Thomas Morichon : « Je suis arrivé discrètement et je repars discrètement »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo
Passé près de la victoire l’an passé sur le Tour de Côte d’Or, Thomas Morichon ne sera pas présent, en cette fin de semaine, sur cette même épreuve organisée par son club, le SCO Dijon Team Materiel-velo.com. Et pour cause, le coureur de 27 ans est toujours gêné par ses problèmes au genou depuis le début de saison et a donc décidé de mettre un terme à sa carrière sur route, début juin, à l'occasion du Championnat de Bourgogne-Franche-Comté. “Je l’ai annoncé aux directeurs sportifs une semaine avant la course et à mes coéquipiers le jour même. Je ne courais déjà plus beaucoup, c’est la suite logique des choses. Je n’avais pas envie de faire beaucoup de bruit. Je suis arrivé discrètement dans le vélo et je repars discrètement“, confie-t-il au micro de DirectVelo.
Ses soucis remontent au Championnat du Monde Gravel, début octobre dans la province du Brabant flamand, où il est tombé sur son genou. “C’était une chute qui me paraissait assez anodine au bout de 15 bornes sur un chemin. Ça frottait pas mal, j’ai glissé. Je me suis relevé tout de suite et je me suis remis sur le vélo. Mais je n’arrivais pas à pédaler. Sous la boue, j’ai vu que j’avais un trou avec une plaie relativement profonde“. Il a ensuite enchaîné les galères. “Je me suis rendu aux urgences belges mais je n’ai pas été hyper bien pris en charge. Je me suis vite fait recoudre, mais ça n’a pas été très bien fait. Une semaine après, je me suis fait réopérer. Mais durant l’hiver, j’avais toujours des douleurs résiduelles. Personne n’était capable de me dire exactement d’où ça venait“.
« PAS ENVIE DE CONTINUER EN N’ÉTANT PAS PERFORMANT »
En janvier, il ne voit toujours pas d’amélioration. “Je me suis dit que ça allait être compliqué. Je me mettais la pression pour revenir. Mais dès que je faisais de grosses séances à vélo ou à pied, ça me faisait mal, de même dès que je mettais une charge pour la musculation. J’ai dit à l’équipe que je ne savais pas si j’allais reprendre et que je me désengageais“. Thomas Morichon a tout de même participé à quelques courses d’un jour au printemps. “J’ai essayé, mais je ne pouvais plus mettre l’implication à l’entraînement pour être à haut niveau. Les douleurs réapparaissaient“.
Thomas Morichon a alors décidé de tirer un trait. “Je n’avais pas envie de continuer en n’étant pas performant. En plus, au même moment, j’ai eu une opportunité professionnelle grâce à mon beau-frère. Je bosse depuis mai dans un magasin de vélo à Yverdon en Suisse. J’ai toujours adoré la mécanique et été assez minutieux avec mon matériel“. Originaire de la Haute-Vienne, l’habitant de Métabief (Doubs) ne renonce pas complètement au sport. “Je participerai encore à quelques compétitions de gravel où j’ai quelques références. Je pense aller au Championnat de France en septembre à Chatellerault, pas loin de la maison de mes parents à Bellac. Je compte aussi découvrir le triathlon“.
« J’AI ADORÉ ALLER AUX QUATRE COINS DE LA FRANCE »
Il garde de bons souvenirs de sa carrière sur la route. “Je suis arrivé tard au haut niveau. Je n’ai presque pas couru en FFC en Junior, j’étais en UFOLEP depuis l'âge de 14-15 ans. Puis je me suis mis aux épreuves FFC en Espoirs. J’ai gravi les échelons au fur et à mesure. J’ai adoré aller aux quatre coins de la France tous les week-ends pendant quelques années. C’était vraiment un régal. J’ai été au bout des choses, je me suis investi du mieux que je pouvais“. Après avoir effectué sa première année en STAPS à Limoges, il a rejoint Besançon pour intégrer la filière entraînement sportif. “C’était le top comme Fred Grappe donnait des cours“. À l’intersaison 2017-2018, il a donc rejoint le club local, l’AC Bisontine. “J’ai toqué à leur porte. J’ai commencé en 3e catégorie. On m’a rapidement mis dans la DN, mais il m’a fallu deux-trois ans pour peser sur les courses Elites. C’est grâce à eux que j’ai pu atteindre le haut niveau“. Avant donc d’intégrer le SCO Dijon-Team Materiel-velo.com l’année dernière pour “voir autre chose“.
29e et 22e du Challenge DirectVelo Amateurs ces deux dernières saisons, Thomas Morichon continue en parallèle, de son travail au magasin de vélo, à coacher quelques coureurs. “Depuis la fin de mon Master il y a quatre-cinq ans, j’ai mon entreprise d’entraînement. Je suis toujours le vélo via les quelques coureurs que j’entraîne“. Et de se rendre sur des courses avec sa conjointe Emeline Courtot (Team ELLES-Vertou-Rayo’Nantes), comme lors de Classique Val de Morteau, le week-end dernier. “Je l’accompagne dès que je peux, quand je ne bosse pas, comme au Championnat de France. Je suis à la fois entraîneur, mécano et assistant pour elle“.
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