Sam Bennett : « J’étais tout proche de craquer aux 300 mètres »
Crédit photo LNC / Marie Vaning
Souffle court, rythme cardiaque particulièrement élevé et bras en croix juste derrière la ligne d’arrivée, Sam Bennett a dû aller chercher très loin dans la douleur et repousser ses limites, tant physiques que mentales, pour décrocher une deuxième victoire d’étape cette semaine sur le Région Pays de la Loire Tour (2.1), maillot jaune sur le dos, ce jeudi en haut de la Butte de Montaigu (voir classement). “Je sais que quand la forme n’est pas trop mauvaise, je suis capable de performer sur ce type d’arrivées. J’ai dû aller chercher très loin mais la chance était de mon côté aujourd’hui car il y avait vent de face dans la partie la plus pentue de la montée finale, ce qui m’a permis de rester plus facilement dans les roues”, expliquait l’Irlandais auprès de DirectVelo à sa descente du podium protocolaire. “J’étais tout proche de craquer aux 300 mètres. J’ai vu un coureur d’Arkéa reculer lui aussi et ça m’a donné la force, je me suis dit que tout le monde souffrait. Je me suis répété que si quelqu’un voulait me prendre le maillot, il allait falloir venir me chercher”, plaisante-t-il.
Le sprinteur de Decathlon AG2R La Mondiale se rappelle-t-il de la dernière fois qu’il a tant souffert dans un dernier kilomètre ? “Ah, je ne sais pas”, soupire-t-il avant de prendre quelques secondes de réflexion. “Peut-être bien à Dunkerque, sur l’étape de Cassel. À Bessèges, je n’ai pas pu le faire, le corps n’était pas encore prêt à ça, je n’étais pas en condition suffisante. Quand c’est au lactique, il faut vraiment être en jambes. En vérité, hier, c’était assez dur, j’avais déjà bien souffert”. L’an passé à Cassel, il l’avait là aussi emporté lors d’une semaine particulièrement prolifique. “C’était un petit peu différent. Je crois que c’était peut-être encore un poil plus dur aujourd’hui. En tout cas, c’était plus explosif cette fois-ci car il y avait moins de portions pour récupérer”.
Toujours est-il que Sam Bennett a mis plusieurs minutes pour récupérer, allongé sur le sol. Une image rare dans la carrière du coureur de 34 ans. “Je déteste ça car généralement, les mecs le font pour les caméras (rire). J’évite au maximum de le faire mais là, je n’avais vraiment pas le choix. Je ne tenais plus debout”. Bien qu’ambitieux, il admet s’être surpris. “Je pensais déjà avoir trop pioché hier et finalement, ça l’a fait aujourd’hui”. Le plus dur est-il fait pour le général ? Pas sûr mais Sam Bennett se rapproche tout de même sérieusement de la victoire finale. Du moins, il peut franchement l’envisager désormais. “C’est l’objectif mais il va encore falloir se faire violence”. Tactiquement, il faudra également se montrer malin, comme il l’a été ce jour. “À certains moments, j’essayais de me montrer à l’avant pour intimider les mecs, leur faire voir que j’étais là. Et inversément, il y avait des moments où je reculais car je trouvais plus judicieux de me faire oublier, d’autant que nous n’étions plus que deux dans l’équipe avec Noa (Isidore). Il fallait jouer intelligemment mais ce n’est pas fini”. Sa semaine est, quoi qu’il en soit, d’ores-et-déjà très réussie.
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