Tour des Alpes : Paul Seixas, « un grand point de repère pour l’avenir »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo
Paul Seixas a souffert, ce jeudi, lors de la quatrième étape du Tour des Alpes. Très régulier pendant trois jours et toujours dans le coup au général jusque-là, l’Espoir 1 et néo-pro a marqué le coup dans les cols autrichiens. “J’ai essayé de faire mon job mais j’ai senti que je n’avais plus rien dans les jambes en fin de course. J’étais à moitié en fringale, à moitié en hypothermie”, relatait-il à chaud après la course. “J’ai vite compris que ça n’allait pas être ma journée mais j’ai essayé de finir comme j’ai pu, même si le but n’était pas de m’accrocher car je savais que je n’étais de toute façon plus dans le jeu au général”, poursuit celui qui dégringole de la 3e à la 14e place du général et qui abandonne par la même occasion le maillot de meilleur jeune qu’il portait depuis le premier jour.
À vrai dire, ce premier coup de mou n’entache pratiquement en rien l’excellent comportement du grimpeur tricolore, particulièrement intéressant et compétitif les trois journées précédentes pour son premier gros test de la saison, puisqu’il avait respectivement terminé 3e, 2e et 6e de lundi à mercredi. “Ce Tour des Alpes est un gros rendez-vous pour Paul. Il souhaitait voir comment il allait réagir sur une course de cinq jours qui est tous les jours difficile, se tester par rapport aux autres, et faire des résultats. Le tout avec l’envie de travailler pour le collectif, forcément, en aidant Félix (Gall)”, synthétise son entraîneur Alexandre Pacot, auprès de DirectVelo.
« IL EST AU RENDEZ-VOUS »
Impressionnant 5e dès sa course de rentrée au GP La Marseillaise puis 2e de Paris-Camembert après avoir pris le bon coup dans le final avec son acolyte Léo Bisiaux, Paul Seixas semble cocher toutes les cases en ce début d’exercice annuel. “Ça se passe très bien même si ce jeudi il a eu un peu plus de mal à cause des conditions météos. C’est un très bon début malgré tout, il est au rendez-vous. Il répond présent face aux meilleurs”, se félicite encore Alexandre Pacot. Est-il cependant surpris des performances de son jeune poulain ? “Oui et non. On se doutait qu’il pouvait être très fort mais on ne sait jamais. L’équipe continue de le découvrir pour l’instant, c’est logique”. Depuis le début de la semaine, l’athlète de 18 ans fait preuve d’abnégation et de hargne pour accumuler les résultats et de la confiance. “Il a un très gros tempérament, il ne va jamais sur une compétition pour faire de la figuration. C’est un gagneur, on le voit sur tous les sprints, il va chercher la moindre place d’honneur à chaque fois en faisant le sprint à fond”.
Le Rhodanien attendait beaucoup de ce rendez-vous dans les Alpes, dont il ne cessait de parler lors de chacune de ses précédentes apparitions en compétition. D’ailleurs, au moment de l’enchaînement de Paris-Camembert et de la Route Adélie de Vitré, bien qu'ambitieux, il laissait sous-entendre que la priorité était avant tout de couper la ligne d’arrivée en un seul morceau, histoire de ne pas compromettre ses chances de performer en Italie quelques semaines plus tard. “Il n’avait disputé qu’une course par étapes jusque-là, aux Emirats, mais la course était particulière, avec un niveau d’intensité très faible les trois premières heures sur plusieurs étapes. Au Tour des Alpes, tu es toujours en prise, en montées/descentes. Il n’y a pas un peloton très fourni mais le niveau est très élevé. C’est un grand point de repère pour la suite”, poursuit Alexandre Pacot. Notamment en termes de récupération. “Ce que l’on voit est plutôt satisfaisant pour un coureur de son âge. C’est la première fois qu’il est exposé à ce type de charges qu’il est difficile de simuler à l’entraînement. On voit que la récup’ a quand même été difficile sur cette quatrième journée mais vu les conditions, c’est logique. On sait qu’il a une grosse marge de progression là-dessus, on va beaucoup plus travailler le volume à l’avenir”.
L’ENVIE DE FAIRE UN GROS COUP SUR LE… CHAMPIONNAT DE FRANCE CHRONO
Cette belle semaine - qui n’est pas tout à fait terminée encore - sur l’épreuve ProSeries ne changera rien au programme concocté et imaginé par le staff de la WorldTeam savoyarde l’hiver dernier pour le passage du jeune talent des rangs Juniors au monde professionnel. “On ne souhaite pas changer le programme. On l’a établi pour lui comme pour les autres jeunes de l’équipe comme Rasmus (Pedersen), Oscar (Chamberlain) ou Léo (Bisiaux) pour une bonne partie de la saison. Le plan est fait pour être suivi même si certains sont en avance et d’autres en retard. On va rester bien concentrés sur ce qui était prévu et on est très confiants quant à nos choix”.
Ce fameux programme passera donc bel et bien par les routes du Tour d’Italie Espoirs, qu’il disputera avec la Conti de Decathlon AG2R La Mondiale. Et pas question de cacher ses ambitions. “Il ira clairement pour la gagne. Au vu de ce qu’il a montré, c’est tout à fait possible bien sûr. Ce sera une très grosse échéance pour Paul”. Il devra notamment faire face au tenant du titre et récent lauréat de Liège-Bastogne-Liège Espoirs, Jarno Widar. Un autre “rendez-vous très important” est également coché d’une grosse croix rouge sur le calendrier de Paul Seixas : le Championnat de France Élites du contre-la-montre. “On espère jouer un Top 10, voire un Top 5”. Ou même encore mieux, tant qu’à faire. “On ne se refuse rien. Il est Champion du Monde Juniors de la discipline en titre et le parcours sera relativement à sa convenance car pas très long mais casse-pattes”. Depuis le début de l’année, le garçon “roule régulièrement” sur sa machine de chrono. Bien qu’il n’y ait pas encore eu de “cycle spécifique de travail” de la discipline. Mais ça ne saurait tarder. En attendant, Paul Seixas a encore quelques cols à gravir pour la cinquième et ultime journée de course du Tour des Alpes, ce vendredi. Quoi qu’il advienne, sa semaine aura d’ores-et-déjà été riche en enseignements.
En savoir plus : coureurs et équipes associés
Coureurs
