Jason Tesson aurait voulu titiller Caleb Ewan

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Voilà un résultat qui va faire beaucoup de bien à Jason Tesson. Victime d’une “chute bête” en stage de pré-saison - une fracture de la clavicule en faisant un soleil après une vague dans le groupe, à moins de 30 km/h et lors des deux premières minutes de l’entraînement du jour, début janvier -, le sprinteur du Team TotalEnergies a dû attendre le 9 mars dernier pour lancer sa saison 2025, lors du GP Monseré. À la suite de trois premières courses d’un jour pour se mettre en route, il vient de prendre la troisième place de la première étape de la Semaine Coppi & Bartali, ce mardi à Bondeno, en Emilie-Romagne (voir classement). “Clairement, ça fait du bien. J’aurais signé pour un Top 10 car les premières courses étaient difficiles, j’avais eu du mal à me mettre vraiment dans le rythme, même si j’ai senti à Cholet, dimanche, que ça revenait”, explique-t-il à DirectVelo après son premier podium de la saison et son premier sprint depuis octobre dernier, c’était en Chine.

Avant même de pouvoir rivaliser avec les hommes les plus rapides du peloton dans la dernière ligne droite, Jason Tesson a d’abord pu compter sur le “gros boulot” de Pierre Latour durant les deux dernières heures de course. “Il m’a parfaitement protégé et permis de rester bien placé”. Dans le final, la ProTeam vendéenne a tenté de prendre les choses en main, pendant un temps. “On a pris un côté pour empêcher les autres équipes de nous déborder mais on s’est quand même fait piéger par les INEOS à trois bornes de l’arrivée. Ils nous ont pris la place et à partir de là, on s’est désorganisés, malgré le bon boulot de Baptiste (Vadic)”. La structure britannique a mis en route sa fusée à cinq étages et n’a plus jamais laissé personne remonter. Les rouge-et-noir étaient tellement au-dessus du lot que le poisson-pilote de Caleb Ewan, Ben Swift, aurait sans doute pu terminer 2e s’il ne s’était pas relevé dans les derniers mètres. “Une fois qu’on s’est fait passer, je me suis retrouvé plus loin et c’est devenu sauve-qui-peut. Valentin (Retailleau) était encore là, devant moi, et il a fait en sorte que je ne me retrouve pas trop loin malgré tout”

CALEB EWAN, UNE VICTOIRE 185 JOURS APRÈS SA DERNIÈRE COMPÉTITION

Malheureusement pour lui, Jason Tesson n’a “pas réussi à [s]e replacer” et s’est retrouvé aux alentours de la dixième position dans le dernier virage. “J’ai dû faire un sprint décollé en deux fois et en lançant aux 350 mètres. En plus, j’ai été gêné par un coureur de Lotto qui s’est totalement relevé derrière Caleb Ewan. C’est pour ça qu’il gagne avec une telle avance”, considère l’ancien Champion de France Amateurs. “Il y a eu quelques petits couacs, je peux faire largement mieux mais je prends, quand même, après toutes les péripéties de ces derniers temps. Le point positif, c’est que je ne me suis pas du tout couché. Physiquement, en étant mieux placé, j’avais largement moyen d’aller faire 2 et même de titiller Caleb Ewan”.

Lors de la course par étapes transalpine, Jason Tesson n’aura certainement pas d’autres occasions de sprinter. “Toutes les autres étapes sont dures. Je vais rendre la pareille aux copains en bossant pour eux”. Avec, déjà, l’envie d’aller frotter à nouveau dimanche prochain, lors de la Roue tourangelle. Clin d'œil du destin, Jason Tesson a été devancé ce mardi par un coureur qui revenait lui à la compétition après… 185 jours sans courir. Arrivé sur le tard chez les Grenadiers, Caleb Ewan n’avait plus couru depuis la Super 8 Classic, à l'automne. Son dernier succès remontait à une étape du Tour de Burgos, en août dernier. “Ça ne pouvait pas être mieux. Je savais que les jambes étaient bonnes mais quand tu n’as pas couru depuis si longtemps, tu ne peux jamais véritablement savoir où tu en es”, admettait l’Australien en zone mixte après l’arrivée. “J’étais un peu nerveux ce matin, il ne m’était jamais arrivé de ne pas courir pendant une telle période. Mais les gars ont fait un boulot énorme. Franchement, c’est l’un des meilleurs trains que j’ai pu avoir dans toute ma carrière. Je n’avais qu’à finir le travail”. En laissant Jason Tesson et tous ses rivaux plusieurs longueurs derrière.

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