Louis Louvet : « C’était devenu une contrainte »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Louis Louvet (CC Étupes) n’a pas participé au Championnat de France. Depuis le 22 mai dernier et le Grand Prix de Selongey, le Bourguignon de 24 ans n’est plus coureur cycliste. L’ancien pro de St-Michel-Auber 93, redescendu chez les Amateurs l’hiver dernier, explique son choix à DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi as-tu décidé d’arrêter le vélo ?
Louis Louvet : Je n’avais plus la motivation nécessaire, je n’arrivais plus à m’entraîner comme il aurait fallu pour courir à ce niveau-là. C’était devenu une contrainte. Je n’avais plus envie de passer pro, je savais que j’allais arrêter rapidement. Je ne me voyais pas faire encore plusieurs années de vélo. J’ai d’autres horizons qui s’ouvrent à moi. Je vais reprendre les études et faire une alternance dans mon domaine, le management. J’ai envie de profiter de mon été avant ça.

« PAS LA PRÉTENTION D'ÊTRE LEADER »

Comment se passe ton quotidien sans vélo ?
Depuis que j’ai arrêté, je suis toujours en train de faire des trucs le week-end, avec ma copine, la famille, les amis… Ce que je ne pouvais pas faire avant. J’ai une grande famille, beaucoup de cousins. J’ai manqué des choses, comme des mariages. Aujourd’hui, j’ai une vie plus normale et ce n’est pas pour me déplaire. Quand tu fais des résultats ou que tu as l'idée de passer pro, ça te conforte dans l’idée de te priver de certaines choses mais là ce n’était plus le cas. Gagner une course, ça m’aurait fait ni chaud ni froid.

Comment ton club a-t-il réagi ?
Ça s'est bien passé. Ils savent par expérience qu’un ancien professionnel qui redescend, ça se passe ainsi dans 90% des cas. Je pensais aller jusqu’au Championnat de France mais le staff voyait bien que je ne roulais plus beaucoup à l’entraînement. Le problème, c’est que nous avons eu plusieurs blessés dans l’équipe. Je devais pour compenser avoir des résultats mais il faut s’entraîner correctement pour ça. Je voulais être là pour apprendre aux jeunes, transmettre ce que je savais. Je l’ai fait. Je n’avais pas la prétention d’être leader alors que je ne m'entraînais pas correctement.

« PLUS HEUREUX AUJOURD’HUI »

Arrêtes-tu avec des regrets ?
Je suis plus heureux aujourd’hui que lorsque je courais ces derniers temps. J’aurai peut-être des regrets un jour mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Après, quand je regarde mon parcours, j’ai eu pas mal de petites embûches. On m’a toujours dit que j’avais du potentiel, que j’avais des bons tests mais j’ai perdu du temps notamment en restant trois années au SCO Dijon. J’aurais dû partir un an ou deux avant. Au CR4C Roanne, j'ai fait une super année mais on ne m’a pas aidé à passer pro. Je n'ai pas de regrets car je n’étais peut-être pas fait pour ça. Pour d'autres, ça fonctionne très bien là où je suis passé. Moi, je n’ai jamais eu de difficultés à m’entraîner, j’étais sérieux. Mais chez St-Michel-Auber 93, je me posais beaucoup de questions sur le quotidien d’un coureur, notamment sur le danger pour un cycliste. À partir de là…

Depuis ton arrêt, suis-tu toujours l’actualité cycliste ?
Je suis plus l’actualité du vélo qu’avant, notamment des courses à la télévision. Ce que je ne faisais pas forcément avant. Et comme beaucoup de coureurs qui arrêtent, je me demande comment font les mecs pour faire cinq heures de vélo en plein cagnard… 

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