À 5, à 3 puis tout seul, Arnaud Tendon résiste au peloton

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo
Pour sa quatrième victoire de la saison, Arnaud Tendon a choisi la version en solitaire à l'arrivée de la 1ère étape du Tour Nivernais Morvan. "J'ai déjà réussi à gagner au sprint et en échappée", glisse le Suisse à l'arrivée. Ce premier exercice se concluait à la Machine, et en ce jeudi très chaud dans la Nièvre, la machine, c'était le coureur d'Elite Fondations Cycling Team.
Pourtant, le coureur de 22 ans n'était pas la première carte prévue pour partir en échappée au départ. "On pensait plutôt à Alexandre Binggeli ou Loris Rouiller. Mais Arnaud a bien senti le coup", indique Loïc Hugentobler, son directeur sportif. "Après 40 kilomètres, il n'y avait toujours pas d'échappées et quand ça bataille un moment, tout le monde commence à être à fond et ce sont des gars assez costauds qui arrivent à sortir", analyse le coureur pour DirectVelo.
« ON REPRENAIT DU TEMPS SUR LE PELOTON »
Arnaud Tendon se retrouve donc avec quatre autres compagnons d'échappée : Mattis Lebeau (Charvieu-Chavagneux IC), Antony Chamerat-Dumont (VC Villefranche Beaujolais), Gaspard André (CC Etupes) et Louis Dudek (Hexagone-Corbas Lyon Métropole). L'écart grimpe au-dessus des 3 minutes. "On y a cru, avoue Loïc Hugentobler. On a eu un moment de doute quand l’écart est tombé de 3’30" à 1’30". Là, on était un peu en sursis. Mais dès qu’on a donné l’info à Arnaud, il a dit qu’il se sentait bien. On a alors décidé de le faire attaquer. Et là, on a su qu’il pouvait aller au bout". C'est alors parti pour un ultime baroud dans les 30 derniers kilomètres pour le vainqueur du Circuit de la Vallée du Bédat, qui ressort avec Gaspard André et Louis Dudek. "Ils étaient costauds et on reprenait du temps sur le peloton". Les actions remontent et le Champion de Suisse Espoirs en titre se remet à y croire.
Mais ses compagnons de fugue s'usent plus vite que lui. "Sur la fin, j'en faisais beaucoup et mes deux autres compagnons commençaient à ne plus rouler alors j'ai essayé de les lâcher", raconte-t-il. Louis Dudek est le dernier à s'accrocher. "Il ne me passait plus de relais et j'ai réussi à le lâcher à environ deux kilomètres de l'arrivée". Deux kilomètres à foncer avec le peloton aux trousses et à résister jusqu'au bout.
DÉFENDRE LE MAILLOT JAUNE SANS VÉLO DE CHRONO
Maillot jaune sur les épaules, le vainqueur du Tour de Berne va devoir le défendre dans le contre-la-montre matinal de 13 km autour de Prémery. "Je vais perdre du temps, reconnaît d'emblée le leader, parce que je n'ai pas de vélo de contre-la-montre. Mais je vais faire le maximum pour défendre le maillot jaune, il faut le respecter". Chez Elite Fondations, on a d'autres cartes pour le général. "On a deux vrais leaders pour ce Tour du Nivernais. Valentin Darbellay marche très fort, il a gagné une Coupe d’Allemagne la semaine dernière, glisse le DS. Arnaud Tendon, lui, mise plus sur les étapes".
Justement, Arnaud Tendon a coché une étape qui lui plait dans le livre de route. "L'étape de samedi avec 3000 m de dénivelé, c'est là que va se faire le classement final à mon avis. Il y aura pas mal d'écarts, après le troisième jour et avec la chaleur, tout le monde sera fatigué. Samedi soir le classement général sera bien dessiné".
« TACTIQUEMENT ON PEUT LES AVOIR »
Non-conservé par la réserve de Tudor malgré son maillot rouge à croix blanche chez les Espoirs, Arnaud Tendon a su rebondir chez Elites Fondations. "C’est quelque chose qu’on ne comprend pas très bien. Le but d’une équipe comme Tudor, c’est de faire passer les jeunes Suisses. Mais ils ont estimé qu’il ne correspondait pas à leurs critères", regrette Loïc Hugentobler.
Avec ses quatre victoires, mais aussi la 5e place de la Flèche du Sud (2.2), Arnaud Tendon veut montrer que sa"place est peut-être au-dessus, insiste-t-il. C'était l'objectif cette année de montrer que j'avais le potentiel pour passer professionnel". En plus de ses résultats en Elite Nationale et en Classe 2, le prochain Championnat de Suisse dans une semaine sera important. "Je vais essayer de jouer ma carte contre les professionnels. Je ne suis pas favori, c'est clair, mais depuis deux ans, je suis dans le coup. J'ai terminé 8e l'an dernier". Lucide il sait que "Marc Hirschi ou Jan Christen sont les plus forts mais tactiquement on peut les avoir". Et Arnaud Tendon sait attaquer au bon moment.
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