Benoît Cosnefroy : « Un programme construit pour scorer »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Benoît Cosnefroy est prêt à faire feu de tout bois. Sevré de victoires l’an passé - une rareté dans sa carrière -, le Normand compte bien retrouver la joie de lever les bras cette saison. Et pourquoi pas dès l’Etoile de Bessèges (2.1), sur une épreuve qu’il a déjà accroché à son palmarès en 2020 et dont le parcours semble une nouvelle fois dessiné en grande partie pour ses qualités. Ce mercredi après-midi, alors que la première étape de l’épreuve n’a pas eu lieu, DirectVelo s’est rendu à l’hôtel de la formation Decathlon AG2R La Mondiale pour faire le point avec le puncheur de 28 ans. Entretien.

DirectVelo : L’Etoile de Bessèges semble être la course idéale pour te mettre directement dans une bonne dynamique !
Benoît Cosnefroy : C’est clair ! Aujourd'hui (mercredi), c’était sur le papier l’étape idéale. Je la connaissais, j’y avais fait 3 l’an passé. Mais tant pis, il y aura encore de belles opportunités tout le reste de la semaine. C’est bien d’être ici, en espérant pouvoir bien lancer la saison et que tout se passe bien dès demain. Le début de saison, c’est toujours particulier. Il y a un mélange d’adrénaline et de stress, on se demande si tout va bien se passer et si la prépa va payer.

Pour la première fois depuis 2018, tu n’as pas gagné la saison passée. Lever les bras cette saison est-il une condition obligatoire pour une saison réussie ?
Se focaliser absolument sur le fait de devoir gagner, ce n’est pas bon. Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure façon de se conditionner. Mon optique, c’est de jouer. Si j’arrive sur les courses avec pas mal de relâchement, ça arrivera sans doute plus vite que si je m’obstine à vouloir cette victoire. Sur les fins de course, il est important de prendre les bonnes décisions et si on veut gagner coûte que coûte, on ne fait pas forcément les bons choix.

« JE NE PEUX PAS ALLER SUR DES COURSES SANS AVOIR L’AMBITION D’Y BRILLER »

Malgré tout, ton calendrier du mois de février semble être construit dans cette optique de pouvoir jouer la victoire d’emblée !
Bien sûr ! Le but, c’est de m’aligner sur des courses qui me correspondent bien. Initialement, je devais revenir un peu plus tard mais quand on a vu le parcours de Bessèges, on s’est dit que ça pouvait être vraiment intéressant pour moi. J’ai mon programme jusqu’aux Ardennaises, avec des temps forts et certains objectifs jusque-là. J’ai un programme construit pour scorer, notamment ici à Bessèges. Je viens ici pour essayer de gagner une étape. Cela dit, l’objectif N°1 reste le WorldTour. Ce n’est pas facile d’y gagner mais les Strade Bianche, Milan-San Remo puis les Ardennaises sont de vrais objectifs. Un podium ou même un Top 5, ce serait déjà très bien, car c’est forcément moins facile d’y scorer.

Tu ne retourneras pas sur les Flandriennes le printemps prochain. Mais cela signifie-t-il que tu fais une croix définitive sur ces épreuves-là ?
Ah non ! Je ne pense pas que ce soit fini. Franchement, j’ai adoré. C’est sur ces courses-là que l’on vibre, j’ai envie d’y retourner. Mais vis-à-vis de mon statut dans l’équipe, je ne peux pas aller sur des courses sans avoir l’ambition d’y briller. Je ne me sens pas en capacité d’aller chercher ces gros résultats aux Flandriennes. C’est compliqué d’aller y chercher un Top 5 pour l’instant, à ce moment de ma carrière. Je ne peux pas venir pour faire le nombre. Je préfère donc m’en éloigner pour l’instant mais je compte bien y revenir d’ici quelques années.

« JE N’AI PAS ENCORE TROUVÉ LE TRUC »

Et les Ardennaises, alors ? Après être passé à quelques millimètres de la victoire sur l’Amstel il y a deux ans, on imagine que tu as toujours ce rêve d’en accrocher une à ton palmarès…
Ça reste quand même un super souvenir. Quand on attaque la dernière ligne droite d’une Amstel à deux (avec Michal Kwiatkowski, NDLR), ce sont des sensations incroyables. Mais bien sûr qu’il faut que j’aille chercher cette gagne, sachant que j’ai aussi déjà fait 2 de la Flèche Wallonne, même si ce n’était pas dans les mêmes circonstances. Ce qui est sûr, c’est que ce sont les courses sur lesquelles je me sens le mieux. Ce sont des profils taillés pour moi, que j’adore et que l’on ne retrouve pas souvent dans le calendrier, hormis sur quelques courses type Québec-Montréal, Plouay, voire le Mondial certaines années.

Le Tour de France ne t’a jamais réussi jusqu’à présent. Y retourner cette année est-il malgré tout une évidence ?
C’est important. C’est une course tellement puissante qu’il n’y a pas que l’enjeu financier. Jusqu’à présent, c’est vrai que ça n’a jamais trop fonctionné pour moi. Franchement, je ne sais pas trop pourquoi. Mais de toute façon, en règle générale, je n’ai jamais trop marché sur les courses par étapes du WorldTour. À Paris-Nice, même si c’était plus tôt dans ma carrière, ou à Tirreno-Adriatico, des étapes me conviennent bien et je n’ai jamais réussi à performer plus que ça. J’ai pourtant plaisir à aller sur ces courses, à tenir aussi mon rôle d’équipier. Ça reste des moments importants de la saison, où j’ai parfois moins de pression. Je n’ai pas encore trouvé le truc pour jouer la gagne d’une étape sur ces courses-là. Je ne sais pas, c’est peut-être tout simplement mon corps (rire), et mon profil. Jouer une étape du Tour en troisième semaine, ce n’est pas pareil qu’une course d’un jour. Quoi qu’il en soit, je prends quand même toujours énormément de plaisir au Tour de France. C’est une course extraordinaire.

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