Les chiffres qui inquiètent la FFC

Crédit photo William Cannarella - DirectVelo

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Depuis le début de l'année, la Fédération Française de Cyclisme constate une baisse du nombre de ses licenciés.

Au 31 mai 2019, la FFC a perdu 2328 licenciés en douze mois soit 2,6% de baisse. Si la perte est plus forte pour le cyclisme traditionnel (3,14 %), le VTT et le BMX perdent aussi du monde alors qu'ils étaient en progression les dernières années. Seuls deux comités sont en hausse : Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté.


La baisse est continue depuis trois ans après huit années de hausse. En 2018, elle était mise sur le compte de la nouvelle règlementation du certificat médical d'absence de contre-indication à la pratique sportive. Les licences "loisirs" et "arbitres" avaient été touchées.

Le cyclisme traditionnel continue de perdre du terrain. La proportion des licenciés route-piste-cyclo-cross se rapproche de plus en plus de la limite des 50%. Le cyclisme traditionnel représente 55% actuellement alors qu'il rassemblait 71 % des licenciés il y a 20 ans.

La Fédération cherche les causes qui pourraient expliquer cette baisse continue. Les causes, car s'il n'y en n'avait qu'une seule pour un problème si complexe qui concerne des tranches d'âge et des disciplines différentes, ce serait trop simple. La FFC va d'ailleurs contacter les clubs touchés par des fortes baisses du nombre de jeunes licenciés pour connaître les causes de cette baisse.

Gilles Da Costa, trésorier général, estime de son côté que la fusion des régions a eu un impact négatif à cause de "l'éloignement de certains licenciés par rapport à des déplacements devenus beaucoup plus importants". Toutefois si on compare la baisse des comités de métropole "historiques", qui n'ont pas fusionné, et ceux qui ont fusionné, on constate la même perte de licenciés entre 2016 et mai 2019 : -6,24 % pour les "historiques" et -6,32% pour les "fusionnés".

LA PERTE DE JEUNES LICENCIÉS

Le constat qui inquiète le plus le bureau exécutif de la Fédération est la désaffection des catégories de jeunes. Les pupilles, benjamins et minimes ont perdu 1500 licenciés en douze mois.

Eric Jacoté, vice-Président de la FFC, imagine que les diverses campagnes de sécurité à vélo inquiètent les familles et Marc Madiot, invité en tant que président de la Ligue Nationale de Cyclisme du bureau exécutif du 11 avril, avance l'hypothèse que la mise en avant des images de chutes à vélo pèse dans cette baisse des jeunes licenciés.

On pourrait imaginer que cette chute est causée par une diminution des naissances. Or pour la classe d'âge des Minimes, nés en 2005 et 2006, il y a eu une augmentation de la natalité en métropole. Ce qui veut dire que le vélo attire proportionnellement moins les jeunes. Mais ce phénomène est déjà arrivé pour la classe 2000-2001. A l'inverse, la classe 2002-2003 a donné plus de Minimes que la classe précédente malgré un creux démographique.

Chez les trois premières catégories de jeunes, Minimes, Cadets, Juniors, les plus jeunes sont systématiquement les plus nombreux. A chaque passage en catégorie supérieure (Cadets, Juniors), la FFC perd des licenciés. Elle en gagne d'autres car de nombreux coureurs débutent en Cadets, sans passer par les Minimes.

Ces dernières années, ce taux de perte entre Minimes et Cadets diminuait régulièrement (de 15 à 11 %). Mais il repart à la hausse cette année à plus de 15%.

Invité à la télévision à Bagnères-de-Bigorre à l'arrivée de l'étape du Tour de France, Michel Callot souhaitait que les jours en jaune de Julian Alaphilippe portent ses fruits en terme d'afflux de nouveaux licenciés. Le Président de la FFC espérait que les clubs allaient être capables de recevoir ces jeunes. En effet, il faut des dirigeants pour encadrer les jeunes arrivants, notamment pour le BMX, et là aussi, leur nombre diminue. Au 31 mai 2019, la Fédération a perdu 2,71% de licenciés en encadrement.

Mais tous les clubs ne perdent pas forcément des coureurs et certains continuent de croître. Par exemple, le Team U Cube 17 (ex A.PO.GE) a gagné 18 licenciés par rapport à 2018, soit un gain de 26 %. En trois ans, cette hausse est même de 62 % !

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