Decathlon AG2R La Mondiale a gardé le cap

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Benoît Cosnefroy l’avait annoncé à la reprise : il s’était construit, avec son staff, un programme de début de saison fait pour scorer (lire ici). Avant de se frotter aux meilleurs mondiaux sur les plus grosses courses du calendrier international, le Normand misait sur les compétitions hexagonales du mois de février pour lever les bras. Mission doublement atteinte ce dimanche, lors du second épisode du Tour des Alpes-Maritimes, où il a emporté l’étape devant son ami Aurélien Paret-Peintre, et le général par la même occasion. Un soulagement, forcément, pour celui qui - fait rarissime - n’avait rien gagné l’an passé.

« CHAQUE ANNÉE, ON PART D’UNE PAGE BLANCHE »


“Benoît est un gagneur, mais il sait qu’il y a des moments où l’on ne gagne pas. Ils en connaissent tous à un moment ou un autre dans une carrière cycliste. Il en avait conscience. Il était patient et confiant, nous aussi”, assure pour DirectVelo Stéphane Goubert, présent sur l’épreuve ce week-end au côté de Nicolas Guillet, lequel était au volant de la voiture Decathlon AG2R La Mondiale derrière le peloton ce dimanche. “Benoît a besoin de gagner. Même s’il en avait gagné dix l’an dernier, ça aurait été la même chose”, poursuit l’ancien 15e du Tour de France 2009. “Chaque année, on part d’une page blanche et on doit réécrire un nouveau chapitre. On a toujours besoin de se rassurer. Il marchait déjà bien à Bessèges et cette victoire confirme sa bonne condition”.

Alors que beaucoup d’équipes ont été frustrées du déroulement de la course (lire ici), les coureurs de Decathlon AG2R La Mondiale se frottaient les mains de voir une trentaine de coureurs basculer ensemble au sommet de la dernière difficulté dans le groupe des favoris, parmi lesquels quatre des leurs. “C’était tactique, compliqué à gérer, admet Bastien Tronchon. Mais on a été super patients toute la journée. On a gardé notre calme jusque dans les tout derniers kilomètres. On a gardé du jus, on n’en a pas mis de partout. On a une équipe super solide. On avait plusieurs cartouches. Benoît est celui qui a la meilleure pointe de vitesse alors on comptait miser sur lui s’il passait la dernière bosse”.

« IL ÉTAIT CONFIANT »

Pour autant, il n’était certainement pas question de crier victoire trop tôt, loin de là. “On a bien manœuvré dans le final, on avait un super collectif. C’était parfait, mais on a quand même eu chaud”, synthétise Aurélien Paret-Peintre. Le Haut-Savoyard, comme ses coéquipiers, savait que son ami était en grande condition. Alors le groupe a gardé le cap dans le final en pensant à l’éventualité de ce sprint. “Toute la journée, il était confiant, il se sentait bien”, affirme Bastien Tronchon. Confirmation du vainqueur : “il y a des jours comme ça où on se sent serein. Je n’ai jamais stressé. J’ai basculé dernier de la montée, je n’ai pas suivi les attaques, je ne me suis jamais senti en danger”.

« Dans la zone », comme s’il était écrit qu’il allait l’emporter, l’ancien Champion du Monde Espoirs n’a pas eu à chercher longtemps la roue d’Aurélien Paret-Peintre dans le dernier kilomètre. “J’avais juste à fermer les yeux, j’ai entièrement confiance en lui”. Après la ligne, Aurélien Paret-Peintre était presque plus heureux que s’il l’avait lui-même emporté. “1 et 2, c’est super. C’est vraiment cool pour Benoît, après une saison compliquée pour lui l’an dernier”. Ben O’Connor avait ouvert le compteur au Tour de Murcie et voilà deux nouveaux succès d’un coup pour Decathlon AG2R La Mondiale. De quoi combler Stéphane Goubert. “C’est une double victoire qui récompense le groupe dans son ensemble mais il faut toujours rester humble. Et simplement féliciter les garçons”


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