêtement, j’aimerais qu’un autre puisse vivre cette année avec le maillot, avec le vélo spécial, les casques Van Rysel… Tous ces petits détails qui comptent tellement pour nous, les coureurs. Évidemment, si je suis en position de le garder, je ne laisserai pas passer l’occasion, mais c’est presque secondaire”.
« LEVER LES BRAS SUR LES GRANDES COURSES »
L’hiver dernier, il avait annoncé qu’il ne serait pas présent en juillet sur les routes du Tour de France, qu’il avait découvert l’an passé. Et malgré un printemps tronqué, il ne regrette pas sa décision. “Je suis content de la façon dont ma saison a été construite. J’ai raté les Classiques ardennaises, mais je ne vis pas dans le regret. Je me dis que ça devait arriver ainsi. Peut-être que c’est pour mieux, plus tard”.
En seconde partie de saison, il aimerait bien sûr regagner... la Polynormande mais surtout une première Classique WorldTour. Il cite notamment la Bretagne Classic et le Grand Prix de Québec. “J’aimerais aussi participer au Championnat d’Europe début octobre, si possible. Il reste encore beaucoup de courses où je peux m’exprimer. J’ai cette petite envie en plus : lever les bras sur une grande Classique”.
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