Adrien Guillonnet : « J'ai pris beaucoup de plaisir »

Crédit photo Tour du Rwanda

Crédit photo Tour du Rwanda

Adrien Guillonnet a multiplié les échappées sur le Tour du Rwanda (2.1). Le Français d'Interpro Cycling Academy est rentré en Europe avec dans sa besace quatre places dans le Top 10 des étapes (6e, 7e, 3e et 6e) et une 14e position au général. De quoi le rassurer après des débuts difficiles au Challenge de Majorque. Alors que son mois de mars sera plutôt « léger », le coureur de 25 ans fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Dans quel état d'esprit es-tu allé au Rwanda ?
Adrien Guillonnet : Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Avant le départ, j'avais des interrogations en ce qui concerne la vie quotidienne : la nourriture, les conditions de vie etc. Sportivement, on avait vu qu'il y avait au départ de bonnes équipes comme Astana, Direct Energie ou Delko Marseille Provence. J'avais lu qu'il y avait de très bons coureurs africains mais je dois dire que je ne les connaissais pas du tout. Ensuite, je ne savais pas comment j'allais réagir à l'altitude. Nous étions tous les jours entre 1 500 et 2 500 mètres. Je n'avais jamais dépassé les quatre jours de course et là j'en avais huit au programme ! Je ne savais pas non plus comment j'allais être physiquement. Je ne suis pas forcément un coureur de début de saison. En plus, je n'ai pas encore de capteur de puissance et on va dire que je manquais de repères. En revanche, je savais que ça pouvait me convenir avec du dénivelé chaque jour.

« JE ME SUIS AGREABLEMENT SURPRIS »

Tu restais sur un Challenge de Majorque compliqué...
Je considère le Tour du Rwanda comme mes vrais débuts. Nous avons commencé, c'est vrai, au Challenge de Majorque mais ça a été très compliqué là-bas. C'est arrivé trop tôt dans la saison. Nous n'étions pas prêts et nous avons fait face à certains des meilleurs coureurs mondiaux. Eux, par contre, étaient prêts. Cette première expérience m'a surtout permis de m’entraîner et de peaufiner ma forme pour la suite. D'ailleurs, j'ai enchaîné avec un stage de préparation à Calpe (Espagne) avec mon ancienne équipe, le SCO Dijon. J'ai pu poursuivre l'intensité et ajouter de l'endurance afin d'être prêt pour le Rwanda.

Quel bilan tires-tu de ce Tour du Rwanda ?
Le bilan est très positif : autant pour moi que pour l'équipe. Nous aurions signé avant la course pour ce résultat. J'ai fait plusieurs places dans le Top 10, mes coéquipiers aussi. Nous terminons deuxième par équipe et notre leader Hernan Aguirre se classe 4e du général. J'ai pris cinq échappées en huit jours. La première, dans la 3e étape, j'ai voulu anticiper les grosses difficultés mais Astana n'a laissé que trois minutes. Je termine l'étape à 20 minutes, complètement cuit. Ce jour-là, j'ai vécu la journée la plus difficile de ma carrière. Je n'avais qu'une envie : poser mon vélo. Je me suis accroché pour terminer. J'ai dû dire au revoir au classement général mais ça m'a offert plus de liberté. Finalement, ça a été un mal pour un bien puisque j'ai pu me battre pour le maillot des grimpeurs. J'ai aussi porté le maillot du plus combatif et surtout j'ai pu jouer la victoire sur les étapes. J'ai pris beaucoup de plaisir à être acteur tous les jours. Je me suis agréablement surpris en terme de récupération.

DES COURSES ELITES AU PROGRAMME

C'était ta première course en Afrique...
Au niveau extra-sportif, ça a été une belle découverte. Au début, quand on m'a parlé du Rwanda, j'ai eu quelques craintes mais ça s'est très bien passé tant au niveau du logement que de la nourriture. J'ai découvert un très beau pays. C'est d'ailleurs, ce que je recherchais en signant chez Interpro, vivre de nouvelles expériences et découvrir de nouvelles cultures. Le bilan est positif à tous les niveaux !

Quels sont tes futurs rendez-vous ?
Le mois de mars va être assez léger pour moi. C'est un peu compliqué à dire parce que nous sommes dépendants des invitations. Nous n'avons pas de certitude. Je sais pour le moment que je vais m'aligner sur deux Elites, le Grand Prix de Saint-Étienne Loire et Annemasse-Bellegarde. Ce sont deux belles courses qui ne sont pas trop loin de chez moi. Je ne vais pas recourir, avec Interpro, avant début avril. Ça sera probablement en Asie. Nous attendons de voir si le Tour du Langkawi se fera. Nous avons aussi le Tour de Thaïlande en vue. A partir de fin avril, nous avons des courses en Espagne, avec le Castilla y Leon et les Asturies. Avant cela, j'aurais aimé faire plus de courses Elites mais il n'y en a pas tant que ça par chez moi. Je vais en profiter pour m’entraîner pour tenter de garder la forme acquise au Rwanda. J'ai envie de profiter de ces deux semaines passées en altitude.

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