Axel Narbonne-Zuccarelli : « Une date assez symbolique »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo
Au cours de sa troisième année chez les professionnels chez Nice Métropole Côte d’Azur, Axel Narbonne-Zuccarelli a mis fin à sa carrière au terme du Championnat de France, le 29 juin dernier. Le coureur de 27 ans n’avait pas choisi par hasard ce moment. Le Corse, qui a quitté son île il y a près de dix ans, revient pour DirectVelo sur sa carrière où il est également passé par le VC Pomme Marseille et l’AVC Aix-en-Provence, avant de rejoindre la Continentale azuréenne. Interrogé au départ de sa dernière course aux Herbiers (Vendée), il évoque également ses projets en revenant sur ses terres, vers Bastia.
DirectVelo : Pourquoi as-tu décidé d’arrêter ta carrière cycliste lors du Championnat de France aux Herbiers ?
Axel Narbonne-Zuccareli : On en avait parlé avec mon manager, Jérôme (Pulidori), au moment de resigner l'année dernière. Je voulais arrêter à une date forte du calendrier. Le Championnat de France est quand même un très bel événement, il s’agissait de mon troisième. Du coup, j'étais content de stopper là. C'est une date assez symbolique dans le calendrier. Elle marque la fin de la première partie de saison. Il y a quand même une grosse coupure au moment du Tour de France. Après, on repart au mois d'août. Il fallait aussi que je rentre sur mon île pour mes différents projets. C'était le moment d'arrêter.
« DIFFICILE DE VIVRE DES ÉMOTIONS AUSSI FORTES EN DEHORS DU VÉLO »
Mais tu avais la possibilité de poursuivre ta saison…
J'aurais pu continuer un petit peu, mais je n'aurais pas été sûr d'être à 100 %. Avec tout ce que j'avais à faire à côté, je ne voulais pas arriver sur les courses à 80 %. Le niveau est tellement élevé que je ne peux pas me permettre ça. J'ai voulu faire bien les choses, en m’investissant à 100 % jusqu’au bout.
Comment as-tu vécu ces six derniers mois en tant que coureur ?
Quand on décide de la fin, on se rend compte de beaucoup de choses. Parfois, on se met la pression ou on prend les choses trop à cœur. Une fois qu'on est sûr d'arrêter, on voit les choses différemment, on prend du recul. On apprécie encore plus les instants qu'on vit. C'est sûr que c'est difficile de tourner la page quand on n'a fait que ça pendant des années. Mais je suis content d'avoir profité à 100% et de m’être toujours donné à fond.
Que retiens-tu de toute ta carrière ?
Je retiens plein de choses. C'est difficile de vivre des émotions aussi fortes en dehors du vélo qui est un sport très dur. Quand il y a des résultats et des bons moments, c'est vraiment extraordinaire. J’ai pu aussi pas mal bouger. Ça reste une très bonne école de la vie. Je ne garderai que du positif. Ça me servira pour la suite.
« JE N’AURAIS PAS IMAGINÉ UN SEUL INSTANT VIVRE TOUT ÇA »
Ton point d’orgue aura été ta victoire au Tour du Maroc l'an passé !
Oui, c'était génial. C'est vraiment le genre d'épreuve que j'adore. On a voyagé, on a découvert des choses. C'était une course différente de ce qu'on avait l’habitude de faire. C'était génial. C’étaient de sacrées émotions, même s’il y en a eu d’autres depuis les Juniors.
N’as-tu pas un petit regret de ne pas avoir trop performé sur les courses pros en France ?
C'est sûr qu'on se dit toujours qu'on peut faire mieux. Si on s'investit un peu plus, si on est un peu plus rigoureux, il y aurait pu y avoir quelques opportunités… Après, je n'ai pas envie de partir avec des regrets. Avec des si, on aurait pu faire plein de choses. Mais c’est ainsi que ça s'est passé. Je suis très content d'avoir eu ce rôle de coéquipier. J’ai contribué aux résultats de différents coureurs dans l’équipe, je suis tout aussi content que si j'avais obtenu la place moi-même.
Imaginais-tu passer pro quand tu as commencé le vélo ?
Non, pas du tout. C'est ce que je me remémore ces derniers temps. Quand je suis parti à 16 ans de chez moi, je ne savais pas pourquoi je partais et jusqu’où j’irai. Ça aura duré dix ans, je n'aurais pas imaginé un seul instant vivre tout ça.
« FAIRE DÉCOUVRIR NOTRE ÎLE »
Et maintenant, tu retournes vers Bastia…
Je rentre chez moi, avec ma copine, là où il y a toute ma famille (il a pris le bateau mercredi dernier, NDLR). Ce qui m'a beaucoup touché, c'est qu'il y a énormément de monde en Corse qui est derrière moi. J'ai reçu beaucoup de messages. Je pense qu'on fera une fête. On va en profiter, et on en profitera de chaque jour. Je serai plus souvent présent à la maison, donc ça sera plus facile.
Quels sont tes projets ?
J’en ai plusieurs, dont un qui me tient à cœur. Le vélo, c’est ma passion, je veux rester dans le milieu. J’espère organiser des stages pour faire découvrir notre île. C’est vraiment un magnifique endroit pour rouler. Il y a partout des lieux extraordinaires. Il manque un peu d’infrastructures, mais j’aimerais m’orienter sur ça. Je me suis déjà entraîné ici avec des amis pros, mais c’était à cinq-six, en comité restreint. Le seul problème est que les traversées restent coûteuses. Ça revient moins cher d’aller en Espagne. Cependant, je suis persuadé qu’il y a de quoi faire, on peut attirer, des pros, des amateurs, des cyclotouristes… Et si ça matche, leurs équipes suivront peut-être.
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