Ayrton De Pauw au bord de la sortie

Crédit photo Cédric Willems

Crédit photo Cédric Willems

Avant ce Championnat d'Europe Espoirs, Ayrton De Pauw avait établi ses ambitions pour le kilomètre : un Top 8 et descendre en-dessous de 1'03".  L'objectif est atteint. Il a terminé sixième et a établi un temps de 1'02"141. Pourtant, la déception reignait à l'arrivée. "Tenir des déclarations d'avant-course, c'est une chose mais pendant l'épreuve-même, tu penses au podium. Du coup, ne pas l'atteindre est une déception", déclare-t-il à DirectVelo. Toutefois, le coureur de Flandre Orientale était lucide sur sa prestation. "Les deux premiers tours ont été excellents puis les jambes ont un peu explosé." Le Belge aurait aimé décrocher une médaille pour Stéphane Wernimont, entraîneur du sprint qui arrêtera sa collaboration avec la fédération à l'issue de ce Championnat.

« JE NE RECONNAISSAIS PLUS LA PISTE »

Le coureur de 21 ans se console avec son temps. "Je ne suis pas loin de mon temps de l'an dernier (NDLR: 1"01"909) à Aigle. Vu ma préparation, c'est vraiment bon. C'est mon meilleur temps à Gand. Mon record sur cette piste était de 1'04"." Il faut dire que la chaleur intérieure favorisait la réalisation de temps rapides. "Je ne reconnaissais plus cette piste qui est réputée lente. Nous avons l'habitude de rouler l'hiver et la température ne dépasse pas les 19 degrés à l'intérieur. Ce jeudi, il faisait bien dix degrés de plus. C'était incroyable comme sensation".

Ce vendredi, l'Espoir 4 sera de nouveau en action en vitesse où il ne se fait guère d'illusions. "Le Top 3 du Championnat du Monde Elites sera présent. Le podium n'est pas envisageable. Je serai déjà très content si je passe les seizièmes de finale. Pour exister dans ce tournoi, il faut que je pulvérise mon record du tour qui est de 10"480. Pour m'en sortir, je dois sortir un 10"2 secondes. Ce sera tendu (il a réalisé 10"3 ce vendredi matin NDLR)", prévoit celui qui s'alignera également sur le keirin.

« MES PARENTS ÉTAIENT MES SPONSORS »

Ce rendez-vous européen pourrait être le dernier de sa carrière. "C'est de plus en plus difficile pour moi de trouver des sponsors. A mon avis, j'ai 80% de chance d'arrêter". D'ailleurs, il a failli tout interrompre il y a deux mois. "Je n'en pouvais plus. Et là, je réalise un test et je fais mes meilleurs 200 mètres. Allez comprendre. Cela m'a donné du courage pour ce Championnat d'Europe". Pour financer sa carrière, Ayrton De Pauw doit concilier ses entrainements avec son métier de pompier-ambulancier. Il se lève le matin à 7 heures et parfois il doit réaliser quelques gardes nocturnes.  Il peut s'entrainer en fin d'après-midi ou en début de soirée. "Il y a deux ans, mes parents étaient mes sponsors. Vous imaginez. Ce n'est pas tenable pour eux. J'ai commencé à travailler.  Je ne sais pas ce qui va se passer après lundi mais j'ai des doutes. La Belgique n'est pas un pays du sprint. Je ne suis pas un cador mondial. Toutefois, j'ai deux médailles européennes en Juniors et une en Espoirs.  J'ai quand même montré de belles choses, mais ce n'est pas assez pour inciter la fédération à miser sur cette discipline", conclut-il avec une pointe de regret.

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