Dans le chaos et le vent, les Belges ont vacillé, sauf Tim Merlier

Crédit photo ASO / Billy Ceusters
La troisième étape du Tour de France 2025 laissera un souvenir amer aux Belges : l'exaltation de la victoire de Tim Merlier contraste avec l'amertume d'un contingent noir-jaune-rouge, touché en plein coeur, avec des chutes pour Remco Evenepoel, Arnaud De Lie, Jordi Meeus et surtout l'abandon de Jasper Philipsen.
TIM WELLENS MEILLEUR GRIMPEUR
Dans une étape sans échappée, il ne faisait aucun doute sur l'issue de cette journée. Ce n'est pas la pseudo-attaque de Tim Wellens pour décrocher l'unique point au classement de la montagne qui y ait changé quoi que ce soit. D'ailleurs, le jury n'a décerné aucun prix de la combativité, mais le Champion de Belgique s'empare quand même des pois ce lundi soir, au détriment de son leader Tadej Pogacar, qui s'épargne les obligations du protocole. "J’ai demandé si c’était bon, et on m’a dit que oui, tant que je revenais dans le groupe. Ensuite, j’ai bien gentiment attendu les autres. Je les remercie. À charge de revanche. S’ils ont besoin de quelque chose dans les prochains jours, je les laisserai passer. Le garder n'est pas un objectif, mais je serai fier de porter cette tunique demain", assure le pensionnaire de l’UAE Team Emirates.
Si les pois n'ont pas donné lieu à une réelle bataille, celle pour le positionnement en vue du sprint massif à Dunkerque a été féroce. Ce qui devait arriver arriva. À cause d'un rétrécissement à trois kilomètres de l'arrivée, plusieurs coureurs ont touché le sol dont Jordi Meeus et Remco Evenepoel. Un peu plus loin, Davide Ballerini, désarçonné par Danny van Poppel, déclassé, provoque la chute de Paul Penhoët, Bryan Coquard, Emilien Jeannière et Arnaud De Lie.
« C’EST TOUJOURS CHAUD ENTRE NOUS »
Finalement, dans ce gymkhana, Tim Merlier a trouvé l'ouverture, non sans mal. "Notre équipe a fait un travail formidable jusqu’aux 5 derniers kilomètres, mais après, cela a été difficile. Dans les 2 derniers kilomètres, j’ai dû revenir de l’arrière. J’ai été exposé au vent tout le temps. J’ai peiné à rester bien placé et j’ai perdu la roue de Bert Van Lerberghe dans le dernier virage". C'est dans la roue de son rival Jonathan Milan qu'il a retrouvé ses marques. "J’ai eu un peu plus de certitudes. Mais même là, le battre n’a pas été simple, ça reste Jonathan Milan, c'est toujours chaud entre nous". D'ailleurs, la Raket van Wortegem n'était pas à 100% sûr de sa victoire. "Quand j’ai franchi la ligne, j’étais convaincu d’avoir gagné. J’ai levé les bras… puis j’ai commencé à douter. Alors j’ai préféré attendre un instant".
Le Champion d'Europe gomme la frustration du premier jour à Lille. "Je venais pour gagner une étape et c'est fait. Mon objectif est atteint". Son directeur Klaas Lodewyck s’en félicite. "C'est un soulagement. Cela signifie beaucoup. Nous avions beaucoup de pression. Elle va pouvoir redescendre. Cela ne m'empêche pas d'avoir des réserves sur la dangerosité de cette arrivée".
MALGRÉ LA CHUTE, ÇA VA POUR REMCO EVENEPOEL
Cette victoire devrait apporter du baume au cœur à son coéquipier Remco Evenepoel, tombé dans le carton à trois kilomètres de l'arrivée. "D'après les premiers échos, ça va", précise Klaas Lodewyck qui se montre prudent par rapport à la santé du Champion olympique.
Si cette troisième étape tombe à nouveau dans l'escarcelle d'une équipe belge, le contraste est grand entre Soudal-Quick Step et Alpecin-Deceuninck qui a donc perdu Jasper Philipsen dans l'accrochage au sprint intermédiaire avec Bryan Coquard et Laurenz Rex. "Je n'ai pas envie d'incriminer les deux coureurs. C'est une chute stupide, sur laquelle Jasper ne peut pas grand-chose. Les conséquences pour lui et pour notre équipe sont énormes. Heureusement que notre Tour était déjà réussi", souffle Philip Roodhooft. Par contre, son coureur Jonas Rickaert n'en démord pas. Pour lui, Bryan Coquard est responsable de la chute de son coéquipier. "Au début, j’étais en colère contre lui, je voulais des explications. Il disait qu’il n’y pouvait rien, mais ce n’est pas la première fois qu’il prend trop de risques lors d’un sprint intermédiaire. Alors qu’au mieux, il peut finir 6e ou quelque chose comme ça dans ce classement. Qu’il sprinte à l’arrivée, passe encore, c’est pour la victoire. Mais risquer sa vie pour 10 points, c’est complètement insensé", lâchait-il à Sporza.
En ce qui concerne les autres Belges, les nouvelles sont plus rassurantes. Jordi Meeus a coupé la ligne avec plus de deux minutes de retard sur Tim Merlier. Le maillot déchiré, le corps meurtri d'égratignures. Arnaud De Lie est tombé, mais il avait pu freiner avant, ce qui a diminué l'impact de la chute. Néanmoins, le Taureau de Lescheret ne gagnera pas en confiance à l'issue de cette étape. Si Tim Merlier a su dompter les éléments, ses compatriotes ont été emportés par le vent du chaos.
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